" Les démoniaques " de Matthias Köping 17/20
Emporté par la lecture passionnée de son dernier roman publié : Cartel 1011, critiqué récemment sur ce blog, j'ai voulu en savoir plus sur cet auteur de roman très noir, d'où ce flash-back sur son tout premier livre.
On est très vite plongé dans le bain de l'horreur dès l'incipit, la suite est du même acabit : drogue, proxénétisme, pédophilie, inceste, tortures, viols et assassinats, l'ensemble sous le joug d'une violence épouvantable. Certes, ce roman est trash, mais il décrit parfaitement comment un réseau mafieux réussit à s'implanter dans un coin apparemment tranquille de la campagne normande : Viaduc-sur-Bauge. Bien sûr, la corruption gangrène tous les niveaux de la société ; aidée en cela par la perversion nichée dans l'âme noire de certaines personnes influentes. Aucun niveau d'empathie ne peut jouer pour ces êtres abjects.
Cependant, au milieu de ces ténèbres sans fond, un fil ténu d'humanité jaillit de cette fange. Il est symbolisé par deux personnages victimes dans leur chair des monstruosités de "L'Ours", le mafieux qui règne d'une main de maître sur la région : Kimy et Henri. Elle, est la propre fille de "L'Ours", rêvant de se venger de ses immonbrables et intolérables souffrance, lui, un prof ayant perdu sa fille quelques années plus tôt, et ne vivant que dans son souvenir.
On peut souligner quelques incohérences dans le déroulé de l'action, mais elles sont vite balayées par la force intrinsèque du vent de folie qui file vers un épilogue ténébreux qui ne m'a pas franchement surpris, rapport aux petits cailloux semés ici ou là.
Il faut avoir le coeur bien accroché pour s'élancer dans cette lecture glauque et malsaine, cependant, la plume percutante de Matthias Köping nous emporte, comme rarement, dans un tourbillon de furie ayant pour effet de nous faire tourner les pages tel des hystériques, si impatients d'en savoir plus. Il s'agit d'un page-turner type, néanmoins pour public averti. Âmes sensibles, passez votre chemin.