28 avr. 2025


" Les démoniaques "   de Matthias Köping   17/20


      Emporté par la lecture passionnée de son dernier roman publié : Cartel 1011, critiqué récemment sur ce blog, j'ai voulu en savoir plus sur cet auteur de roman très noir, d'où ce flash-back sur son tout premier livre.

      On est très vite plongé dans le bain de l'horreur dès l'incipit, la suite est du même acabit : drogue, proxénétisme, pédophilie, inceste, tortures, viols et assassinats, l'ensemble sous le joug d'une violence épouvantable. Certes, ce roman est trash, mais il décrit parfaitement comment un réseau mafieux réussit à s'implanter dans un coin apparemment tranquille de la campagne normande : Viaduc-sur-Bauge. Bien sûr, la corruption gangrène tous les niveaux de la société ; aidée en cela par la perversion nichée dans l'âme noire de certaines personnes influentes. Aucun niveau d'empathie ne peut jouer pour ces êtres abjects.

      Cependant, au milieu de ces ténèbres sans fond, un fil ténu d'humanité jaillit de cette fange. Il est symbolisé par deux personnages victimes dans leur chair des monstruosités de "L'Ours", le mafieux qui règne d'une main de maître sur la région : Kimy et Henri. Elle, est la propre fille de "L'Ours", rêvant de se venger de ses immonbrables et intolérables souffrance, lui, un prof ayant perdu sa fille quelques années plus tôt, et ne vivant que dans son souvenir.

      On peut souligner quelques incohérences dans le déroulé de l'action, mais elles sont vite balayées par la force intrinsèque du vent de folie qui file vers un épilogue ténébreux qui ne m'a pas franchement surpris, rapport aux petits cailloux semés ici ou là.

      Il faut avoir le coeur bien accroché pour s'élancer dans cette lecture glauque et malsaine, cependant, la plume percutante de Matthias Köping nous emporte, comme rarement, dans un tourbillon de furie ayant pour effet de nous faire tourner les pages tel des hystériques, si impatients d'en savoir plus. Il s'agit d'un page-turner type, néanmoins pour public averti. Âmes sensibles, passez votre chemin.


23 avr. 2025

 Petit aperçu du jardin printanier 2025

Partie 2



Multitude de narcisses, se dressant vers l'azur, fiers d'inonder le printemps de leurs couleurs chaudes.



Plus loin, cachées derrière un houx massif, des fleurs de pervenche, timidement, font une apparition toute discrète.



En gerbe très colorée, un pied de blette prend ses aises sans vergogne.


Pendant ce temps là, les pieds de petits pois envoient déjà leurs premières fleurs blanches, exprimant ainsi leur joie de participer au festival printanier du jardin.

Ne voulant pas rester à la traîne, les choux cabus aussi augmentent leur vitesse de croissance.


Et que dire de l'ail des ours, qui d'année en année grignote du terrain inexorablement ?

Le pommier Cox-Orange, lui aussi mêle ses couleurs à toute la fanfare silencieuse printanière.



Et Bouddha, toujours aussi immuable, si ce n'est abîmé par les griffes du temps, trône au milieu de quelques jacinthes des bois.


Dans la serre, ou plutôt dans ma nurserie, mes bébés plantules patientent tranquillement à l'abri des gels tardifs.


Elle aussi, la glycine s'exprime, mais tout en nuance et délicatesse.


Au jardin suspendu, un pied de pourpier balance ses oranges si lumineux.


Ah, j'oubliais cette touche de bleu apportée par les myosotis...


...et le blanc des fleurs d'Amélanchier.


Je vous dis à bientôt avec ces iris aux pétales si emberlificotées.



15 avr. 2025


" Madelaine avant l'aube "   de Sandrine Collette   18/20


      Tout lecteur se souviendra longtemps de cette petite Madelaine, une enfant affamée et sauvage, surgit de la forêt une nuit, et faisant irruption dans ce minuscule hameau en pleine campagne. L'autrice ne dit rien de l'époque, cependant, nous sommes au coeur d'un moyen-âge douloureux pour le simple paysan, obliger de donner une grande partie de sa récolte aux seigneurs des lieux. Comme si cette autorité ne suffisait pas, il doit subir les affres d'un climat aléatoire, capable de ruiner ses plantations de printemps par plusieurs jours de gelée tardives. Et que dire du fils du seigneur, un indivu ignoble, capable de choper n'importe quelle paysanne pour lui faire subir ses moindres désirs ? Sans oublier les périodes d'épidémie. Pas facile la vie dans le hameau Les montées pour celui qui n'est pas noble.

      Madelaine sera recueilli par la vieille Rose, une femme sachant préparer des onguants capables de soigner beaucoup de maux. Par son courage et sa détermination, elle fera l'admiration des autres habitants, notamment des deux femmes jumelles : Ambre et Aelis, de leurs maris : Eugène et Léon et de leurs enfants. Néanmoins, au fond d'elle, la flamme d'une rage inextinguible demeure, folle de justice, elle sait qu'un jour cette petite flamme presque innocente brûlera ce monde.

      Pour bien prendre conscience de la dureté du monde des malheureux qui cultivent une terre qui ne leur appartient pas, rien de mieux que cette lecture. L'idée sous-tendue en arrière fond est celle qui nous confronte à l'injustice la plus criante. Que faire ? Accepter de plier éternellement l'échine devant une autorité violente et inique, tout en permettant de garder une existence de nécessiteux, ou, relever la tête, rester debout et fier, dire l'arbitraire et l'inéquitable, au risque d'en payer le prix lourd ? Alors, se taire ou protester ? Accepter le joug ou se rebeller ? Vivre petitement ou mourir dignement ? Questionnement universel.

      En dehors de sonder notre instinct de révolte, Sandrine Collette, grâce à une plume enhardie de maîtrise, interroge également nos liens familiaux, sont-ils indépassables ou faut-il s'en affranchir pour mieux faire naître d'autres liens tout aussi forts.

      S'il fallait une critique, un léger bémol, je dirais que l'histoire peine un peu à se mettre en branle. On passe par quelques rallongements d'écriture avant d'embrayer sur un narratif captivant. Néanmoins, je me demande si le calme trompeur du début n'est-il pas uniquement là dans le dessein de nous saisir d'autant plus par la suite ?

      Je me suis toujours demandé comment Sandrine Collette, à l'air si inoffensif, au sourire si engageant, à l'oeil qui frise, pouvait écrire des livres si effroyables ? Déjà son tout premier roman : Des noeuds d'acier, nous plongeait dans l'horreur d'une séquestration, et là, elle continue et persiste dans la voie du roman glaçant et inévitablement inoubliable. De surcroît, par quelques figures d'écriture, je la sens prendre un grand plaisir à nous manipuler ; cachant une vérité pour mieux nous l'offrir en cadeau ensuite.

      Par sa force et son intensité, Sandrine Collette nous dresse un portrait d'un petit bout du monde écartelé entre humanité et sauvagerie, celui des hommes, mais aussi celui d'une nature elle aussi inflexible dans son impériosité avec ses exubérances dévastatrices. A force de douleurs et de rage, le monde des hommes de peu, réussiront-ils à faire plier l'autre monde qui les asservi ? Affreusement noir, ce roman nous offre une étincelle d'espoir. Seulement une étincelle.


2 avr. 2025

 Petit aperçu du jardin printanier 2025

Partie 1



Plein feu sur une anémone mauve, avec elle, le printemps est vraiment là !



Autre signe printanier : l'explosion en fleur des ficaires sur des talus entier.



Le camélia ne veut surtout pas rester à la traîne avec pléthore de fleurs tout azimut.



Curiosité végétale avec cet arbuste très original appelé : Buisson à papier.



Comme tous les ans, mes semis commencent avec les petits pois en pots (pour éviter tous les nuisibles), et vite transplantés au jardin, d'où déjà ils s'élancent vers le ciel bleu.



Nouvellement arrivé au jardin : un Nandina ou bambou sacré. Ses couleurs mitigées lui donne une beauté supplémentaire.



Ces deux tulipes sont si enlassées que l'on dirait un couple d'amoureux.



Quand l'écorce des grosses racines en surface d'un arbre s'écarte, elle laisse entrevoir un entrelacs de couleurs, telle une arabesque abstraite. Impressionant.



On se quitte avec ces royales jonquilles, aux couleurs chaudes perdues dans l'azur.


A bientôt.