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27 mars 2015



Coucher de soleil.


Ce soir, à l'heure où glisse le soleil sous l'horizon,
Honteux d'avoir dardé sur ma misère sans raison.

Je m'agenouille dans l'herbe folle, tombant en pâmoison,
Mon regard capte le diapré du couchant uni au diapason.

Offrant par réfraction sur les rares nuages moutonnant,
Un spectre de nuances rose orangées des plus médusant.

Cette beauté, rien ne pourra l'abolir,
Aucun vil usurier la salir.

Un instant, mon âme si abîmée danse avec les anges,
Peut-être votre confort vous fait trouver cela étrange.

Telles des danseuses en tutu rose,
Ces moutons évoluent en prose.

Quiétude et grâce d'un moment volé,
A la foulée d'un destin envolé.

Peu importe les larmes que j'ai versées aujourd'hui,
Demain est loin, je m'oublie dans ce miellat inouï.

Je suis fière ce soir, d'être l'invitée des cieux,
Émerveillée de ce crépuscule si précieux.

Moi qui plie tant dans cette vie
Donnée par d'autres desservis.

Dans ma bouche, un goût d'infini subliminal,
Merci au ciel pour ce doux nectar vespéral.

Puis du pré remonte une humidité froide et réelle,
Telle l'annonce de la clôture de cette féerie intemporelle.

Déjà au loin, les bruits de la ville souillent mon présent,
Me rappellent qu'il y aura un demain, toujours avilissant.

12 déc. 2014

Mon châtaignier.


Il a trôné tout l'été, solennel, dans mon humble jardin,
Son aura distillant douceur et paix à nous autres, baladins.

Mes oreilles se sont enchantées, toujours alertes,
Du bruissement de ses maintes plumes vertes.

Magnanime, il en a imposé ce seigneur des bois,
Sachant offrir son ombre à ses fidèles aux abois.

Quand notre sphère ardente a dardé trop fort,
Il fut comme un dieu, un sauveur, un mentor.

Depuis, sa robe a glissé vers des tons plus chaud, plus enivrés,
Pour conclure en apothéose, après hésitation, dans le cuivré.

Par un matin chagrin, un vent frivole et matois fit choir ses bébés hérissons,
J'ai anticipé en pensée, une gourmandise odorante autour de leur cuisson.

Hélas un novembre vorace lui a arraché sa noble parure,
Telle est la sempiternelle et immuable loi de la nature.

Aujourd'hui, il ne reste qu'une silhouette esseulée mais robuste,
Prête à braver fièrement les rigueurs hivernales d'un froid rustre.

A ses pieds, souvenir d'une gloire partielle,
Un tapis divin, comme une coulée de miel.

Mais demain, à l'heure où raccourciront les ombres, 
Où les abeilles butineront derechef en grand nombre.

Un doux printemps saura réveiller d'un élan grandissant,
Ses petits bourgeons, s'identifiant aux griffes d'un géant.

Et sa magnificence resplendira de nouveau,
Arbre de vie, de mon univers il est le pivot.


27 sept. 2014


L'ambre de septembre.


Ô joli mois des vendanges loin du sobre,
Sur lequel Bacchus n'eut jeté l'opprobre.

Riche d'une foison de récoltes légumières,
Qui nous réconfortera chaudement, venu l'hiver.

Immuable offrande de la nature faite à l'homme,
Faut-il que nous soyons tellement gentilshommes ?

Ce mois copieux où la vie est clémente,
Douce à respirer, nullement véhémente.

Où le bonheur semble marié au silence,
Parenthèse si féerique, sans équivalence.

Un mois aux couleurs de miel et de cuivre,
Caressant nos yeux de nuances qui enivrent.

Où un dernier feu d'artifice de parfums évanescents,
Se déploie et irradie, aux confins de l'indécent.

Où sous l'accord tacite et légitime de l'équinoxe,
Le jour s'aligne sur la nuit, proposition orthodoxe.

Septembre annonce le crépuscule de l'été,
L'aube de l'automne avec douceur et habilité.

Ici s'étendent, sans rémission possible, les ombres,
Lasses d'avoir été esquivées tout l'été sans pénombres.

Bientôt je baguenauderai le long de sentiers, ceints de forêts en feu,
Assuré que ces nuances resteront pour les peintres, pures voeux.

Sous peu, la nomade hirondelle fuira ce ciel refroidi,
Nous laissant seuls, mélancoliques et abasourdis.

Désormais, la nuit noircit sans pitié mes petits matins,
Et grisaille d'ores et déjà, mes longues soirées de chagrin.

A peine profitons-nous des derniers feux du soleil nous habillant d'ambre,
Que déjà, silencieusement et perfidement, se profile à l'horizon : Octobre.


17 juil. 2014



Promesse de l'aube.



Bénissons la providentielle nuit,
Où un 17 juillet Anaïs naquit.

Des grands tableaux de notre vie,
Elle est notre féminine embellie.

D'emblée, ses yeux fuligineux et rebelles,
Préviennent de l'humeur de la belle.

Assez vite elle se positionne, se revendique, se proclame,
Comme une insoumise, une insatisfaite ; une vraie dame.

Ses fins et longs doigts, dignes d'appartenir au domaine du piano,
Demeurent dans l'attente d'une musicale révélation fortissimo.

D'ores et déjà, ton enfance te fuit, te snobe,
Laissant deviner à l'horizon ton futur job.

L'hémophile temps, la proclame déjà mature,
Qu'elle vole au gré du vent sans appogiature.

De virulentes colères et de doux câlins créés son personnage,
Dessinant déjà un contenu, une silhouette, un message.

Grande prêtresse de la procrastination,
Elle poursuit cette voie royale avec obstination.

Son auguste et puissante voix, de mezzo-soprano-colorature,
Enchante nos mélancoliques soirées d'une vaste aura d’amour.

Parfois timorée, enthousiaste ou péremptoire,
Elle creuse son sillon, espérant une petite gloire.

Les décrets de ses volontés n'ont d'éliminatoires,
Que la vanité et l'orgueil aux refrains si dérisoires.

Que notre bachelière sache construire avec réflexion son temple,
Résonnant aux oreilles de ses parents comme un exemple.

Qu'elle irradie à l'égard de l'autre, la mansuétude,
Faisant la fierté de ses aïeux, hélas en "décrépitude". 

Que tes 18 ans cristallisent tes innombrables envies,
Dans une topologie idoine offrant mille vies.

Au doux seuil d'un âge plus que non négligeable,
Nous t'offrons moult possibilités envisageables.

L'alphabet de tes exigences,
Augure d'audacieuses performances.

Sois-nous en mieux,
Saches que tu le peux.

Que tu deviennes déesse ou simple humain,
L'essentiel est d'être " Quelqu'un de bien ".




22 mai 2014


Les p'tits bonheurs.


Ils se cachent matoisement dans les recoins de nos existences,
Parfois nichés dans l'inaccessibilité de nos lascives consciences.

L'espiègle et sournois angle mort, leur convient à ravir,
Dans le dessein de mieux nous saisir, nous éblouir.

Ils embellissent nos journées, quelquefois nos nuits,
De myriades d'étincelles de vie, assassinant l'ennui.

Si futiles, si véniels, mais si essentiels,
Ces mille plaisirs, cadeaux du ciel.

Comme saisir à la volée, le sourire fugace et candide d'un gamin,
Éprouver le contentement de plonger la main dans un sac de grain.

Marcher pieds nus dans une herbe pleine d'aiguail,
S'extasier devant la beauté ostensible d'un vitrail.

Siester sous la fraîcheur ombragée d'un châtaignier,
Découvrir une madeleine de Proust dans son grenier.

S'enivrer du parfum capiteux d'une rose,
Caresser un bois nervuré de névroses.

Respirer les arômes généreux d'une baguette toute chaude,
S'extasier devant la couleur minérale d'une émeraude.

Songer à un long voyage en voilier jusqu'aux antipodes,
S'éblouir devant les mille éclats naturels d'une géode.

S'émouvoir devant la délicatesse d'une action altruiste,
Baguenauder devant le copieux étal d'un bouquiniste.

S'attendrir devant les tout premiers pas d'un bébé,
Observer par une nuit douce, le halo d'une lune nimbée.

Humer l'odeur enivrante de l'encre d'un livre tout neuf,
Admirer la courbe académique d'une vieille teuf-teuf.

Etre troublé par l'apparition d'une silhouette gracile,
S'éloignant déjà, prise dans le tourbillon de la ville.

Entendre la magnificence d'un chœur, chantant l'hymne européen,
Savourer avec gourmandise les toutes premières fraises du jardin.

S'énamourer d'une simple voix entendue à la radio,
Fondre sous la douce et tendre mélopée d'un adagio.

S'ébaudir devant le spectacle d'une mer déchaînée,
Cueillir une belle marguerite et lentement l’égrainer.

Heureusement, cette liste est très loin d'être exhaustive,

Ces petits miracles du quotidien, j'en fais mon leitmotiv.




23 avr. 2014




Renaissance agreste.


Salutations à la torpeur aboulique de l'hiver,
Toute léthargie s'achève dans notre hémisphère.

A l'heure où murmure puis s'affirme un soleil ragaillardi,
Partout dans la nature les bourgeons s'épient sans interdit.

L'immuable compte à rebours végétal est lancé,
C'est à qui vers les cieux, osera le premier s'élancer.

Sous l'appel d'une sève volcanique en transe,
Bouillonnent par millions d'infinies espérances.

Tacite communion universelle,
Où tout converge, tout ruisselle.

Concours annuel éclaboussant avec impudence nos yeux,
Qui inlassablement nous charme et rime avec merveilleux.

En tous lieux, des bleus, des rouges, des jaunes s'imposent,
Inspirant bien des poètes en herbe en quête de prose.

Sois dignement remercié, Ô toi Roi des saisons, qui sans contretemps,
Inonde de touches diaprées ce qu'ici-bas on nomme le printemps.



3 avr. 2014





La femme pressée.


Telle une flèche fine et folle, elle file au vent,
Faisant fi de ses apôtres et de leur jugement.

N'obéissant qu'à son sacré jardin d’éden,
Ni injonction ni supplique ne la retiennent.

Telle une anguille, elle se faufile dans le courant.
Ingérable, elle attrape la lune avec ses dents.

On la croit un temps ici ou là,
Faux, elle est ailleurs déjà.

Tourbillonnante dans notre sage présent,
Cette indomptable flamme glacée de l'instant.

Affolant parfois notre futur,
Chanceux qui la capture.

Même son ombre déclare forfait,
Impuissance ultime de l'imparfait.

Heureux qui peut l'avoir, 
Heureux qui peut la voir !

Profanatrice de bien des sillons,
Elle nous charme de son "Fuyons !"

Claustrophobe de la vie,
Seul dehors est sa survie.

"Vivre pour ne pas survivre",
Telle est sa grande oeuvre.

Ou pour nous faire frémir :
"Courir pour ne pas mourir."

"Courant d'air" pourrait-être son nom,
Mais quel serait son prénom ?


Avril 2014.


2 avr. 2014





Mon miroir absent.


Vile impolitesse du destin,
Qui me laisse sur ma faim.

Où niche mon âme soeur masculine,
Si abstraite, fuyante et mutine.

Où est mon interlocuteur empreinte,
A la chaude réciprocité non feinte ?

Sur le chemin tortueux de la vie je m'éreinte,
A traîner ce lourd fardeau, sordide astreinte.

Ô combien de fois, pensais-je l'avoir trouvé,
L'avenir me prouva que je m'étais fourvoyé.

Ce mur porteur, cette colonne vertébrale,
Fuit haut devant moi le long d'une verticale.

Asphyxiant ma cinquantaine amassée,
D'un brouillard esseulant, si glacé !

Quel mérite faut-il échafauder,
Pour l'atteindre sans minauder.

Quand ce funambule du temps,
Daignera-t-il envoûter mon élan ?

Arlésienne chimérique insensée, 
M'offrant l'osmose de la pensée.

Quête d'une ombre, d'un double effarouché,
Qu'il ait la sagesse de ne plus se cacher. 


Mars 2014


29 mars 2014




Appel aux curieux.



Ô toi, humble quidam qui a tout vu,

Découvre ici, l'insolite et l’imprévu.


Le photographe n'a dans son oeil que positif,
Alors blâmez-en vous tout esprit négatif !

Là où certain n'y verrait que banalité,
L'artiste y cerne déjà de l’originalité.

Tel est son simple dessein premier,
Loin d'une vie parfois trop anémiée.

Extirper d'une image morne, infâme,
Le suc vital, qui parlera à votre âme.

Sortir résolument de ces ornières,
En jetant rageusement nos oeillères.

Comme un révélateur subtil de l’inconscient,  
Parfois érigé en art du détail, de l'insignifiant.

Sans en avoir l'air, innocemment,
Toucher l'homme qui se ment.

Espiègle parfois, mais toujours décalé et habité,
Où résonne au travers de ses clichés, l'humilité.

Élargissons sans amertume nos horizons,
Histoire de ne surtout pas mourir trop cons.

Scrutant en ces temps sombres, un chouïlla d'optimisme,
Au final, comme le grand Bach, il célèbre l'humanisme.

Plaisir qui dans le temps sera ductile,
Slalom jouissif, loin de l'abject futile.

Liberté vraie et entière de Nalo l'artiste ,
Baroque et insolite, tel un surréaliste !



Janvier 2013.



                   


25 mars 2014




La vie aux lettres.


Il n'y a point de fleur plus fragile,
Nul végétal, plus frêle, plus gracile.

Elle revendique timidement sa petitesse,
Où affleure avec sobriété sa noblesse.

Peureuse, elle se protège, se retire se cache, comme aux abois,
Nichée dans l'ombre douce d'une frondaison ou d'un sous-bois.

Elle émerveille nos regards, les beaux jours revenus,
Rassérénant notre fébrilité en guise de bienvenue. 

Disséminée ici ou là par un hasard espiègle, 
Mieux qu'une main humaine aux yeux d'aigle.

Son vertueux langage floral exprime l'innocence, l'humilité,
D'un amour qui doit à jamais rester caché, à peine chuchoté.
                                                                 
Émouvante, qu'elle soit Nozière ou impériale,
Son délicat nom de  " Violette ", se veut royal.


Mai 2013.




Graines d'innocence.


Enfants du monde qui s'élancent,
Gorgés de vie, pleins d'espérance.

Des éclats de lumière si pure,
Ne rêvant que d'appoggiature.

Brillant au soleil de l'innocence,
Fébrile, d'une même apparence.

Errant à la recherche d'un but,
Tels des diamants bruts.

Mais l’égalité n'est qu'un sophisme,
Si loin de toute tempête d'altruisme.

Y a-t-il un sort ou un signe,
Qui apporte joie ou guigne.

Est-ce un doigt qui désigne,
Est-ce un trait qui souligne.

Celle ou celui qui vient et va,
Devenir supernova ou diva.

Celui ou celle qui va,

Renoncer pas à pas.

Puis reculer jusqu'au bord du gouffre,
Où des vents iniques s'engouffrent.

Comment pouvoir vivre quand tout lâche, 
Quand tout se fracasse, quand tout se gâche.

Quand l’ostracisme a sali leur raison,
Leur ambition, leur maison, et leurs saisons.

Vain, ce poing étriqué, brandi au ciel,
Seule arme pacifique du petit rebelle.

Condamné, telle une forêt de jeunes chênes en feu,
Irrémédiablement immolé sur l'autel de quel dieu ?

Comment accepter ce muret blanc de liberté, 
Lézardé par l'obscurantisme d'un monde sans pitié.

Petite victime d'insultes, de violence qu'on ignore, 
De persécutions, de salissures ou bien pire encore !

Ou petite proie de maladies dîtes incurables,
Inoffensif être, déjà condamné par quel diable ?

Et ces enfants soldats, enfants parias,
Sous le joug d'une société de mafia. 

Trop de Gilles de Rais en ce bas monde qui désole, 
Assassinant l'élan de nos jeunes herbes folles !

Je ressens tout ça, tout ce froid,

Comme une impossibilité d'être droit.

Sur ces sacrifiés de la vie,
Il pleut des larmes de pluie.

Qu'un autre continue,
Moi je ne peux plus !



Décembre 2013
( Dédié à la mémoire de Marion Fraisse 13 ans, et d'Adélaïde 
15 mois, victimes de l’abject.)