" Inch Allah, Tome 1 : Le souffle du jasmin " de Gilbert Sinoué 15/20
Remonter à l'origine du conflit Israélo-Arabe au travers de la vie de quatre familles, égyptienne, palestinienne, israélienne et irakienne, tel est le sujet brûlant et ambitieux de ce roman de Gilbert Sinoué. De 1916 avec l’éclatement de l'empire Ottoman, à 1956 et la crise du barrage de Suez, l'auteur nous décrit pas à pas les raisons de la décadence de cette magnifique région du monde, devenue un bourbier inextricable, aujourd'hui, et pour longtemps encore. Revenir à la source du conflit, en pointant du doigt la lourde responsabilité anglaise. Mêlant le destin des membres de chaque famille à l'histoire en train de se faire... tragiquement.
Candidement, je pensais que les tensions entre les pays arabes et Israël n'avaient débuté qu'après la seconde guerre mondiale, quand la population juive cherchait un endroit pour pouvoir enfin vivre en paix. J'étais bêtement dans l'erreur, puisque dès les années 1920, 1921 de fortes échauffourées sont apparues entre ces deux peuples, versant déjà le sang de nombreuses personnes.
L'arrogance anglaise en prend nettement pour son grade, et dans une moindre mesure, la France. D'ailleurs Lawrence d'Arabie, (celui qui a réussi à unifier les tribus arabes pour leur donner une vraie force et unité, face à l'époque, à l'hégémonie Turque) dégoûté par les promesses non tenues données aux arabes par ses supérieurs, ira jusqu'à refuser une haute distinction pour son travail sur le terrain, choquant ainsi toute la royauté britannique, giflée par son mépris.
Mais ne nous méprenons pas, d'inestimables ressources naturelles, notamment le pétrole, expliquent en grande partie la cynique main-mise de grands pays européens dès 1919 sur le Moyen-Orient, prétextant leur assistance assidue dans une organisation administrative de certains nouveaux pays ( Liban, Syrie, Irak). Personne n'est dupe, mais dès lors le ver était dans le fruit, telles les prémices d'un apocalypse.
Stupeur de ma part, il existe un courrier signé de la main de Winston Churchill, recommandant, si besoin en était, d'user de gaz mortel à l'encontre de ce qu'il appelait : des tribus non civilisées (les Kurdes, les Druzes entre autre). Sans vouloir déboulonner la statue du futur premier ministre anglais, on est en droit de douter des qualités humanistes de ce grand dirigeant... un peu moins grand maintenant !
Gilbert Sinoué s'appuie sur bon nombre de bibliographies, citées en exergue, afin d'enraciner sa narration dans une véracité historique. C'est simple, on a parfois l'impression d'un cours de géopolitique. Prof Sinoué nous balançant sans répit un nombre incalculable de protagonistes plus ou moins célèbres. Mais rien n'empêche une relecture plus posée, ou une prise de notes, afin de garder en mémoire les tenants et les aboutissants de ce bouillon de culture moyen-orientaliste !
Malgré tout, la narration de l'auteur reste totalement impartiale, ne prenant jamais le parti de tel ou tel camp. En effet, chacun a des raisons parfaitement légitimes de revendiquer le territoire palestinien. Et comme d'habitude, ce sont les extrémistes juifs et arabes qui verseront allègrement de l'huile sur le feu. Un brin de réflexion aurait permis de se poser, de se parler, de se comprendre réciproquement, et de tenter de chercher ensemble la meilleure solution pour essayer de vivre en harmonie et en paix. Un semblant d'irénisme quoi ! Mais les fanatiques ne l'entendaient pas de cette oreille, ils réclamaient du sang et des larmes, qu'ils n'auront aucun mal à obtenir. Résultat : des centaines de milliers de morts pour rien ! Et demain combien encore ? Qui pense toujours que la guerre est la solution ? Qui ? Alors soyons raisonnable, cessons immédiatement tout combat et ouvrons nos cœurs. En fin de compte, et comme le chantait si bien Valérie Lagrange au siècle dernier : Tout monde meurt d'amour !
Je citerai une phrase d'une logique implacable dite par Dounia, une irakienne : Je suis convaincue que nous devons apprendre à vivre ensemble, sinon, tôt ou tard, nous mourrons ensemble comme des idiots.
Malheureusement, dans ce roman puissamment historique, Gilbert Sinoué oublie de nous décrire les paysages, les odeurs, le soleil, le vent, la nature, les vieilles pierres, les bruits naturels, et les peuples. Le projecteur de la narration cible l'histoire avec un grand H, au détriment du décor d'un Moyen-Orient flamboyant, traditionnel, exotique et éternel ! Dommage !
Et puis les personnages fictifs sont un peu trop caricaturaux. Je me suis même amusé devant toutes les histoires d'amour idylliques des quatre familles, tant l'harmonie règne dans les couples respectifs. De plus, ils sont tous beaux et intelligents, idem pour leur progéniture, qui à leur tour, etc, etc... De plus chaque union perdure dans le temps sans le moindre nuage : pas de divorce, pas de maîtresse, pas d'amant à l'horizon, rien que de magnifiques alliances éternelles. On rêve les yeux ouverts ! Est-ce bien crédible monsieur Sinoué ? Comme si les malheurs abominables de l'extérieur garantissaient l'amour et une paix absolus du couple ! Encore dommage !
Cependant, la pertinence du roman n'est pas là, elle est dans la vision toute objective de l'auteur, qui nous propose un roman instructif et hautement pédagogique, essentiel pour revenir aux balbutiements d'un mal, qui est loin d'avoir dit son dernier mort.
Candidement, je pensais que les tensions entre les pays arabes et Israël n'avaient débuté qu'après la seconde guerre mondiale, quand la population juive cherchait un endroit pour pouvoir enfin vivre en paix. J'étais bêtement dans l'erreur, puisque dès les années 1920, 1921 de fortes échauffourées sont apparues entre ces deux peuples, versant déjà le sang de nombreuses personnes.
L'arrogance anglaise en prend nettement pour son grade, et dans une moindre mesure, la France. D'ailleurs Lawrence d'Arabie, (celui qui a réussi à unifier les tribus arabes pour leur donner une vraie force et unité, face à l'époque, à l'hégémonie Turque) dégoûté par les promesses non tenues données aux arabes par ses supérieurs, ira jusqu'à refuser une haute distinction pour son travail sur le terrain, choquant ainsi toute la royauté britannique, giflée par son mépris.
Mais ne nous méprenons pas, d'inestimables ressources naturelles, notamment le pétrole, expliquent en grande partie la cynique main-mise de grands pays européens dès 1919 sur le Moyen-Orient, prétextant leur assistance assidue dans une organisation administrative de certains nouveaux pays ( Liban, Syrie, Irak). Personne n'est dupe, mais dès lors le ver était dans le fruit, telles les prémices d'un apocalypse.
Stupeur de ma part, il existe un courrier signé de la main de Winston Churchill, recommandant, si besoin en était, d'user de gaz mortel à l'encontre de ce qu'il appelait : des tribus non civilisées (les Kurdes, les Druzes entre autre). Sans vouloir déboulonner la statue du futur premier ministre anglais, on est en droit de douter des qualités humanistes de ce grand dirigeant... un peu moins grand maintenant !
Gilbert Sinoué s'appuie sur bon nombre de bibliographies, citées en exergue, afin d'enraciner sa narration dans une véracité historique. C'est simple, on a parfois l'impression d'un cours de géopolitique. Prof Sinoué nous balançant sans répit un nombre incalculable de protagonistes plus ou moins célèbres. Mais rien n'empêche une relecture plus posée, ou une prise de notes, afin de garder en mémoire les tenants et les aboutissants de ce bouillon de culture moyen-orientaliste !
Malgré tout, la narration de l'auteur reste totalement impartiale, ne prenant jamais le parti de tel ou tel camp. En effet, chacun a des raisons parfaitement légitimes de revendiquer le territoire palestinien. Et comme d'habitude, ce sont les extrémistes juifs et arabes qui verseront allègrement de l'huile sur le feu. Un brin de réflexion aurait permis de se poser, de se parler, de se comprendre réciproquement, et de tenter de chercher ensemble la meilleure solution pour essayer de vivre en harmonie et en paix. Un semblant d'irénisme quoi ! Mais les fanatiques ne l'entendaient pas de cette oreille, ils réclamaient du sang et des larmes, qu'ils n'auront aucun mal à obtenir. Résultat : des centaines de milliers de morts pour rien ! Et demain combien encore ? Qui pense toujours que la guerre est la solution ? Qui ? Alors soyons raisonnable, cessons immédiatement tout combat et ouvrons nos cœurs. En fin de compte, et comme le chantait si bien Valérie Lagrange au siècle dernier : Tout monde meurt d'amour !
Je citerai une phrase d'une logique implacable dite par Dounia, une irakienne : Je suis convaincue que nous devons apprendre à vivre ensemble, sinon, tôt ou tard, nous mourrons ensemble comme des idiots.
Malheureusement, dans ce roman puissamment historique, Gilbert Sinoué oublie de nous décrire les paysages, les odeurs, le soleil, le vent, la nature, les vieilles pierres, les bruits naturels, et les peuples. Le projecteur de la narration cible l'histoire avec un grand H, au détriment du décor d'un Moyen-Orient flamboyant, traditionnel, exotique et éternel ! Dommage !
Et puis les personnages fictifs sont un peu trop caricaturaux. Je me suis même amusé devant toutes les histoires d'amour idylliques des quatre familles, tant l'harmonie règne dans les couples respectifs. De plus, ils sont tous beaux et intelligents, idem pour leur progéniture, qui à leur tour, etc, etc... De plus chaque union perdure dans le temps sans le moindre nuage : pas de divorce, pas de maîtresse, pas d'amant à l'horizon, rien que de magnifiques alliances éternelles. On rêve les yeux ouverts ! Est-ce bien crédible monsieur Sinoué ? Comme si les malheurs abominables de l'extérieur garantissaient l'amour et une paix absolus du couple ! Encore dommage !
Cependant, la pertinence du roman n'est pas là, elle est dans la vision toute objective de l'auteur, qui nous propose un roman instructif et hautement pédagogique, essentiel pour revenir aux balbutiements d'un mal, qui est loin d'avoir dit son dernier mort.
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