30 août 2017




HAÏKU   Partie LXI

°°°°°°°°°

assis sur la terre
accroissant leur ventre
les potirons de septembre

de trèfle en trèfle
jeu de saute-monton
pour bourdon glouton

entre les branchages
fins cheveux d'or
chutant du soleil

soleil hurlant
aucune sortie
avant son aphonie

tant de gens amnésique -
ou est la sagesse ?
celle de vivre




29 août 2017

Impressions vertes !





Fraîcheur sous glycine !





Puis sous châtaignier...





... avec ses bébés hérissons !




Fierté des topinambours !




Alouettes perdues dans guimauve !




Hortensia " Annabelle "




Anna la belle au soleil couchant !






Une courge qui s'évade !





Glycine ou mammouth ?

°°°°°°

Merci pour cette verte visite !


20 août 2017




HAÏKU   Partie LX

°°°°°°°°°

même les arbres
lèvent les bras au ciel
- incantation


mains géantes moussues
agrippées à l'humus
racines du vieil hêtre

noble chêne
amoureusement buriné
par les morsures du temps

chêne centenaire
aux branches si hautes
telles les racines du ciel

tous, arbre de vie
sous le souffle des épreuves
une à une chutent les feuilles



17 août 2017

  
Le trône de fer   Tome 1   de George R.R Martin   19/20

       Autant l'avouer tout de suite, j'avais peur, peur d'être déçu, peur de lire un texte terne, sans saveur et sans relief, drainant peu d'empathie, en cinq mots : un texte trop mal écrit. Et quelle ne fut pas surprise, ma joie, de constater que je m'étais heureusement fourvoyé dans des préjugés et des considérations qui n'avaient pas lieu d'être. Ravi de m'être trompé, voilà ce que je ressentis en parcourant les premières dizaines, puis centaines de pages de cette saga qui fait tant parler d'elle depuis la diffusion de la série. D'après certaines sources officielles, ce serait d'ailleurs la série la plus regardée au monde.

      Franchement, faut-il revenir sur l'histoire ? Tant de gens la connaissent. Disons pour faire simple que le roi Robert Barathéon règne sur un continent nommé Westeros, sur lequel vivent sept grandes familles : les sept couronnes. Au Nord, sur un mur de glace gigantesque veille la Garde de nuit, protégeant le royaume des contrées glacées où vivent sauvageons et autres créatures infernales. Le roi Robert venant à mourir d'un accident de chasse, une guerre de succession va voir s'affronter dans les trahisons, l'orgueil et le sang, une flopée de prétendants au trône, dans une sorte d'opéra tragique digne des Rois Maudits. D'autant qu'à l'Est, sur l'autre continent appelé Essos, émerge la puissance régénérée de Daenerys, la fille du roi (dit fou) Targaryen assassiné, elle revendique elle aussi ses droits au trône de fer. Dès lors, c'est une passionnante partie d'échec qui s'engage sur tous les fronts, dans une atmosphère lourde d'intrigues, aussi nombreuses qu'il y a de grande famille, chacune naturellement ne défendra que ses propres intérêts au détriment des autres, provoquant d’immarcescibles rancœurs.

      Je tire mon chapeau devant le génie et le travail de George R.R Martin. En effet, la composition de l'époque moyenâgeuse, la construction scénaristique, l'élaboration et l'étude approfondies des personnages, les abondantes interrogations philosophiques qu'il soulève, tout cela demandent un tel investissement, que l'on ne peut être qu'admiratif de l'auteur. Il est vrai que son métier originel était scénariste, mais de là à écrire une épopée d'une telle puissance ! D'autant qu'elle coure pour l'instant sur cinq tomes, le sixième et avant-dernier ne devrait plus trop tarder à sortir.

      Chaque chapitre nous donne, à tour de rôle, le point de vue de chaque protagoniste principal, épaississant et intensifiant ainsi le récit d'une grande richesse et diversité. La représentativité de la population est complète, personne n'est oublié, puisque les hommes n'ont pas forcément le monopole du récit, en effet beaucoup de femmes sont présentes et non des moindres. On y trouve des enfants, des adolescents, des anciens, des légitimes et des bâtards, et paradoxalement ce sont ces derniers, souvent rejetés par leur famille ou de leur communauté qui m'ont particulièrement plu.

      L'ambiance savamment féodale, gothique et fort réaliste du roman, nous emmène dans un voyage aux frontières du surnaturel et du machiavélisme, dans un monde où les choses sont toujours différentes de ce qu'elles semblent être. Un monde où le mensonge, la manipulation et la trahison font partie des lieux communs. Un monde où le projet d'assassiner un bébé, pas encore né, ne pose aucun problème à un roi assoiffé de vengeance. Un monde où un nain d'une laideur repoussante, rejeté par son père, semble mieux comprendre les tenants et aboutissants d'une société en pleine révolution, que bien des princes, seigneurs et rois !

      Dans ce monde gangrené et perverti jusqu'à la moelle subsistent malgré tout des hommes et des femmes pour qui le mot honneur a un sens, des gens qui sont prêts à renoncer à tout enrichissement personnel pour une question de dignité. Et cela fait du bien... même si en fin de compte cet honneur sera foulé du pied par un pragmatisme de circonstance, un opportunisme bien écœurant, qui, peu à peu, font prendre conscience d'un monde en délitement, d'un monde que, définitivement, l'homme ne mérite pas... je suis à deux doigts d'écrire : un monde comme le notre ! Car chaque tare de notre société y trouve sa place, comme une évidence. Au-delà de toute considération littéraire, ce roman est avant tout un miroir pour nous, le reflet de ce que nous sommes, c'est à dire une race bien méprisable sinon détestable. Et malheureusement, ce n'est pas l'incorruptibilité et la probité de certain d'entre nous, trop peu nombreux, qui auront l'ombre d'une chance de sauver ce monde de nous-mêmes.

      Petit bémol : peut-être suis-je dans l'erreur, mais à diverses reprises, j'ai noté comme un problème de syntaxe. Est-ce voulu ? Est-ce une erreur de traduction ? A vous cher lecteur de me dire si vous avez senti de temps en temps ces inepties et approximations d'écriture, qui en dehors de cela est remarquable d'évocations, de sensibilité et d'intelligence.

      Certains lecteurs ont voulu dénier l'intérêt de ce livre parce qu'une infime partie de celui-ci contenait un zeste de surnaturel, excuse non valable tant cette imbrication dans l'histoire est succincte et quasi réduite à l'état de légende. En vérité, ce qui prime c'est la puissance ineffable de l'intrigue et les brillantes interrogations philosophiques et politiques qu'elle suscite. Elle ne peut qu'emporter son lectorat dans un tourbillon, excellemment orchestré, où se mêlent : jeu d'influence, volonté de pouvoir, schizophrénie et folie meurtrière. Saga inéluctablement dangereuse, car d'une folle addictivité, qu'il vaut mieux la consommer avec modération, mais est-ce concevable ?

      Surtout, ne vous laissez pas impressionner par la taille de ce premier opus, plongez-y sans vergogne mal placée, sans préjugé opportun, vous y prendrez beaucoup de plaisir, et c'est juste cela que l'on demande avant tout à un roman. Juste cela.


16 août 2017


HAÏKU   Partie LIX

°°°°°°°°°

clapotis du cours d'eau
endort le lecteur
au pays de l'imaginaire

entre demi-pénombre
et doigts de lumière
nage en rivière

après le déjeuner
berçant ma sieste
le babille de la rivière

caresses du soleil
sur mamelons nus
- petit plaisir d'été

berge de la rivière
entre les bras d'un livre
- relaxation

5 août 2017

  
" Je suis vivant et vous êtes mort "   de Emmanuel Carrère   14/20


    Tout le talent d'Emmanuel Carrère est nécessaire pour nous faire comprendre l'univers fait de névroses, de phobies d'hallucinations et de paranoïa dans lequel baigna, tout au long de sa vie, Philip K. Dick, le célèbre et marquant écrivain de science-fiction. 
      Né prématurément avec six semaines d'avance le 16 décembre 1928, le premier drame de sa vie sera la mort de sa soeur jumelle Jane, certainement à cause d'un affaiblissement général dû à un manque alimentaire le 26 janvier 1929. Dès lors, une culpabilité naîtra dans la conscience si fragile de Philip, comme-ci par sa gourmandise il avait privé sa soeur de nourriture.

      En grand parano, Philip K. Dick interprétera tout ce que la vie peut inventer pour nous empoisonner. Derrière les accidents de la vie, il construira moult hypothèses allant de la non-existence de notre monde à celui du retour de la parousie, sans oublier celle qui faisait de Richard Nixon un grand communiste. Parmi ses grandes interrogations, revient celle-ci : Sommes-nous vraiment réels ? ou des forces inconnues nous manipulent-elles ? faisant de nous des corps vides, manœuvrables, fonctionnant sous l'impulsion d'autres volontés ?
      Quand les hasards de la vie lui apporteront la confirmation de certains de ses délires, il se trouvera conforté un temps dans l’authenticité de ses supputations, puis désirera aller plus loin encore, en imaginant d'autres suites plus ou moins inouïes et rocambolesques à ses vérités enfin révélées. Toutes ces histoires ont rendu le personnage de Philip K. Dick attachant et passionnant, car il savait mettre au service de ses obsessions, de ses calembredaines, une imagination d'artiste en perpétuelle ébullition. Le fait d'avoir une discussion avec lui vous exposait automatiquement à de l'originalité, du fantasque, du tarabiscoté, loin d'un fastidieux discours antienne. S'il dénonçait un soir un complot planétaire, il pouvait le lendemain l'avoir oublié dans son entièreté, ou bien l'invoquer à nouveau en s'étonnant d'avoir été pris au sérieux, ce qui signifiait que vous étiez un parano aussi, ou que vous aviez des raisons de croire qu'il disait vrai, dans ce cas cela prouvait que vous étiez lié en partie à ses ennemis. Philip K. Dick s'estimait aussi persécuté et pensait qu'on voulait le neutraliser ...parce que, sans le savoir, croyant suivre sa seule imagination, il avait découvert et décrit dans un livre quelque secret vital, dont la divulgation menaçait l'empire des puissantsCompliqué le bonhomme ! Et cela dura toute sa vie, sans interruption, cela expliqua l'effritement de la patience des femmes qui partagèrent sa vie.
      Afin de lutter contre sa paranoïa existentielle à tendance schizoïde Philip K. Dick absorbera pléthore de médicaments, ...il avait fait de son organisme un shaker à cocktails chimiques et son problème se résumait à trouver de quoi le remplir, de façon à faire face à la vie, dont toutes les circonstances, si bénignes fussent-elles, réclamaient désormais un adjuvant... Jusqu'à quel point cette absorption médicamenteuse n'encourageait-elle pas ses délires dickiens ?

      Le véritable fait déclenchant de son incapacité à vivre " normalement ", vient de sa recherche un soir, dans sa maison, d'un cordon de lampe qui n'existe pas, qui n'a jamais existé d'ailleurs, en tout cas pas dans cet univers là. Exactement comme dans le film d'Emmanuel Carrère La moustache que l'interprète principal, Vincent Lindon, rase un jour et pourtant, dans son environnement immédiat, personne ne s'aperçoit de ce changement physique. Dès lors pour Philip K. Dick une seule question se pose : Où est la réalité ? Au point de la deviner à chaque fois qu'il se voit dans une glace, il ressent le regard du miroir sur lui comme celui d'un autre monde, peut-être celui où sa soeur, Jane, serait toujours vivante alors que lui serait décédé de malnutrition à sa place. A partir de cette hypothèse Philip K. Dick en extrapolera pléthores, au point de voir des complots partout, et inévitablement, le jour où un cambriolage allié à un saccage en règle eut lieu chez lui, il vit derrière la main du FBI, à moins que ce soit celle du KGB, ou du FBI voulant faire croire qu'il s'agissait des communistes, confirmant ainsi ses craintes complotistes, une justification de ses hypothèses. Soit, mais de toutes ses extrapolations multiples et variées, laquelle est la vraie ?
      Philip K. Dick est-il un génie visionnaire, à l'extrême limite de la folie ? Ou un escroc, sachant convaincre n'importe quel quidam que les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent être ? La vérité nous serait cachée ! Quoi qu'on en pense, Emmanuel Carrère met en exergue des éléments permettant de semer un rien de doute dans nos esprits.

      Seul bémol de cette bio, cette impression que tout évolue autour de la névrose paranoïaque, jamais on n'en sort, ou si peu, d'autant que l'ensemble dépasse les 600 pages, et que parfois un sentiment de lassitude se fait sentir.

      Tout au long de sa vie, Philip K. Dick écouta le compositeur pour luth John Dowland (1563-1626), notamment son air favori Flow my tears, une oeuvre apaisante et pleine de mélancolie dont je vous conseille, en passant, la version de Fiona Campbell sur You Tube.

      De nombreux romans de Philip K. Dick seront adaptés au cinéma : Blade Runner, Total Recall, Minority Report, L'agence, sans oublié Truman Show, très inspiré de la schizophrénie irrépressible de l'auteur.

      Portrait tourmenté, parfois attachant d'un homme à l'imagination trop fertile, qu'aucun filtre ne pu jamais clarifier (influence des milliers de pilules avalées ?). Laissant dès lors une montagne d'extrapolations vivant chacune leur propre vie, donnant le sentiment d'un grand brouillon désordonné, où tout est dans tout, et réciproquement !



1 août 2017



HAÏKU   Partie LVIII

°°°°°°°°°

fraîche aurore d'été
avant que le soleil
ne prenne feu

équinoxe d'été
la crue de soleil
noie les ombres

temps de canicule
un verre embué de fraîcheur
si simple le bonheur

derrière l'horizon
le soleil se couche seul
rêvant... de la lune !

scintillement de lune
sur mer calme
douce nuit de poésie


Nouvelle farandole d'entremets :
















Wedding Cake Pat' Patrouille












Wedding Cake avec animaux d'Afrique












Entremet avec manette Play Station en nougatine








Wedding Cake Spyro !

























Wedding Cake Stroumph !








Wedding Cake Peppa Pig