" Histoires de la nuit " de Laurent Mauvignier 7/20
A la gendarmerie de La Bassée, un bourg perdu dans le centre de la France, une artiste peintre plus toute jeune et autrefois parisienne, Christine, vient demander l'avis de la gendarmesque au sujet des lettres anonymes qui échouent régulièrement dans sa boîte aux lettres. Christine habite un hameau, ses voisins immédiats sont Patrice et Marion, vivant avec leur charmante fille, Ida, âgée de 10 ans. Patrice est agriculteur et sa femme travaille dans une imprimerie.
Ce jour-là, on va fêter les 40 ans de Marion. Au fur et à mesure des préparatifs, une angoisse apparaît, des hommes viennent rôder autour du hameau, et le chien de Christine ne répond plus à ses appels...
L'idée du roman repose sur une lente montée de la menace, qui se cristallise enfin pour s'achever dans l'hémoglobine qu'un Tarantino ne serait renier. Mais cela en fait-il un excellent roman pour autant ?
J'aurais envie de dire : Tout ça pour ça ! A entendre les louanges et les critiques dithyrambiques d'une certaine presse, je m'attendais à une révélation sur le fond et sur la forme, quelle déception ! Le fond n'a rien d'original dans la mesure où une impression de déjà vu et de déjà lu vient refroidir mes ardeurs de lecteur avide justement d'originalité, d'autant plus que deviner la fin est d'une facilité déconcertante. Quant à la forme : ces longues phrases interminables, qui s'arc-boutent sur les sentiments mitigés des protagonistes, ont une importance non négligeable dans la première partie du livre, cependant, passées les 300 pages, on a franchement envie que l'histoire s'accélère, que Laurent Mauvignier arrête d'enfiler des perles, eh bien non, il continue à nous faire patauger dans une mélasse verbale sans fin qui m'a petit à petit irrité au point de sauter des lignes, puis des pages, en ne perdant à aucun moment le fil de l'intrigue tant elle est délayée dans une folle évanescence.
Dès lors, comment un sentiment d'empathie peut-il naître ? Même les scènes qui se voudraient d'effroi, perdent de leur force noyées dans une bouillie de mots grimpant les uns sur les autres à l'effigie d'une austère déliquescence.
Au final, ce soi-disant polar social et rural se mue en une sorte de dissertation ultra bavarde où le style écrase la moindre velléité, saccageant d'un pied assassin les fragiles petits plants d'excentricité qui auraient pu sauver l'histoire de l'abysse dans lequel l'auteur l'a volontairement précipitée.
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