" Sa Majesté des Mouches " de William Golding 7/20
Après un accident d'avion, une bande de petits anglais, des collégiens bien éduqués, sont coincés sur une île déserte paradisiaque. Par la force des choses ils "robinsonnent", c'est à dire qu'un chef est désigné et que chacun des jeunes rescapés se voit attribué une tâche précise. Néanmoins, rapidement, l'irrationnel s'immisce dans leur vie ; le chef élu est contesté...
Dans de nombreux romans, l'île fournit les conditions parfaites pour mettre en oeuvre une expérience sociale ; en les privant d'adultes, qui les auraient inévitablement influencés, elle permet de regarder l'enfance en face, malheureusement, bien vite, le vernis de la civilisation saute, des pulsions archaïques surgissent, un singulier ensauvagement va les métamorphoser en peuples primitifs voire satanique. L'effroyable jaillit alors, là où, peu de temps avant, nous avions affaire à une charmante bande de gamins sans histoire. La conclusion est sévère et sans appel : chaque homme, chaque enfant, niche au fond de lui-même des instincts de mort. Là-dessus, messieurs dames, bonne journée, ainsi qu'à votre progéniture, que vous regarderez peut-être plus du même oeil.
Certes, le sujet est aussi passionnant que terrible ; l'innocence de l'enfance mit en question ; le fil qui sépare la belle éducation de la barbarie semble bien ténu ; cependant, la narration m'a paru d'une lourdeur assommante, il faut patienter jusqu'aux deux tiers du roman pour voir enfin quelque chose se produire, les gamineries incessantes m'ont lassées, puis m'ont rebutées.
Malgré tout, il reste un message bien pessimiste qui nous restera en mémoire et nous perturbera beaucoup plus longtemps que la qualité inexistante de la plume de l'auteur.
Un classique de la littérature jeunesse, paraît-il, pourquoi pas, il y a si longtemps que je ne suis plus jeune !