8 sept. 2016


" Expo 58 "   de Jonathan Coe   15/20


Londres février 1958, Thomas Foley travaille depuis 12 ans au ministère de l'information, lorsque ces chefs lui proposent de participer à l'Exposition universelle de Bruxelles en tant que superviseur du Pavillon Britannique, et plus particulièrement de son pub, le Britannia, censé refléter la culture britannique.

Marié et père depuis peu, Thomas est tenté par cette proposition atypique de six mois, mais sa femme Sylvia se voit déjà comme une épouse délaissée, d'autant que sur place où se brasse toute la population mondiale, tout peut arriver !

Cependant, derrière cette fête réunissant les grands pays d'Europe et du monde qui se sont écharpés treize ans plus tôt, une autre guerre, plus froide, est en pleine action, souterraine et implacable.

Sur place, c'est toute une galerie croustillante de personnages atypiques qui se côtoient : Chersky, un soi-disant journaliste russe, Tony, le spécialiste scientifique de la machine ZETA, Anneke, la belle hôtesse belge qui va devenir... Mais chut, ne dévoilons pas trop de choses, de cet original roman d'amour et d'espionnage !

Jonathan Coe, sans avoir l'air d'y toucher, réfléchit sur le sens de nos vies. Que voulons-nous vraiment ? Etre libre, suivre son propre libre arbitre et profiter des plaisirs impromptus de l'existence ? Ou suivre des règles strictes, marcher dans les clous, s'appliquer à ne jamais franchir les bornes, afin de n'avoir rien à se reprocher ? Opportunité ou convenance ? Terrible dilemme que chacun de nous gère avec plus ou moins de compromission. Louvoyer est souvent une voie d'échappatoire ! Tels seront les choix s'ouvrant devant la conscience de Thomas Foley.

Parmi les protagonistes, deux agents anglais, Radford et Wayne, font automatiquement penser, par leurs dialogues cocasses, aux inspecteurs Dupont et Dupond, des bandes dessinées d'Hergé. D'ailleurs, l'enracinement de la narration visant le Bruxelles de 1958, et proposant pleins de décors très BD avec sa myriade de personnages bien plantés, n'est sûrement pas dû au hasard, et vise peut-être à être aussi un véritable hommage assumé à Tintin. D'où peut-être mon plaisir évident à cette lecture burlesque et distractive, tout en gardant une part non négligeable de véracité.

Derrière l'apparent sérieux des situations, une grande et folle légèreté de ton cherche à transpirer par tous les pores du roman, fidèle à l'humour so bristish, c'est d'ailleurs l'un des autres grands atouts de ce livre.

" Expo 58 " est un petit plaisir sans prétention, où humour et tragique se mêlent, pour avant tout, essayer de divertir intelligemment son lectorat, et c'est gagné !


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