22 févr. 2017

" Le pendule de Foucault "  De Umberto Eco   9/20


A Milan, à la fin des les années 60, trois amis, tous fous de littérature se rapportant à l'ésotérisme, à l'occultisme et aux histoires de templiers, bossent plus ou moins directement pour la maison d'édition Garamond. Un jour un personnage étrange leur rend visite en apportant un document historique relatif aux templiers. Électrisés par ces quelques lignes difficilement lisibles, Causabon, Belbo et Diotallevi vont, au fil du temps, déduire de ces phrases tronquées un gigantesque complot manigancé au cours des siècles en vue d'une suprématie absolue et mondiale. Rien que ça ! Waouh !

Telles sont les données initiales, et quasi finales, de ce roman dont je me souviendrai longtemps, mais pas forcément pour de bonnes raisons !

Ah... il y a des livres que l'on aurait tant aimés aimer ! Mais qui, inexorablement, au fil des pages, se délitent, se désagrègent, perdent notre attention, pour finir par décevoir irrémédiablement ! Et la déception est d'autant plus forte que l'espérance mise en eux était grande et certaine. Ce livre, malheureusement, en fait partie.

On peut prendre plaisir à lire des livres écrits de manière érudite, certes, quand la connaissance et la prose servent le propos, mais là l'érudition sert strictement l'érudition ! Tout néophyte est prié de sortir en refermant la porte sans bruit, merci ! 

De plus, il y a pléthore de mots abscons jamais expliqués, même parfois, le dictionnaire capitule, et cela sur 867 pages ! Dès lors, il faut y croire pour tenir la barre ! Grand naïf que je suis, j'y ai cru follement au début, puis ma superbe prestance s'est émoussée au fil des pages. J'avais beau attendre d'illusoires éclaircissements... seul le néant m'entourait ! Malgré tout, stakhanoviste de la lecture, j'ai persévéré. Espérant un signe, une amélioration voire une embellie, même épisodique, m'aurait enthousiasmée. Juste un quasi vide m'est revenu en écho... d'Umberto !

Deux mots sur l'intrigue qui est d'une minceur confondante ! Donc très loin d'être à la hauteur du paquet de culture déversée. Et puis franchement, mettre en avant une théorie du complot à partir de la disparition effective des Templiers et la faire courir jusqu'à nos jours... D'autant qu'Umberto Eco se sert de toutes les grandes créations humaines pour argumenter l'unification de sa grande théorie mondiale, donnant un sens à tout. Dès lors, on a affaire à un catalogue à la Prévert, avec pêle-mêle : Les templiers, les pyramides, la secte des Assassins d'Alamut, l'aiguille creuse d'Etretat, la torah, la civilisation Maya, les derviches tourneurs,  le Cthulhu de H.P. Lovecraft, la Tour Eiffel, Nicolas II, Mickey, Jules Verne, la Rose-Croix, Fantomas, Galilée, la tour de Babel et la liste est loin d'être exhaustive !

Les aficionados de l'auteur vont me tomber dessus à bras raccourcis, mais que je les rassure, je ne suis pas candide, j'ai bien compris où voulait nous entraîner Umberto Eco, vers quel sens tout ceci penchait. D'ailleurs le seul chapitre intéressant (sur 120 !) est celui où la compagne de Casaudon, Lia, s'empare du message secret, dont certains mots sont illisibles pour les décrypter avec ses propres connaissances, et là, tout bascule dans un burlesque jouissif. Ah... si tous les chapitres avaient pu me saisir comme celui-ci, avec une érudition ouverte et explicative, ce livre aurait été merveilleux et fantastique ! Quel grand dommage !

D'accord, j'y suis peut être allé un peu fort, mais ceci est à la hauteur de ma déconvenue. Bien évidemment, ce n'est que mon avis, modeste et insignifiant, et tout à votre honneur le droit de me contredire. D'ailleurs, j'attends avec impatience votre courroux ou votre bienveillance dans les commentaires.



2 commentaires:

  1. suite à tes commentaires je me suis quelque peu remis en mémoire ce livre lu lors de sa sortie, mais j'ai le souvenir maintenant de ne l'avoir pas terminé Alain à l'eau

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  2. Il est vrai que sa sortie ne date pas d'hier, puisqu'elle remonte à 1990. Sur ce site, j'aimerais que toute personne, ayant eu la volonté d'arriver au point final de ce livre, se manifeste et nous donne son avis. Mais, j'ai bien peur que ces lecteurs ne soient que trop peu nombreux, tant ces 867 pages relèvent de l'épreuve !

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