De retour dans son village natal, tout naturellement, Rinco ouvrit un restaurant 100% bio. Elle finit par se découvrir des dons insoupçonnés dans l'art de rendre les gens heureux, juste en cuisinant pour eux des plats longuement médités, préparés comme une prière et servis telle une grand-messe gastronomique. Alléluia !
Voilà indéniablement un livre radieux sur le partage et le don. Un partage qui rend heureux tout le monde, mais surtout la personne qui donne, comme si le bonheur ne peut être lié qu'à l'autre ! Pas forcément à une personne de connaissance mais à autrui. Acte universel de bonté qui comble l'instigateur devenant ainsi un bâtisseur d'amour !
Pourtant, les relations entre les personnages, loin d'être séraphiques, se modifient aux fils des pages, se complexifient pour s'achever dans une osmose émouvante et inespérée. L'être humain ne peut pas avoir le coeur pur en permanence.
Par ailleurs, les animaux tiennent grandement leur place : on y croise un lapin anorexique, une truie d'un quintal et un mystérieux hibou hululant toutes les nuits à minuit pile !
Cette invitation à un retour aux sources devient un roman prosélytique, prônant une vie saine, basée sur une nourriture élaborée écologiquement, loin, bien loin des pesticides indissociables de la bouffe commune.
Par souci d'égalité, l'écriture aussi y est équilibrée, pleine de légèreté, mitonnée avec amour, assaisonnée avec soin, c'est un souffle d'air apaisant et rassérénant. On y pioche mille références à la nature, celle d'où nous venons, celle qui nous console, celle qui nous émerveille, celle qui nous incite à vivre en harmonie avec elle, enfin celle que nous devons ménager si nous ne voulons pas simplement... disparaître ! Devant une telle majesté, les hommes devraient renoncer à essayer de faire plier la nature selon leur bon vouloir.
Moi qui suis un grand amateur d'haïkus, j'ai trouvé, dans cette offrande de vie, pléthore sources d'inspiration. En effet la poésie caresse chacune des pages avec une grande suavité. Les comparaisons irradient l'ensemble d'un supplément d'âme : Derrière la vitre, du blanc laiteux à perte de vue, comme si une montagne de blancs battus en neige était tombée du ciel / Un soleil orange foncé et lisse, comme un jaune d’œuf frais / Partout les trèfles blancs en fleurs brillaient comme des perles éparpillées / Je me sentais toute légère, comme des blancs battus en neige / Côte à côte, ils étaient avachis sur leur chaise comme une glace à deux parfums à moitié fondue.
Même si la cuisine n'est pas votre fort, il faut se laisser bercer par toutes les notions culinaires, tel un voyage au pays de la douceur et du respect, une ode à la nature, à la recherche d'un bonheur simple... lumineux !
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