16 août 2018


" Le trône de fer " Tome 2  " Le donjon rouge " de Georges R.R. Martin   18/20

      Le royaume des sept couronnes vit des temps troubles depuis la mort du roi Robert Baratheon. Pas moins de quatre prétendants revendiquent le trône dont a hérité Joffrey, le fils aîné du roi. Mais, selon la rumeur, est-il réellement de son sang ? 
      Dans les coulisses du pouvoir, de perfides intrigues se nouent et se dénouent. Des alliances se tissent au fil de l'évolution des puissances en recherche de pouvoir absolu, peu importe les trahisons et les sacrifices humains. Quand on veut s’asseoir sur le Trône de fer, tous les coups sont permis, seuls les plus forts et les plus retors s'en sortiront indemnes, à condition de savoir en payer le prix lourd.
      Pendant ce temps-là, par-delà le Mur de glace, une autre armée se met en marche, une armée de ténèbres, détruisant tout sur son passage. Malheureusement, les postulants au trône de fer n'en ont cure, juste obnubilés par leur propre intérêt, et puis, le nord du nord est si loin !

      Avec une verve toujours aussi féconde, Georges R.R. Martin, une fois de plus, nous emporte dans les coulisses et les chaos du pouvoir et de ses cyniques jeux. Par un engrenage pléonastiquement infernal, il nous décortique les strates d'une société en grande mutation, parce qu'instable de par sa nature et ses origines. 

      Ce deuxième tome, plus sanglant que le premier, fait remarquablement avancer l'intrigue, chacun des nombreux personnages est contraint d'évoluer s'il veut continuer d'exister d'une façon ou d'une autre. Ils auront des choix à faire entraînant des conséquences inexorables et infinies. Là est l'une des clés de cette saga :  jouer avec la casuistique, et l'auteur y révèle tout son talent, il excelle en ce domaine.
      L'autre force de ce récit est d'approcher au plus près les arcanes du Pouvoir, de celui qui rend fou et paranoïaque, d'y saisir toutes les subtilités du discours officiel regorgeant d'innombrables sophismes et autres arguties. Toute cette mécanique, toujours obscène et immorale, métamorphose cette banale histoire de successions en passionnante partie d'échecs où être un fin stratège vous donne l'avantage des blancs.
     Enfin, tout ceci aurait un intérêt moindre si cela ne nous renvoyait pas à la nature profonde de l'homme, à sa part de machiavélisme cachée, certes, mais également, à sa propre possibilité de rédemption.

      Rien à dire face aux rouages admirablement huilés de cette diabolique machinerie, tout y est : jeux de pouvoir, félonie, fratrie, alliance, bataille navale, sacrifice et cas de conscience. Il me faut juste déplorer quelques lourdeurs d'écriture trouvant peut-être son explication dans la traduction. Rien de bien gênant face à la monstruosité de tout le reste !


      

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