31 juil. 2021

 Petit aperçu du jardin estival

Partie 1



            Quand les roses irradient un ciel...

normand et chafouin !

Pléonasme !




            Sur les hydrangeas, regardez bien,

vous ne voyez rien ?




                         Et là, toujours pas ?




                                  Et maintenant ?




Quand les véroniques en épi

prennent leur quartier d'été.




Idem pour les Lys incas.




Quant aux campanules, déboussolées,

elles cherchent le Nord !




De plus en plus rose,

et de moins en moins trémière !




Un nid de centaurées avec la gueule de bois,

juste après une bonne cuite !




Pendant ce temps, sorti de terre

inopinément, mon actinidia pousse en silence !

(Arbre à kiwis)




Toujours aussi inopinément apparue

toute une famille silène.




Au fond, un arbuste ?

Non, juste une feuille de chêne verte

en phase de formation de fleurs.




Une nouvelle au jardin :

la belle, élégante et graphique cléome.




Sur fond de ciel gris,

les fleurs du chardon jettent un peu

de couleur sur un triste été.




Une belle gueule pas bégueule le glaïeul !




Toute l'immaculée blancheur du phlox.




Après un an d'attente,

la toute première fleur du dipladénia.




Bienvenue au pays des cucurbitacées...




... avec les premières courgettes...




... et les premiers potimarrons,

nichés dans la frondaison.



Bouquet final.

Sans légende !


Bon été sans soleil !?!


26 juil. 2021



" Le trône de fer " Partie V de George R.R Martin   12/20


   Voici la Vème et dernière partie parue, à ce jour, d'une oeuvre qui, selon son auteur, doit en comporter VII. En sachant que chaque tome frôle et même parfois déborde les mille pages, en sachant que ce dernier volume est sorti il y a dix ans, et en sachant enfin que George R.R Martin va bientôt fêter ses 73 ans, il est permis de croire qu'un point final ne soit jamais mis à cette saga.

      Ceci dit, que vaut ce cinquième pavé où la légitimité du trône royal se voit largement contestée par une palanqué de prétendants ; tous prêts aux coups les plus retors pour assouvir leur prétention à la couronne suprême ?

      Certes, l'écriture est toujours aussi enivrante et irréprochable et les dialogues sont une fois de plus admirables de perniciosité et d'intelligence. Certes, la psychologie des personnages tels que: Théon, Jon Snow et Daenérys est approfondie et renvoie à l'universel. Certes, une nouvelle voie s'ouvre avec l'arrivée d'un prétendant supplémentaire. Certes, le final rebat les cartes avec de sanglants rebondissements. Néanmoins, sur une telle longueur (1143 pages), c'est trop peu pour hisser mon enthousiasme à un niveau frisant les sommets. Le problème principal de ce tome, comme du quatrième, est cette dilution affligeante de l'intrigue dans des circonvolutions sans grand intérêt. Quand on connaît l'immensité du chemin à accomplir pour dénouer toutes les intrigues en suspension depuis le tome 1, pourquoi aller se perdre dans des méandres chronophages ? Pourquoi rallonger à l'extrême une sauce qui finit par devenir fade et ennuyeuse ? Pourquoi aller nous débiter une pléiade de personnages, plus que secondaires, se chiffrant par plusieurs centaines, quasiment autant que le nombre de pages ? Pourquoi nous seriner depuis le tout début du tome 1 que l'hiver vient et que cinq tome après il fait toujours figure d'Arlésienne ? D'autant qu'il ne reste que deux tomes pour boucler la boucle, et qu'à ce rythme escargotesque d'écriture, c'est mission impossible. En effet, le sacrilège suprême serait de bâcler une oeuvre dont les trois premiers tomes tutoyaient l'excellence.

      En fervente attente du sixième tome où l'histoire prendra le pas sur les historiettes, j'éprouve une grosse déception, à l'image de l'emballement suscité par des débuts si prometteurs.


7 juil. 2021


 " Le gang de la clef à molette "   de Edward Abbay   18/20


     Une intelligente épopée écolo-déjantée !

      Pendant les années 70, écœuré, puis révolté de voir les magnifiques paysages du Colorado, de l'Utah, de l'Arizona et du Nouveau Mexique souillés, pour ne pas dire défigurés, par des industriels irrespectueux d'une nature sans défense, un quatuor d'insoumis décide de se mettre en ordre de bataille en pratiquant dorénavant l'éco-terrorisme. Parmi ces quatre rebelles, il y a le Dr Sarvis, un chirurgien entre deux âges, persuadé que les leucémies, les cancers, notamment celui du poumon sont dus aux diverses pollutions ; il y a Bonnie, sa secrétaire et maîtresse, une belle jeune femme qui veut être utile à un monde écoresponsable ; il y a Seldom Smith, à la fois mormon, polygame et guide de rivière, qui ne comprend pas que Dieu laisse défigurer son monde sans réagir, heureusement Smith est là pour palier à cette absence ; enfin il y a Hayduke, un ancien combattant du Vietnam, le plus déjanté de la bande, qui ne pense qu'à dynamiter tout ce qui dérange sa propre liberté et son espace naturel.

      Peut-être faut-il un temps d'adaptation pour pénétrer dans la beauté d'un texte un rien foufou qui peut désorienter au premier abord, mais une fois chaud le moteur de lecture tourne rondement, et le plaisir de lire jaillit, presque à notre corps défendant.

      Cela fait un bien fou de savoir que la destruction orchestrée des milieux naturels ne laisse pas tout le monde indifférent. En effet, devant ces images déplorables d'une terre agonisante sous les coups de boutoir d'un capitalisme insatiable, nos quatre héros incorruptibles vont mettre des bâtons de plus en plus gros dans les roues d'un système où profit outrancier rime avec je-m'en-foutisme. Sans pour autant cautionner cette apologie du sabotage doctrinaire et inconditionnel de tout ce qui empoisonne notre eau, notre air et notre terre, cette position extrême à l'intelligence d'ouvrir le débat et de mettre sur la sellette la question essentielle du prolongement de notre existence sur Terre, avec le risque de notre disparition à plus ou moins long terme. Que doit-on faire ? Danser sans concession au bord du volcan en profitant de toutes les occasions que l'argent et l'insouciance nous offrent, ou, en vivant en belle intelligence avec notre environnement, ménager toutes nos ressources pour perdurer dans le temps, pendant encore des siècles et des siècles. Afin de faire mieux passer son message d'asservissement de l'esprit, Edward Abbey glisse ça et là de bonnes doses d'humour, cela équilibre avec la noirceur du propos.

      Quel plaisir de déambuler avec nos justiciers, quelque peu "Pieds nickelés", dans le grand Sud-Ouest américain, parmi les canyons, les arroyos et les mesas, les paysages sont gigantesques et les lumières incandescentes éclaboussent le lecteur par son omniprésence. Ces terres si fabuleuses où d'ancestrales tribus indiennes ont vécu en paix si longtemps, avant que l'homme blanc et sa modernité viennent tout saccager en balançant un pied dans cette fourmilière d'harmonie. Qui sait que sous le monumental lac artificiel de Powell se cachent, engloutis, des trésors de beauté naturelle, désormais invisibles ? Tout cela pour faire vivre la verrue immonde appelée Las Vegas, pour faire tourner sans fin des climatiseurs exsangues, éclairer des parking la nuit, bref, comme le dit l'auteur : ...pour maintenir en vie cette phosphorescence de gloire en putréfaction que l'on appelle la Ville...

      De surcroît, Edward Abbey nous glorifie d'une plume alerte, pleine de charme et d'esprit. Je me suis surpris à relire certains passages plusieurs fois, juste pour le plaisir des mots, si bien ajustés, qu'il serait dommage de les oublier si hâtivement, dans sa course vers la page suivante.

      On peut regretter le côté simpliste du titre qui relève plus du roman de gare à deux balles, que d'une admirable fable humaniste qu'il est véritablement.

      Ce roman est une fiction insolente, subversive et explosive, tel un road movie sans limite où quatre révoltés vont amener le lecteur à s'interroger sur le sens profond de nos vies. Un livre essentiel, un livre qui souffle un air pur et revivifiant, une ode aux espaces sauvages. Un beau cri d'indignation contre tout le mal fait à la nature, donc à nous-mêmes.


1 juil. 2021

 


HAÏKU   Partie CLV

°°°°°°°°°


ciel bleu de juillet

la sieste de mon chat

à l'ombre du chardon



récolte de rhubarbe -

ma femme trop pressée

cul dans l'herbe d'emblée



50° au canada -

si proche le joli temps

de notre extinction



à la tombée du jour

tous ces parfums au jardin

un essaim de rêveries



soleil couchant -

un doux soupir

du devoir accompli