27 août 2022

 



" Un jour viendra "   de Guilia Caminito   19/20


      Accroché aux collines des Marches, sur la côte Est italienne, se situe le village de Serra de' Conti. Là, vivent Lupo et Nicola, deux enfants nés d'une famille nombreuse, pauvre et où l'amour familial fait cruellement défaut. Voyant son petit frère, fragile et inadapté à la vie rude de tous les jours, Lupo se donne pour objectif de protéger Nicola, l'enfant au doux visage de prince. Le duo devient trois le jour où Lupo apprivoise un louveteau qu'il sauve de la mort. Ainsi, armés de leur affection inébranlable, ils seront mutuellement un soutien l'un pour l'autre. Malheureusement, des tensions sociales règnent dans le pays où des inégalités criantes apparaissent entre les régions. Républicains, pacifistes, socialistes et anarchistes se partagent en lutte de pouvoir, l'instabilité demeure, de surcroît, un conflit mondial se profile à l'horizon. Rien ne va plus.

      Quelle heureuse idée des éditions Gallmeister de ne plus se cantonner aux Etats-Unis, ainsi cette histoire italienne n'a pas à frémir de la comparaison avec les plumes américaines. La meilleure impression de ce récit est issue de cette langue à la fois rugueuse et charnue, toute belle de fulgurances passionnées et lyriques. Cette parole qui reflète l'âpreté de la vie d'alors. On en redemande !

      De surcroît, Guilia Caminito entremêle avec maestria les histoires personnelles avec celles de l'Histoire en marche. Lupo et sa fratrie ne sont que des polichinelles ballotés par le vent d'un monde qui vacille sur ses fondations. Quand des idées de liberté et d'anarchisme naissent dans l'esprit de Lupo, l'état italien, ivre de sa suffisance, laisse ses fusils répondre. Et que dire de Soeur Clara, l'abbesse du couvent qui domine Serra de' Conti, une jeune femme noire enlevée à son Soudan natal lors de son enfance, et qui saura, sous le joug d'une église autoritaire, savoir se faire aimer par la force d'une opiniâtreté à toute épreuve. Ce même monastère qui cache derrière ses séculaires murs de pierres un secret honteux qu'un lecteur attentif parviendra à résoudre avant sa révélation, mais peu importe, l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est dans le chamboulement d'une narration qui procède par petites touches, ici ou là, pour qu'au final un tableau digne des plus grands peintres surgisse. 

      Et n'oublions jamais qu'une nation qui n'écoutent pas son peuple fait inexorablement le nid d'esprits révolutionnaires, qui, à force de frustrations et d'exacerbations pavent l'horrible voie du totalitarisme ou du fascisme, ce qui est le même, dans le cadre de ce récit.

      A la fois tragique et bouleversant, inspiré de nombreux faits historiques, la réverbération de ce roman est amplifiée grâce à une plume magistrale. A lire pour tous les amoureux des livres d'exceptions.


25 août 2022



 HAÏKU   Partie CLXVI


°°°°°°°°°


plus aucune pluie

nuages à sec

la terre en prières



tout est révélé

la grâce omniprésente

avec l'or du soir



Râ éblouissant

à travers la voûte feuillue

mille faisceaux d'or



nuages ajourés

dix rayons en éventail

spiritualité des cieux



une à une

extinction des lumières

au crépuscule mourant



15 août 2022



 " Les visiteurs d'histoires "   de Bruno Solo   18/20

      Féru d'histoire et raconteur hors pair, Bruno Solo a lancé une invitation pour un dîner imaginaire à des personnalités plus ou moins connues de l'Histoire de France allant de Clovis à Georges Mandel, la palette est large puisque sont également conviés : Théophraste Renaudot, l'inventeur de la Gazette et dont un prix littéraire porte son nom ; Christine de Pizan, première femme philosophe qui a vécu de sa plume ; le chevalier d'Eon, l'espion à l'identité mystérieuse, etc. Excellent prétexte pour refaire le portrait, au propre comme au figuré, de quelques figures du passé, car la mémoire, malheureusement, nous fait parfois défaut, et c'est un euphémisme. On s'aperçoit ainsi de la truculente plume de l'auteur, de surcroît, cet hôte fort curieux a des façons de relancer la conversation qui ne caressent pas toujours l'invité dans le sens du poil. Car loin d'être une liste d'hagiographies, Bruno Solo met certains personnages devant ses propres actions les plus douteuses, pour ne pas dire plus. Dès lors, pourquoi bouder notre plaisir ? D'autant qu'aujourd'hui, devant une grande méconnaissance de l'histoire de notre pays, même chez les jeunes, tous les moyens sont bons pour intéresser un vaste public, et celui-ci n'a rien de déplaisant, bien au contraire.

      Sans la moindre prétention d'être un prof d'Histoire, encore moins celle d'un historien, on devine derrière les mots un homme passionné qui n'a qu'un dessein : intéresser le plus grand de monde, et il réussit ! Pour compléter les blancs séparant la vie des invités, ou pour replacer au mieux ces célébrités dans leur contexte politico-historique, on aura vite fait de se plonger dans d'autres livres historiques. Ainsi un cercle vicieux naîtra et quoi de mieux qu'un peuple au fait de son passé ?

      On peut regretter une couverture malheureuse qui gâche juste la première vision de l'objet livre. Mais passé cette mauvaise illustration la richesse de connaissance et d'humour est vaste.

       S'adressant aux mordus de l'Histoire de France comme aux simples amateurs, cet ouvrage est source de connaissances et de... sourires !


1 août 2022

 Petit aperçu du jardin estival

Partie 3



Toute la fierté rose éclatante de la rose trémière.



Nichée sur le toit de la serre, une branche du murier se veut intouchable.



Deux délices du moment : la gouteuse courgette jaune et le touffu choux brocoli.



Quand le poireau, poussé par le vent de la sécheresse se mue en fleur.



Mes boules de neige d'été : l'hydrangea Annabelle. 


Résistant un temps à la sécheresse : Coquelicots et Gaillardes



Presque plus hautes que moi, les Véroniques en épis dans un bel élan vers l'azur.



Sous serre : belle fleur d'aubergine, mais y aura-t-il le fruit ?



Curiosité du moment : une laitue à trois têtes, une intellectuelle sûrement !



Hésitant entre le rose et le bleu/violet un hortensia indécis.



Une luxuriante avalanche de Montbretias !



Royal, malgré les feux assassins du soleil, le tournesol géant.



Toute la délicatesse des feuilles d'Albizia. S'ouvrant à l'aube pour se clore au crépuscule.



Timide mais bien là, une belle paire de... potimarrons.



Méli-mélo de tomates et de couleurs !



Lavatères en pleine fleuraison de rose et de blanc.



Récolte d'oignons, même pas rangée en rang d'oignon... une honte !



Quand la lumière du soir joue avec les fleurs de la clémente clématite.


A bientôt.