" Le colonel ne dort pas " de Emilienne Malfatto 8/20
Dans une ville indéterminée d'un pays en guerre, un colonel, spécialiste des interrogatoires fait chaque jour son effroyable office. Depuis quelque temps, le colonel ne dort plus du tout, victime d'une armée de fantômes qui viennent prendre possession de son sommeil. Plus loin, dans son palais, un général joue quotidiennement aux échecs, seul ; la folie l'envahie peu à peu. Voilà c'est tout !
En effet, tout le roman tient sur ces quelques lignes. On pourrait dire qu'il s'agit plus d'un roman d'ambiance, tout se passant dans la tête de trois ou quatre personnages, tous plus gris et flous les uns que les autres. D'ailleurs le temps est gris et flou, la ville est grise et floue, la pluie est grise et floue, ainsi, par effet miroir, cette lecture devient vite grise et floue !
Malgré tout, il y a deux ou trois beaux passages littéraires, notamment celles des pensées de l'ordonnance du colonel. Il y a quelques belles pages de poésie, et surtout, une réflexion sur ce que fait la guerre aux hommes, sur l'absurdité de tout cela. Malgré tout ce que l'on sait, malgré les souffrances qu'engendrent n'importe quel conflit, l'Homme continue inlassablement à tout faire pour générer guerre après guerre, comme un mal nécessaire, nécessaire à qui ?
Honnêtement, est-on en face d'une escroquerie littéraire ? Ce récit de moins de 100 pages (à 16 euros le livre, cela fait chère la page !) aurait mérité une autre ampleur, là on tourne en rond, comme les protagonistes, les scènes se répètent à l'infini sur 50 nuances de gris. Par contre, l'aquarelle en couverture est tout simplement magnifique, bravo M. Nicola Mangrin, vous avez beaucoup de talent !
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