1 juil. 2025

 " Le livre des deux soeurs "  de Amélie Nothomb   15/20

      Il y a bien longtemps qu'un roman de la plus connue des romancières belges ne m'avait interpellé à ce point là. J'ai été touché, voire profondément ému par cette relation parents/enfants, effet miroir sûrement. Bien sûr Amélie pousse le bouchon un peu loin avec ce manque d'amour véritable des parents pour leur première fille (la seconde aura droit au même régime), cependant c'est une situation si courante qu'elle en devient universelle. Ainsi, pour compenser, l'aînée déversera tout son amour sur sa petite soeur, la réciproque les conduira à un duo fusionnelle, si nécessaire à leur existence.

      Mon autre centre d'intérêt pour ce livre tient à la puissance de la parole dîte à un enfant, des mots qu'un père ou une mère peut prononcer entre deux portes mais qui néanmoins marquent sérieusement une personne à la sensibilité exacerbée. Ainsi, rien n'est futile pour des oreilles émotives.

      Je veux bien qu'un certain manque de crédibilité vienne gréver cette histoire familiale, frôlant l'univers du surréalisme, on devrait ainsi parler d'un conte, cela serait plus judicieux, néanmoins, roman ou conte, les thèmes abordés ne manquent nullement de pertinence.

      Côté écriture, cela ne vole pas bien haut. Un exemple avec un beau pléonasme : " Tristane contemplait interminablement... " Quand on contemple cela dure généralement longtemps, non ? Cependant, si l'on part du principe que l'histoire nous est racontée du point de vue de l'enfant ou de l'ado, on y prête moins attention.

      Sans crier au génie, ce roman plaisant est une ode à la sororité et une mise en perspective de la puissance des mots. Cependant, un beau message suinte à toutes les pages : tout le monde à un besoin criant d'amour, et j'y souscris des deux mains ! Bah... Euh... Je ne suis peut-être pas objectif sur ce coup là. Tant pis, pour une fois, vous me pardonnerez.