30 sept. 2025


 " Vingt mille lieues sous les mers "  de Jules Verne

      En cette année 1866, un évènement inexplicable eut lieu dans les océans : l'apparition d'un objet, long, effilé, parfois phosphorescent et plus rapide que n'importe quel cétacé. Plusieurs navires l'aperçurent sans pouvoir le rattraper. Les savants du monde entier s'interrogent. Une expédition maritime est mise sur pied pour comprendre l'incompréhensible. Une frégate, l'Abraham Lincoln, est rapidement affrétée avec à son bord un savant français, professeur au muséum de Paris, Pierre Aronnax. Un voyage extraordinaire commence. 

      Ce classique des classiques, ce roman des profondeurs, lu à plusieurs reprises dans ma lointaine jeunesse, considéré à tort comme un livre d'aventures pour l'adolescence, m'a titillé l'esprit à un tel point, que j'ai eu un besoin viscéral de le lire une ixième fois. Pourquoi mon inconscience a-t-elle souhaitée ardemment me faire replonger dans cet emblématique roman vernien ? Une myriade de raisons se bousculent dans mon esprit. Je vous les livre pêle-mêle :

      Primo : L'époustouflante imagination de Jules Verne m'a toujours sidéré. Cette capacité à nous faire pénétrer dans des univers si méconnus à l'époque me fascine. Comment une inspiration aussi bouillonnante peut-elle émerger d'une seule tête ?

      Deuxio : Pour les connaissances scientifiques qui y sont, non pas distillées à petite dose, mais déversées tel un torrent de savoir où chacun y pioche ce qui l'intéresse. En effet, tous les chercheurs ayant renseignés le monde sur sa géographie océanique, sur sa faune aquatique, sur sa flore pélagique, y trouve une place légitime. Bien sûr, on peut estimer l'inflation de listes ichtyologiques, puissamment érudites, comme un étalement vaniteux de connaissances, cependant, à l'époque de son écriture, c'était un intelligent moyen de s'informer pour ceux qui avaient peu accès à la culture. Ainsi, l'élan de la découverte dynamise le déroulé du voyage. Le tout étant question d'équilibre entre périodes descriptives et déploiements narratifs.

      Tertio : Pour la personnalité ténébreuse du capitaine Némo, cet homme au caractère complexe et nuancé, brisé par un destin dont on aura peu d'explications. En effet, les sources de sa haine envers une partie de l'humanité demeurent recroquevillées sur elles-mêmes. Néanmoins, en filigrane, quelques indices affleurent, dispersées ça et là au fil du texte, comme son effondrement en larmes devant le tableau d'une jeune femme et de ses deux enfants. Voilà pourquoi, si persécuté qu'il ait été par le passé, il se donne le droit de justice, d'être le bras vengeur de l'opprimé face à l'oppresseur. Cela ne vous rappelle rien ? N'y a-t-il pas des similitudes troublantes entre le capitaine Némo et Edmond Dantès, devenu le Comte de Monte-Cristo sous la plume d'Alexandre Dumas ?

      Quarto : Pour le personnage de Ned Land, il incarne un harponneur solide, vigoureux et pragmatique ; un homme déterminé à risquer sa vie pour recouvrer une liberté chérie, vitale et inconditionnelle. A l'image de chacun de nous, il est habité de paradoxes, allant jusqu'à sauver la vie de son geôlier.

      Quinto : Pour le couple Aronnax/Conseil, soit le savant et son domestique flamand, il forme une paire, pour ne pas dire un couple, puisque le second est indissociablement lié au premier. En effet, le personnage de Conseil est l'être le plus flegmatique qui existe, ne s'étonnant jamais des situations les plus déconcertantes. Les dialogues avec son maître deviennent humoristiques tant ils sont confondants de dévouement absolu et de lucidité sereine. sans oublier son savoir abyssal concernant l'ichtyologie. Quant à Pierre Aronnax, c'est le type même du savant aux connaissances amples, néanmoins susceptible de se laisser surprendre, émerveiller et déborder par la beauté d'une observation inattendue. Deux positions savantes moins antinomiques que complémentaires. Un duo bien distractif.

      Sexto : Pour le Nautilus, ce sous-marin avant-gardiste, à la construction novatrice et sophistiquée en matières de bateaux submersibles, capable de sillonner les océans du monde, de braver toutes les tempêtes, constamment en quête de beauté inconnue, de joyaux dont personne de profite. Il est l'âme de Nemo, sa liberté, son indépendance, son arme vengeresse face à la barbarie humaine et face à des pays avides de profit et de pouvoir. D'ailleurs le N de leur initiale respective ne rappelle-t-elle pas celle de Napoléon. Nemo, l'Empereur des mers, des océans, ou tout simplement : L'homme des eaux. 

      Septimo : Pour cette euphorie langagière qui dessine une ligne poétique. A la lecture des listes des animaux aquatiques, il y a moyen de s'enivrer de la beauté de noms de poissons ou autres crustacées. Et quand la lumière du soleil ou de la lune vient nuancer, sous l'eau, la couleur des roches et des poissons, un kaléidoscope se concrétise dans la tête de chaque lecteur, élevant la lecture à un niveau supérieur.

      Octavo : Pour l'idée qui transcende tout, celle d'humanisme universelle, comprenant le respect de l'autre, de la terre, de la mer et de tous les animaux qui la peuplent. Aucune sorte de profit n'est admis, on prend juste le nécessaire pour vivre sans chercher le moindre enrichissement, la moindre colonisation. Le paradis sur terre, une idée bien utopiste, n'est-ce pas ?

      Certes, ce roman peut être rangé dans la catégorie des romans scientifiques, néanmoins, je retiens avant tout les messages humaniste et écologiste qu'il contient pour en faire une oeuvre universelle et donc indémodable.

18 sept. 2025


 " Le Comte de Monte-Cristo " d'Alexandre Dumas

      Est-il utile de faire un résumé de ce célébrissime roman ? Je dirai simplement qu'en 1815, Edmond Dantès est un jeune homme honnête à qui tout sourit : l'amour (il va épouser la ravissante Mercédès), comme le travail (il va être promu au grade de Capitaine). Malheureusement, le jour même de ses noces, il se voit victime d'une machination et est aussitôt emprisonné, sans jugement, dans les geôles du chateau d'If.

      Ce roman dantesque est une bible, d'abord par son nombre de pages (1200) et par la multiplicité des sentiments humains qui s'y développent, allant des plus vils aux plus dignes. De surcroît, ce qui octroie au roman sa dimension mythique et inoubliable est le parcours psychologique du personnage principal : débutant par une existence idyllique, suivit d'une chute allant jusqu'aux apparences de la mort, pour enfin connaître une résurrection inespérée, en passant d'Edmond Dantès au Comte de Monte-Cristo, symbolisant le châtiment donné par le fils et ordonné par Dieu. La racine commune entre Cristo et Christ ne doit rien au hasard.

      Ce récit est aussi l'art de dénoncer la corruption des puissants, qu'ils soient banquiers, juges ou ministres. Se servir du pouvoir pour protéger ses propres intérêts sillonne le monde depuis la nuit des temps, et à la vitesse où il cavale ce n'est pas demain qu'on le stoppera ; serait-il intrinsèque à l'humanité ?

      Cette histoire est aussi une réflexion sur le temps perdu, notamment celui de sa jeunesse, souvent sacrifiée sur l'autel du travail et de l'obéissance à un système. On se dit que la jeunesse est éternelle ; les années défilent ; enfin on peut souffler un peu grâce à une situation financière plus stable, avec toutefois beaucoup moins d'années à vivre en bonne santé ; trop tard pour changer d'aiguillage, la jeunesse s'est enfuie ailleurs, définitivement trop loin pour lui remettre la main dessus. Alors Carpe Diem.

      Cet opus de Dumas comprend également toute une dimension orientaliste ; en effet, dans ce roman de moeurs contemporaines (écrit en 1843/1844), l'auteur y insuffle le charme et le danger d'aventures exotiques. Eléments très importants pour l'intrigue centrale mais que bizarrement on ne retrouve quasiment jamais dans les différentes adaptations cinématographiques. D'ailleurs, le roman jouit d'un tel foisonnement de richesses à tous les niveaux, que le cinéma est bien impuissant à pouvoir mettre des images sur tous les mots de Dumas. Une série serait bien plus adaptée pour rendre toute la dimension généreuse voire gargantuesque de cette oeuvre, à l'image de son auteur.

      Par contre, j'ai noter quelques invraisemblances, par exemple : Des marins rescapés du trois mâts Le Pharaon racontent son naufrage, cependant quelques pages plus loin, il entre à nouveau dans le port de Marseille, à la plus grande joie de son armateur ?!? La jeune et belle Valentine de Villefort est empoisonnée, son cœur ne bat plus, pourtant elle surgira toute pleine de vie dans les dernières pages ?!?

   A noter qu'Alexandre Dumas s'est partiellement inspiré d'une histoire vraie pour élaborer son roman et que l'abbé Faria a réellement existé.

      Contrairement à beaucoup de films s'achevant dans la noirceur d'une vengeance enfin assouvie, mais qui laisse Dantès dans une ténébreuse insatisfaction, le roman se termine à Marseille avec une remémoration de tout son passé, Dantès s'auto-analyse, ce qui lui autorise le droit se regarder à nouveau en face et d'affronter l'avenir. Et puis, après toutes ces années gâchées par la cupidité des hommes, n'a-t-il pas le droit de profiter enfin de toutes les joies de l'amour dans les bras de Haydée, la jeune femme qu'il a sauvé de l'esclavage ?

      Et que dire de la plume aérienne de Dumas, de cette faconde enfiévrée qui coule page après page tel un torrent fougueux ou un cheval indompté ? Un seul mot : Bravo !


13 sept. 2025

 Petit aperçu du jardin estival 2025

Partie 6



Tournesols en plein ciel, avec sa cohorte d'abeilles venues faire le plein de pollen.



Encore les mêmes avec une meilleure idée de leur hauteur : 3 mètres.



Toujours les mêmes, ballottés par un fort vent, faisant faire d'incessants zigzags aux abeilles laborieuses.



Et enfin, définitivement les mêmes au soleil couchant, dont le ciel, orné de nuages roses, octroie l'ensemble d'une note poétique.

 


Ces carottes ont l'air affreusement banales, pourtant...



... l'une d'entre elles pèsent 494 grammes !



Dans le registre des records, que je ne cherche nullement à atteindre, mais que mon potager m'offre en cadeaux, voici une énorme betterave rouge de 1750 grammes ; et qui possède une nuée de sœurs flirtant autour des 1500 grammes ! Ah... quand on soigne sa terre avec amour, elle sait être généreuse.



Réunion de famille chez les pyrrhocores, plus connues sous le nom de gendarmes ou encore de punaises.



Cette année, dans la serre, j'ai réussi à obtenir deux melons, certes, ils ne sont pas bien gros, mais bon, c'est un début.



Pris dans la charpente de ma serre un ultime concombre vient prendre ses aises.



Sur ma terrasse et en pot, un dipladénia nous propose diverses nuances de roses.



 Un figuier vient de prendre place au jardin, aura-t-il le bonheur de s'y plaire et de nous offrir des cohortes de figues ? réponse l'année prochaine.



Pour se quitter, voici une Hédychie écarlate, plus connue sous le nom de gingembre sauvage ; une explosion de teinte orangée.

A bientôt.