24 mars 2014


Églogue automnal.



L'universelle dame nature, fait bien les choses,

Vous le constaterez en parcourant cette humble prose.

Arpentant d'un pas méditatif mon potager gorgé de cucurbitacées,
Je fis pause, songeur, devant ces coureuses lianes entrelacées.

Ô combien ce fruit est fort dodu, du genre mastodonte,
Et sa tige est si menue qu'on la ressent comme une honte.

Quelles pensées obnubilaient l'auteur de tout cela,
Pour aussi bien mal poser cette citrouille-là !

Moi, parbleu, sans vergogne je l'aurai pendu cette courge,
A un grand arbre, tel un chêne, qui même sous grand vent ne bouge.

Ainsi, la logique y gagnerait grandement,
Dans sa sagesse et son entendement.

Tel fruit, tel arbre, pour faire au mieux,
Rendra ces géants en bois moins paresseux.

Pourquoi fallut-il, si ce n'est par mauvais esprit,
donner comme fruit, un gland si riquiqui ?

Puis, une lassitude s’empara inexorablement de mon corps engourdi, 
Au pied d'un chêne, délicatement, avec volupté, je m'assoupis.

Soudain, un gland tombe, sévèrement mon nez en pâtit,
Je m'éveille brusquement et ramasse ce fruit si petit.

Mon pif meurtri me force avec embarras à modifier mon propos, 
Quitte à humilier mon amour propre, et finir dans un sanglot.

Oh mon Dieu, mais je saigne, que serait-il arrivé à ma vertu,
Si au lieu du gland, une citrouille avait chu ?

Comme je loue l'esprit cartésien de la nature,
Qui est infiniment plus que moi : mature.

Penaud, je me dirige vers la maison,
En toute chose, il est si difficile d'avoir raison !


Septembre 2012.
         

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