Graines d'innocence.
Enfants du monde qui s'élancent,
Gorgés de vie, pleins d'espérance.
Des éclats de lumière si pure,
Ne rêvant que d'appoggiature.
Brillant au soleil de l'innocence,
Fébrile, d'une même apparence.
Errant à la recherche d'un but,
Tels des diamants bruts.
Mais l’égalité n'est qu'un sophisme,
Si loin de toute tempête d'altruisme.
Y a-t-il un sort ou un signe,
Qui apporte joie ou guigne.
Est-ce un doigt qui désigne,
Est-ce un trait qui souligne.
Celle ou celui qui vient et va,
Devenir supernova ou diva.
Celui ou celle qui va,
Renoncer pas à pas.
Puis reculer jusqu'au bord du gouffre,
Où des vents iniques s'engouffrent.
Comment pouvoir vivre quand tout lâche,
Quand tout se fracasse, quand tout se gâche.
Quand l’ostracisme a sali leur raison,
Leur ambition, leur maison, et leurs saisons.
Vain, ce poing étriqué, brandi au ciel,
Seule arme pacifique du petit rebelle.
Condamné, telle une forêt de jeunes chênes en feu,
Irrémédiablement immolé sur l'autel de quel dieu ?
Comment accepter ce muret blanc de liberté,
Lézardé par l'obscurantisme d'un monde sans pitié.
Petite victime d'insultes, de violence qu'on ignore,
De persécutions, de salissures ou bien pire encore !
Ou petite proie de maladies dîtes incurables,
Inoffensif être, déjà condamné par quel diable ?
Et ces enfants soldats, enfants parias,
Sous le joug d'une société de mafia.
Trop de Gilles de Rais en ce bas monde qui désole,
Assassinant l'élan de nos jeunes herbes folles !
Je ressens tout ça, tout ce froid,
Comme une impossibilité d'être droit.
Sur ces sacrifiés de la vie,
Il pleut des larmes de pluie.
Qu'un autre continue,
Moi je ne peux plus !
Décembre 2013
( Dédié à la mémoire de Marion Fraisse 13 ans, et d'Adélaïde
15 mois, victimes de l’abject.)
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