Notre mère océane.
A nos regards avides d'ailleurs, elle est là,
Simplement, lascivement, éternellement là.
Fascinante, immense, puissante, et invaincue,
Étalant sa mutine indécence, comme une ingénue.
Non, jamais définitivement révélée,
Puisqu'inlassablement renouvelée.
Moirée et inspirée, ou tourmentée et glaciale,
Pure et fragile, ou ténébreuse et abyssale.
Vêtue d'écume, de glace ou de crachin,
Orner d'une poétique dentelle d'embruns.
Cent mille visages la représentent,
Chacun nous poursuit, nous hante.
Saturant l'espace de sa noblesse et de sa magnanimité,
Susurrant à notre inconscience, amour et universalité.
Tant d'histoires, de légendes la parcourent sans lassitude,
Nous plongeant dans un état hagard de grande béatitude.
Si insoumise, si immortelle, si ensorceleuse, si antique,
Qu'elle soit arctique, pacifique, indienne ou atlantique.
Sa respiration calme et puissante, symbolisée par ses immuables marées,
Me fait songer à celle d'un monstre, assoupi et fluide, à la taille démesurée.
Colossal et inestimable cadeau offert par la nature à l'Homme,
Qui, impitoyablement l'a métamorphosé en capharnaüm.
Mère sacrée, vénérable sur toute la sphère,
Humble génitrice de toutes vies sur terre.
Tempétueuse, bouillonnante ou sereine,
Telles les humeurs sans pitié d'une reine.
Cette mystérieuse dame liquide, nous charme, nous envoûte,
Tel un succube, provoquant irrémédiablement notre déroute.
Elle, dont la fureur causa tant de tragédies et de drames,
Ô prudence ami, avant de s'y abandonner corps et âme.
Avril 2013
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