7 avr. 2014




" Le bouc émissaire "  de Daphné du Maurier    13/20.          
                 
En 1957 John, un historien anglais en vacances en France, rencontre au Mans par hasard, son sosie parfait, Jean de Gué.
Une discussion s'engage, l'un est célibataire sans famille, il se pose des questions sur son existence qu'il trouve terne et fade.
L'autre, châtelain désinvolte, ne recherche que le plaisir, et considère sa famille comme une contrainte.

Jean de Gué voyant ici occasion de changer de vie, fait boire John, prend ses habits, ses papiers sa voiture et s'enfuit.
John, déprimé par sa propre existence, accepte ce défi que lui offre le hasard, et rentre au château avec le chauffeur venu le chercher Jean de Gué.

Qui n'a jamais rêvé de changer de vie ?
De stopper son train-train quotidien, pour se jeter corps et âme dans l'inconnu, dans la grâce attractive de la nouveauté.

Pour John, cette expérience s'avérera bénéfique, il finira par s'attacher à toute sa famille de substitution, il saura dénouer les tensions créées par Jean l'épicurien, et redonner un élan vital à son entourage familial.

Au final, ce récit ambitieux s'avère cruel, étrange, malsain, ambiguë, mais aussi réformiste, libérateur et énergisant !
Mais une fin trop bien pensante me laisse sur ma faim, j'y extrapolais d'autres alternatives plus osées.
Cette frustration du dernier chapitre explique une note mitigée.

Malgré tout, un questionnement intelligent nous stimule :
Pourquoi tant d’apitoiement sur nos vies ?
Savons-nous voir le bonheur où il est ?
Serons-nous jamais heureux, même avec beaucoup d'argent ?
Relativisons-nous assez ?
L'insatisfaction globale n'est-elle qu'un poison distillé au goutte à goutte dans nos vies, qui asphyxie nos joies et nous empêche de voir l'évident, l'essentiel, l'ineffable bonheur qui nous tend ses bras de solidarité et d'amour.

Là, est sans conteste la véritable force de cette oeuvre.



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