Les p'tits bonheurs.
Ils se cachent matoisement dans les recoins de nos existences,
Parfois nichés dans l'inaccessibilité de nos lascives consciences.
L'espiègle et sournois angle mort, leur convient à ravir,
Dans le dessein de mieux nous saisir, nous éblouir.
Ils embellissent nos journées, quelquefois nos nuits,
De myriades d'étincelles de vie, assassinant l'ennui.
Si futiles, si véniels, mais si essentiels,
Ces mille plaisirs, cadeaux du ciel.
Comme saisir à la volée, le sourire fugace et candide d'un gamin,
Éprouver le contentement de plonger la main dans un sac de grain.
Marcher pieds nus dans une herbe pleine d'aiguail,
S'extasier devant la beauté ostensible d'un vitrail.
Siester sous la fraîcheur ombragée d'un châtaignier,
Découvrir une madeleine de Proust dans son grenier.
S'enivrer du parfum capiteux d'une rose,
Caresser un bois nervuré de névroses.
Respirer les arômes généreux d'une baguette toute chaude,
S'extasier devant la couleur minérale d'une émeraude.
Songer à un long voyage en voilier jusqu'aux antipodes,
S'éblouir devant les mille éclats naturels d'une géode.
S'émouvoir devant la délicatesse d'une action altruiste,
Baguenauder devant le copieux étal d'un bouquiniste.
S'attendrir devant les tout premiers pas d'un bébé,
Observer par une nuit douce, le halo d'une lune nimbée.
Humer l'odeur enivrante de l'encre d'un livre tout neuf,
Admirer la courbe académique d'une vieille teuf-teuf.
Etre troublé par l'apparition d'une silhouette gracile,
S'éloignant déjà, prise dans le tourbillon de la ville.
Entendre la magnificence d'un chœur, chantant l'hymne européen,
Savourer avec gourmandise les toutes premières fraises du jardin.
S'énamourer d'une simple voix entendue à la radio,
Fondre sous la douce et tendre mélopée d'un adagio.
S'ébaudir devant le spectacle d'une mer déchaînée,
Cueillir une belle marguerite et lentement l’égrainer.
Heureusement, cette liste est très loin d'être exhaustive,
Ces petits miracles du quotidien, j'en fais mon leitmotiv.
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