" Les mensonges des intégristes " de Latifa Ben Mansour 14/20
En ces temps fort troublés, ce livre est comme un phare qui projette des pelletées de lumière dans les ténèbres de l'obscurantisme que tente de nous imposer d’innommables islamistes.
Parmi ces jets de vérité, Latifa Ben Mansour (chercheur en linguiste et psychanalyste) nous raconte qu'en 623 le prophète Mahomet dicta et signa le pacte de Médine, dans lequel il fixait les droits et les devoirs des tribus juives en terre musulmane, afin que tous puissent vivre en bonne entente. Puis en 632, il signa le pacte de Najran, avec les chrétiens du Yèmen, toujours par souci de vivre ensemble.
Pour parler de la place des femmes dans la société musulmane, Latifa Ben Mansour nous narre l'histoire des perles du Hidjaz et des Quraych, ces femmes qui furent les mécènes des poètes, des musiciens, et qui refusèrent de porter le voile. D'autres encore comme Oum Kalsoum, qui furent chanteuses, musiciennes, et que les membres extrémistes du Daech voudraient faire taire définitivement au nom du prophète.
Latifa Ben Mansour termine son essai avec l'émir Abd El Kader qui en 1860 sauva 12 000 chrétiens des foudres du pacha de Damas, qui, révolté par un décret impérial de la Porte Sublime proclamant l'égalité en droit et en devoir de tous les chrétiens de la région, fomenta un massacre à grande échelle des chrétiens du Liban et de la Syrie.
En spécialiste de la question musulmane, Latifa Ben Mansour nous ouvre les yeux sur un peuple et une religion, qui sont loin d'être de démoniaques sanguinaires.
De son message humaniste découle que l'ignorance génère la peur, et que le mensonge engendre la violence. Comment combattre cette inculture responsable de tous les fous de Dieu ? En éduquant, en instruisant, en enseignant inlassablement, afin de déchirer ce rideau ténébreux, sous lequel tant de conneries sont dîtes.
Par ailleurs, elle fustige avec talent, les critiques gifflantes portées sur elle par Vincent Geisser et Tariq Ramadan, ses réponses cinglantes et ignées, renvoient assurément ces perfides langues à leur étude.
Seul bémol, l’essayiste se perd parfois dans des circonvolutions précieuses à ses yeux, mais qui noient un lectorat peu au fait de la religion musulmane. Il aurait fallu, pour une plus grande facilité de lecture, aérer son écriture savante par quelques digressions, comme le fait si brillamment Emmanuel Carrère dans " Le royaume " (dont j'ai parlé très récemment).
Même si l'abscondité de son trait m'a parfois fait souffrir, qu'elle continue d'éclabousser la noirceur des temps de son érudition solaire et salutaire.
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