23 janv. 2015


" Rien de grave " de Justine Lévy 16/20




Fille de BHL, Justine Lévy nous narre de façon à peine romancé sa passion amoureuse avec Adrien, qui n'est autre que Raphaël Enthoven. On connaît la suite, avec la fuite de son mari dans les bras de Carla Bruni, qui vivait elle jusqu'alors, avec le propre père de Raphäël. L'histoire a défrayé la chronique des journaux à scandale à l'époque.

Justine Lévy, dans un style direct et sans vergogne nous raconte cette trahison, cette fourberie. Tout part d'un magistral manque de confiance niché au plus profond d'elle même, comme une impossibilité de vivre normalement, provoquant inévitablement d'innombrables lâchetés. Puis, un avortement pris à la légère, annihilera ses espoirs secrets, ses désirs profonds, engendrant une plongée dans le monde des amphétamines, d'où l'éloignement de son mari, peu enclin à supporter ces états d'âmes. Dépression, maison de repos, divorce, tout est évoqué, pour s'achever sur la rencontre salvatrice avec Pablo ( Patrick Mille), l'homme qui lui donnera deux enfants, source d'équilibre ? Rien n'est jamais gagné !

Certes, j'admets aisément que l'on peu ne pas se sentir concerné par ces mésaventures amoureuses de pauvre petite fille riche, mais ici, outre les répliques cinglantes qui font sourire, oui ici le style prime. C'est lui qui donne le ciment de l'ensemble, c'est lui qui nous emporte agréablement dans une rivière de mots, c'est lui qui tourbillonne, qui oscille, bref, qui charme son lectorat. D'ailleurs, Philippe Djian dit toujours que pour lui, ce qui compte avant tout dans un roman, c'est son style, rien que cela, ajoutant que si l'on veut lire de bonnes histoires, on n'a qu'à acheter des journaux !

Indubitablement pour Justine Lévy, le fait d'étaler son histoire sur le papier s'identifie à une catharsis, afin de tenter de maintenir la tête hors de l'eau, ce livre, c'est sa bouée de sauvetage. 

Cette fragilité naturelle effleure son écriture, la tourmente d'une urgence fiévreuse, j'ai l'impression de lire ici l'écriture d'un colibri, tant transpire entre les lignes : vulnérabilité, faiblesse, précarité et instabilité.

Mais si le style vous horripile, si l’empathie vous agace, et que le mot mansuétude ne soit pas dans votre vocabulaire, passez votre chemin, vile gredin !



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