17 juil. 2015


" Le jour où j'ai appris à vivre " de Laurent Gounelle  13/20


Jonathan est un assureur trentenaire vivant à San Francisco, séparé depuis peu de sa femme Angela, mais toujours présente comme associée dans son cabinet. Il ne voit sa fille Chloé qu'un week-end sur deux. Un jour, sa vie sera bouleversée par la révélation d'une bohémienne... Dès lors il va repenser son avenir, en reprenant sa vie en main de façon surprenante et jouissive.

Au début de la lecture, j'ai eu peur de me voir embarqué dans l'un de ces romans à la mode, d'auteurs français qui arrivent premiers dans le top des ventes, et qui font passer un bon moment à ceux qui veulent de la lecture légère, superficielle et futile, mais heureusement non ! Car lorsque le personnage principal : Jonathan, débarque tout déboussolé chez sa tante Margie, un virage à 180° s'opère, le roman prend une autre dimension qui permet enfin au lecteur de réfléchir sur lui-même et cela fait un bien fou.

Certes, vous l'aurez compris, la force de ce livre n'est pas dans sa littérature, ni dans son histoire propre, parfois tirée par les cheveux (dont on peut aisément deviner l'évolution), mais dans son interrogation sur ce que nous sommes vraiment : des êtres qui n'ont qu'un but dans la vie, faire de l'argent à tout pris, où des individus qui savent voir l'essentiel, loin des cris assourdissant d'un consumérisme affligeant et impudique.

Oui, c'est un hymne au bonheur, à la joie simple mais salutaire de faire plaisir, sans extravagance outrancière, mais avec légèreté et tendresse.

Un livre sain et lucide qui s'interroge sur notre relation avec l'autre et avec la nature, celle qui nous supporte depuis tant de millénaires, mais qui pourrait bien un jour ou l'autre, par l'intermédiaire des arbres, par exemple, nous faire sentir la vacuité de notre vanité.

Ces petits bouts de bonheur que Jonathan distille le long de ses journées, et qui embellissent la vie de tous les quidams rencontrés, n'est pas sans me faire inévitablement songer à l'héroïne d'un film que j'ai adoré à sa sortie : Le fabuleux destin D'Amélie Poulain, qui à l'identique sait rendre le sourire, à ceux qui l'on perdu depuis trop longtemps.

Très intéressantes aussi les expériences ou les faits scientifiques narrés par cette improbable tante Margie qui tient le rôle véritablement de reine de la sagesse vis à vis de Jonathan. Ses conseils élargis d'exemples, et mis savamment en perspectives, rejaillissent implacablement sur nos vies, nos esprits, si ballottés et si anesthésiés par le brouhaha de tant d’insipides infos médiatiques.

Néanmoins, un essai scientifico-philosophique aurait donné le même résultat, certes j'en conçois, avec un nombre de lecteur nettement moindre.

Et puis, suggérée par sa tante, toujours elle, le fait apparemment anodin de se remettre en question, de porter le regard à l'intérieur de soi, est une chose si sage, belle et lumineuse, que tant de gens devraient la pratiquer. Personnellement, je connais quelques personnes qui avancent en ne doutant de rien, arrogantes, péremptoires, vivants sans la moindre empathie. S'offusquant même effrontément si on a le malheur d'émettre l'idée saugrenue, évidemment, qu'ils devraient peut-être réfléchir à leurs actions, à leurs paroles. Enfin j'dis ça... j'dis rien !

Même si on devine facilement la fin du roman, l'essentiel est ailleurs ; dans l'écho qu'il fait résonner chez le lecteur à l'aune des questionnements évoqués, comme une parenthèse de réflexions qui éclaire, puis illumine nos vies à tous. Donc à lire, pour ce voyage introspectif, pas plus... mais pas moins !



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