" L'étrange voyage de Monsieur Daldry " de Marc Lévy 11/20
Nous sommes en 1950 à Londres. Alice habite seule dans un petit appartement, elle est créatrice de parfums, et mène une existence apparemment heureuse, entourée de ses amis. Sa rencontre avec une diseuse de bonne aventure va chambouler sa vie.
Son voisin de palier, M. Daldry, est un excentrique solitaire qui tente de vivre de sa peinture. Le hasard va le rapprocher d'Alice. Puis ensemble, ils partiront à Istanbul à la recherche d'un passé enfoui depuis des années...
Si vous aimez la lecture légère, fluide, qui laisse peu de trace.
Si les romans à l'eau de rose sont votre panacée.
Si un brin d'exotisme vous enchante.
Si un zeste de drame n'est pas pour vous déplaire.
Si le parfum et la peinture sont vos deux passions.
Si vous honnissez le moindre mot compliqué.
Si vous aimez être caressé dans le sens du poil.
Si pour vous le romantisme prude est une bénédiction.
Si réfléchir vous est laborieux.
Si la guerre, c'est pas bien et que les orties ça piquent !
Et si vous adorez les parenthèses enchantées...
N'hésitez pas, ce livre est pour vous !
Voilà, j'ai tout dit, enfin presque...
Car si vous recherchez une lecture avec un vrai fond historique, doublé d'une réflexion qui nourrit, qui élève, plus quelques mots originaux, avec des personnages emblématiques, et une écriture en relief. Il faudra chercher ailleurs !
Cependant, je peux aisément comprendre que certains lecteurs n'envisagent la lecture que comme un merveilleux voyage reposant, voire anesthésiant, qui ne terrorisent surtout pas leurs neurones, qui calme, rend serein, bref qui ne considèrent la lecture que comme un massage du corps et du cerveau. Bref, je concède volontiers qu'il en faut pour tout le monde. Cependant, allez savoir pourquoi, moi, il me faut de la matière, du relief, de la causticité, du rugueux, de la consistance, du brut, du sauvage !?!
Néanmoins, je reconnais que dans son domaine Marc Lévy sait y faire, sa description d'Istanbul qu'elle soit olfactive ou visuelle est là et bien là, que le texte s'augmente plaisamment de traits d'humour, d'ailleurs on sent qu'il s'en amuse espièglement, puis concernant les velléités amoureuses de la belle, là encore c'est avec malice qu'il ballade son lecteur en le faisant partir sur des fausses pistes.
Tant pis pour moi, incorrigible atrabilaire, si je réclame du sel, du poivre, du piment, de la folie, que sais-je, du baroque !!!
Je voudrais dénoncer ici cette horde d'auteurs qui se servent d’innommables drames humains pour faire frisonner le lecteur, sans aller creuser plus profondément dans les antres de la noirceur humaine, se contentant de prendre juste ce qu'ils ont besoin pour pimenter leur récit, en laissant tout le reste, comme un reliquat trop embarrassant. On ne sait jamais, cela risquerait de choquer leur lectorat ! Ah les pauvres !
Bref un livre kleenex, idéal pour l'été de certains, mais trop léger pour marquer durablement l'hiver d'autres.
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