Sur son lit de mort, un vieux communiste puissamment athée, demande à son petit-fils de construire dans la forêt finlandaise une église en bois. Tout l'héritage y passera, mais au coeur de cette gigantesque forêt, grâce à l'élévation de cette construction religieuse, petit à petit, une communauté va se former. Au fur et à mesure que la vie s'organise autour de ce noyau d'humains, le monde extérieur va se déliter, se désagréger au point de déclencher une troisième guerre mondiale...
Je peux comprendre que le titre peut rebuter par son improbabilité notoire, mais on aurait tort de s'en éloigner, tant le récit est riche d'une énergie atypique, qui ne peut rendre qu’optimiste.
Avec malice et virtuosité, Arto Paasilinna déploie tout un monde en gestation. Toutes les pièces nécessaire à la naissance, d'abord d'un village puis d'un bourg, finissent par s'assembler avec une simplicité, un naturel, une légèreté qui enthousiasme. Fable écologique, certes, mais aussi proposition intelligente face au défi environnemental et climatologique qui nous tombe dessus.
Ce roman est comme une bouffée d'air pur, qui vivifie, qui remet les choses à leur vraie place : comme le pétrole est devenu introuvable, les bœufs retrouvent le chemin des champs, à nouveau la nature y est exploitée avec intelligence et parcimonie, évidemment sans le moindre pesticide assassin. Les lacs voisins fournissent une pêche prolixe, tout est pensé et géré avec intelligence. Enfin ! Serait-on légitimement amené à penser !
Ce livre nous offre un sentiment de liberté, agrémenté par une vague de fantaisie, ayant pour ciment sous-jacent un humanisme singulier. Une ode à la vie, à la nature... et finalement, à la terre nourricière.
Comme un message subliminal, ce roman m'a rappelé mes lectures de jeunesse, celles où je dévorais les livres de Jules Verne avec avidité ; tant est puissant le rapport des hommes confrontés à une nature, parfois généreuse et parfois hostile, mais toujours sincère.
Il est jouissif de lire la critique d'Arto Paasilinna sur les institutions religieuses, sans oublier celle d'un monde consumériste arrivé au bout de ses outrances, et d'une taxation à tout va qui réclame toujours et encore plus. L'administration ne sachant bien souvent ne faire que cela ! Cependant, devant la réussite du projet et l'écroulement du monde, beaucoup sauront comme par hasard, retourner leur veste le moment venu.
Dans une langue onctueuse Arto Paasilinna nous redonne espoir en une humanité qui soit digne de porter ce nom. Ce livre est une parabole, une offrande, une allégorie, un cri d'amour de respect et de paix adressé au monde entier.
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