28 juil. 2017


" Le roi transparent "   de Rosa Montero    16/20

      Dans la France du XII et XIIIème siècle, une jeune paysanne de 16 ans nommée Loéla, lasse d'une vie misérable sous le joug d'un seigneur qui ne considère les paysans que comme des bêtes domestiques tout juste bonnes à travailler les terres du maître, à réparer ses chemins, à laver son linge, à charrier et couper du bois pour ses cheminées, lasse disais-je, d'une vie de travail harassant, Loéla, profitant de circonstances dramatiquement inopinées, revêt l'armure d'un chevalier mort (Il faut dire qu'à l'époque, pour tromper l'ennui, les seigneurs passaient leur temps à s'affronter entre eux, histoire de s'occuper, de se distraire) et part à l'aventure. Dès lors, métamorphosée en chevalier, la vie de Loéla va prendre un chemin, certes dangereux, mais enrichi de mille rencontres, parfois merveilleuses et instructives, mais parfois aussi autant redoutables que vénéneuses. 
      Nynève la rousse sera sa fidèle compagne de route, à moitié sorcière, à moitié guérisseuse, elle deviendra son guide et l'aidera à grandir et à faire sa route de femme indépendante dans ce moyen-âge où tout constitue un danger potentiel.

      Traité comme un roman d'initiation, ce livre, au travers du parcours d'une jeune paysanne décidée à s'extraire de sa condition de corvéable à merci, sert de prétexte pour évoquer les guerres de religion, entre les catholiques et les cathares, la corruption et le fanatisme de l’Inquisition. Inhérente à tout cet obscurantisme ostensible, la condition de la femme se voit condamner à subir une fois de plus un manque aveuglant de liberté. Ces tares sont malheureusement toujours d'actualité, même si les contextes ont changé, elles semblent comme collées aux semelles de toutes les sociétés du monde, tel un sparadrap qu'il serait impossible de se défaire, un sparadrap terriblement borné, et intarissablement assoiffé de sang et de profit.

      Rosa Montero ne cherche pas une crédibilité absolue, son moyen-âge est à la fois réel et fantasmé, son but est avant tout d'amener le lecteur à se questionner sur cette période de l'Histoire, où l'autorité des rois et seigneurs primait, et où la religion était érigée en paradigme ultime, où la moindre entorse vous faisait passer pour un hérétique, et vous finissiez grillé au bûcher sans avoir le temps de vous en rendre compte. Soit un siècle bien turbulent et déroutant... à l'image de tant d'autres, et du notre en particulier. 
      Elle a également souhaité, au travers de son héroïne, saisir les mythes et les rêves, l'odeur et la sueur de ce temps là, ce temps des troubadours, du raffinement des mets, des parfums et des tissus. Epoque aussi où des notions de liberté, de bonheur et d'individualisme éclosent graduellement dans le coeur des hommes, avant qu'un vent inquisiteur de folie viennent balayer, comme un fétu de paille, ce balbutiement de renouveau. 

      Roman volontairement foutraque, dans le bon sens du terme, où des figures historiques viennent, au détour d'une rencontre fortuite, faire un bout de chemin avec Loéla. Il y a d'abord la célèbre Aliénor d'Aquitaine, son fils Richard Cœur de Lion, Héloïse, toujours folle amoureuse de son désormais émasculé, Abélard. On y croise aussi la fameuse et dramatique Croisade des enfants, et on accompagne Loéla pendant la résistance héroïque de la bastide de Montségur, tombée après dix mois de siège, le 16 mars 1244. Cependant pour faire coexister tous ces personnages et événements, Rosa Montero joue allègrement avec la carte de l'anachronisme, elle revendique d'ailleurs ces sauts temporels afin de rendre au mieux l'impression d'une époque, plutôt que la véracité d'un plombant livre historique. Tout son art d'écrivaine est à l'oeuvre, allié à une imagination sans limite, pour nous amuser d'un récit fleurant (bon) le parfum d'un autrefois heureusement révolu... enfin... aujourd'hui je n'en suis plus si sûr !

      Certes, avec Le roi transparent Rosa Montero signe une fresque épique qui fustige le poids du catholicisme et la haine de l'autre, gangrenant la France au point de la voir irrémédiablement plonger dans les torpeurs de l'Inquisition, mais l'auteure, avec sa façon baroque de voir les choses, rend ce livre addictif et épique, imaginatif et distrayant, voluptueux et sanglant, au point d'avoir la nette impression de l'entendre rire encore de jubilation, à la manière d'une folle sorcière, notamment, avec son twist final.


24 juil. 2017


HAÏKU   Partie LVII

°°°°°°°°°

boules de neige
en plein juillet
l'hortensia blanc

au fond du jardin
grinçant des aiguilles
le chardon jalouse le rosier

fleur de trèfle
une abeille dessus
mon pied nu s'approche

après la canicule
premières larmes de pluie
si pudiques

ciel crépusculaire
fin croissant de lune
- contemplation


23 juil. 2017

Parenthèse bucolique !




Mini œillets... où est la souris ?




Fleurs d'onagre toutes jeunes !





Lys Incas désorientés !




Lavatères... juste se taire !





Alouettes dans guimauve !





Roses pléonasmes !




De profil !





Honteuses et rougissantes !



Encore elles !



Toujours elles, mêlées à de timides nigelles !



Bouquet final de coréopsis !!!


21 juil. 2017



" La Vouivre "   de Marcel Aymé
Publié en 1943   16/20


      La Vouivre est cette créature mythologique issue de la tradition celtique et d'une légende de Franche-Comté, elle prend la forme d'une dragonne ou d'un serpent ailé. Marcel Aymé s'accapare de ce mythe pour en faire une jeune et belle sauvageonne, aux longs cheveux noirs, vêtue d'une robe de lin et arborant fièrement sur sa tête une tiare d'argent en forme de serpent, dont la tête dressée tient dans sa mâchoire un énorme rubis, d'un rouge limpide. La forêt, la rivière la Loue, les étangs et les quelques clairières qui entourent le village jurassien de Vaux-le Dévers, sont devenus le parc de jeux de la Vouivre. Elle ne se déplace jamais sans une cohorte de vipères lui servant d'armée rampante, très utile quand la convoitise de son bijou devient trop tentante pour les campagnards cupides, avides d'un profit colossal, même au péril de leur vie.
      Protagoniste principal de l'histoire, Arsène Muselier est un jeune paysan d'une vingtaine d'année, avisé, pragmatique et sensible. Depuis longtemps il est amoureux de Juliette Mindeur, une jeune fille de 16 ans. Il n'ose déclarer sa flamme : leur famille respective étant en froid depuis de nombreuses années pour d'absurdes broutilles, comme tant d'autres familles. Un jour d'été après une séance de fauchage, il rencontre la Vouivre se baignant nue dans l'un des cours d'eau, avec, posés sur la rive sa robe, son diadème et son rubis. Arsène, bien que gardant un oeil sur la pierre précieuse, n'aura d'yeux que pour la belle sauvageonne, dont la personnalité si anticonformiste l'intriguera beaucoup, sans parler de son passé quasi antédiluvien. Le chemin des deux amants se croiseront souvent, mais les villageois, perturber par le retour de la Vouivre qu'ils considèrent comme un être démoniaque, issu de la lignée de Satan, n'auront de cesse de combattre sa mauvaise influence sur les habitants.

      Par l'entremise d'une créature fantastique, aussi attirante que dangereuse, Marcel Aymé dresse une série de portraits souvent dramatiques, un rien cyniques, mais où il y a toujours de la substance, de la moelle à ronger. Chacun a son importance, plus ou moins grande, donnant au récit un croustillant, une épaisseur. Il y a d'abord le curé (bizarrement sans nom), horrifié par l'apparition de la Vouivre, il ne pense qu'à retrouver un rôle notoire dans la vie du village en organisant une procession afin d'unir tous les habitants autour de son autorité religieuse (qu'il a bien du mal à réunir tous les dimanches dans son église), dans une période où l'effritement de son cheptel l'inquiète sévèrement ; puis le Maire, M. Voiturier, écartelé entre représenter une vraie république laïque, et ainsi plaire à son député, et ses convictions profondes qui lui font chercher l'absolution dans les prières ; Juliette, celle qui n'attend que son Roméo (Arsène) se prononce enfin ; sa soeur Germaine, une jeune femme plantureuse et nymphomane, au point d'être surnommée " La dévorante " ; Requiem, le fossoyeur alcoolique qui à l'entendre n'est pourtant pas buveur, il voit en sa compagne Robidet, la femme ultime, la seule qui puisse le rendre heureux ; Victor l'ouvrier agricole depuis plus de 30 ans chez les Muselier, dont les forces s'émoussent avec l'âge et qui n'a jamais osé dire à sa patronne son attirance pour elle ; etc...

      Naturellement la Vouivre est dangereuse, puisqu'elle est le symbole de la liberté absolue, celle qui ne connaît aucune contrainte, aucune loi, en opposition à celle muselée des hommes qui ne sont que des papillons englués dans leurs principes, prisonniers à jamais d'une vie étriquée, aux contours définis par tant de conventions, qu'il leur faut un grand courage pour s'évader du cocon sociétal.

       L'écriture de Marcel Aymé, sans chercher l’esbroufe, est suave, bucolique et séraphique, elle ose nous proposer le patois d'une région, d'une époque au travers de mots si peu usités tels que : vouerie, endevenir, lamoi, rejinguer. Il écrit sur une campagne peut-être chimérique, pleine d'utopie, mais sous une âpreté patente, il nous convie à exprimer une certaine tendresse, et pourquoi pas nous parler d'amour, celui qui nous fait agir autrement, celui que l'on cache par pudeur, celui qui au final relie toute l'humanité malgré ses dissensions.

      Marcel Aymé parle avec une liberté, quelque part surprenante des relations sexuelles ou devrais-je dire de brefs coïts de ses personnages, consentis ou pas, comme-ci le monde paysan, son rapport à la nature laissait libre cours à tous les ébats possibles, entraînant peu ou pas de jalousie, puisque dans ce microcosme tout se sait à défaut de se voir. Ah, cet air pur, cette nature omniprésente, ces travaux des champs, ce soleil fougueux, rien de mieux que pour exacerber les sens.

      Comme tout lecteur féru, j'ai tiré des liens entre ce roman relativement court de Marcel Aymé et Crime et châtiment de Dostoïevski et Les enfants du marais de Georges Montforez, à vous de faire vos rapprochements.

      Marcel Aymé réussit le portrait, à la fois sans concession et ironique, d'un village du Jura au sortir de la première guerre mondiale, dont les nombreux protagonistes sont empêtrés dans leur contradiction. Il entrelace avec aisance conte surnaturel, étude de mœurs, rivalités et luttes entre le bien et le mal, pour en faire un baguenaudage bucolique jonglant entre jalousie, cupidité et humanité. Au final une parenthèse champêtre aussi dépaysante que venimeuse. Et lors de vos prochains jours de repos, vous ne pourrez plus vous approcher du moindre sympathique cours d'eau sans chercher du regard des traces du passage de la Vouivre. Attention, qui s'y frotte s'y pique !


11 juil. 2017



" Debout les morts " de Fred Vargas   14/20


      Dans le jardin d'une cantatrice à la retraire, Sophia Siméonidis, apparaît un arbre qui n'y était pas la vieille. D'où ce hêtre vient-il ? Son mari ne s'en formalise pas, elle si, et en perd le sommeil. Inquiète et perdue, elle demande de l'aide à ses trois nouveaux voisins, réhabilitant une maison en mauvais état. Ces trois jeunes trentenaires ont tous fait des études historiques, la préhistoire pour Mathias, le moyen-âge pour Marc et la période de la première guerre mondiale pour Lucien. Chacun avec sa personnalité tentera d'éclaircir ce mystère qui résistera pourtant à leurs investigations. Puis un jour, Sophia disparaît !

      Je qualifierais ce polar de roman agathachristique, d'abord par son climat très proche des livres d'Agatha : sans esbroufe étourdissante ou sanguinolente, mais en pleine sérénité nécessairement fallacieuse. Puis, de roman christique, par le prénom des protagonistes qui renvoie aux évangiles : Marc, Luc, Mathieu. Sans oublier Pierre, premier pape de l'église, dont la présence, troublante d'absence, finit de quadriller le propos. Rien qu'une sainte communauté, une réunion symbolique et évangélique pour un mystère annoncé, une communion liturgique pour aboutir à la révélation finale, en pleine lumière... divine ?

      Outre le rapport religieux, d'autres références sont là : entre autres, celle de la chanteuse lyrique grecque, la Callas n'est pas loin. Puis, la référence (fortuite ?) à un film hitchcockien : Mais qui a tué Harry ? avec ces multiples travaux de terrassement. Peut-être suis-je le seul à avoir fait ce rapprochement, pourtant limpide à mes yeux.

      La trame, originale sinon fantasque, débute paisiblement dans un climat d'entre-aide, prend ses marques, puis s'envole avec frénésie, irrésistiblement, pour se clore dans un dédale de possibilités presque exponentielles, tel un delta de grand fleuve au multiples débouchés. 

      On prend plaisir à suivre ce groupe de chercheurs historiques, au tempérament aussi différent que les époques qu'ils étudient. Leur point commun à tous : être en grande difficulté financière, et créer ainsi, avec cette bâtisse en ruine, un point d'ancrage, un foyer, une bouée pour sortir de leur impasse, de leur errance individuelle, on est plus fort à trois que seul face au cynisme de notre monde. Certes, des divergences inhérentes à la vie en groupe émergeront, créant d'excellentes occasions d'apporter du cocasse au récit, mais la conjugaison de leurs talents aboutira, après un nombre incalculable de fausses pistes, à l'éclosion de la vérité... si bien cachée. Au point qu'il faut être presque extralucide pour deviner le coupable dès les premières pages.

      Peut-être certains protagonistes auraient mérité un supplément d'épaisseur, comme Pierre, le mari de Sophia, dont on sait peu de choses, et cela m'a gêné. Puis la dimension psychologique des personnages se réduit trop souvent à la taille d'un ticket de métro. Mais est-ce le rôle du polar ? Oui, quand même un peu, non ? A moins que ce soit l'absence du commissaire Adamsberg qui crée cette impression. Allez savoir !

      Fred Vargas a ouvert une voie nouvelle dans l'histoire du polar. Inventeur du roman rompol (roman/policier), elle orne toujours l'intrigue classique, souvent maligne, d'une fioriture de textes qui ont l'air décalé, avec des sens cachés, des allégories, où l'humour affleure, mais c'est pour mieux osmoser l'ensemble. Elle met en oeuvre, avec doigté, un travail soigné sur la langue, cherchant en permanence un cadrage différent, multipliant les pas de côté et brouillant les repères sans pour autant négliger l'importance de la trame. Sans en avoir l'air, la Vargas, est un écrivain à style.

      Pour conclure : Difficile de ne pas se laisser emporter par l'originalité des personnages, d'ailleurs on s'amuse, on se distrait à parcourir ces pages vargaisques, histoire de découvrir le méchant avant le dernier chapitre, mais un relief supplémentaire au récit m'aurait comblé un zeste plus.



6 juil. 2017



HAÏKU   Partie LVI

°°°°°°°°°

toujours elles trébuchent 
mais recommencent encore
les vagues

qui tire ces fils invisibles
entraînant sans lassitude 
les vagues mortes en arrière ?

habillée de soleil
elle plonge dans la mer
goûter au sel

marée basse -
la grève assoiffée
pleure la mer disparue

soir de canicule
le soleil s'apprête lui aussi
à plonger dans la mer


4 juil. 2017



" La folle du logis "   de Rosa Montero   17/20

      Ce livre se veut à la fois un récit autobiographique (mais l'est-il vraiment ?) et un essai qui tente de décrypter ce qui constitue l'état d'écrivain : l'imagination, l'écriture et le style, mais attention, avec un ton léger, jubilatoire et parfois désinvolte, bien loin de toute plombante démonstration méthodique et rationaliste.
      Car oui, pourquoi écrire ? Pour braver le temps ? Par catharsis ? Pour assouvir une addiction ? Pour laisser une trace ? Pour mieux appréhender le monde ? Par narcissisme pur et simple ? Pour s'affranchir des convenances ? Pour le plaisir de créer ? Pour frôler l'extase d'écrire l'oeuvre parfaite ? Pour tout ça à la fois, et bien plus encore !

      Toutes ses considérations autour du travail, bien mystérieux, de l'écriture, emportent mon adhésion, tant elle domine son sujet, au point de nous surprendre par sa folie créatrice, par ses élans subversifs, jusqu'à nous faire avaler certaines couleuvres. Difficile d'en dire plus sans dévoiler ses intentions ou ses emportements.

      Au travers d'écrivains célèbres, qu'elle n'hésite nullement à égratigner quand il le faut, Rosa Montero, exprime une certaine recherche d'honnêteté dans sa démarche d'auteure. Tant d'écrivains ont vendu leur âme au diable, tant ont sacrifié leur immense talent sur l'autel d'un bien-être castrateur pour quelques avantages en nature : Nous les humains sommes des créatures si paradoxales que le talent le plus sublime peut coexister avec la plus stupide et la plus vulgaire de nos faiblesses. Rosa Montero, en fervente stakhanoviste de la droiture comportementale, nous fait une éloge de la déontologie telle qu'elle la conçoit, et cette clarification fait un bien fou, en osant épingler, avec espièglerie, quelques noms de la littérature mondiale et pas des moindres. Et penser que de grands hommes comme eux n'étaient pas toujours des êtres parfaits irréprochables et désintéressés, cela relativise bien des choses.

      L'écriture de Rosa Montero s'avère particulièrement brillante et intelligente, avec une finesse, un style, qui dénotent un certain vécu. Cette baroudeuse des mots a le don d'harponner avec une justesse rare le mot idoine. Je m'étonne d'ailleurs que cette auteure ibérique ne soit pas plus connue que cela dans notre hexagone, elle le mérite.

      Certaines anecdotes sont singulières, d'autres, toujours habilement racontées pêchent par un intérêt tout relatif. Néanmoins, il y a dans ce chemin littéraire plein de surprises, une soif de vie, une jubilation à confesser, un ravissement à honorer l'écriture, qui font de cette oeuvre un livre foutraque, peut-être, mais plein d'énergie et de références, au point de renvoyer implicitement à d'autres auteurs, même si certains d'entre eux manquent parfois d'hauteur.

      Dans ses questionnements, cette question vitale : Peut-on vivre sans lecture ? Interrogation à nous tous, lecteurs, qui pourrait-être d'ailleurs une interrogation digne de figurer au programme du BAC. Rosa Montero en fait des tonnes, incluant sinon une mort instantanée, du moins la folie, le chaos total, l'asphyxie. Elle ne s'interdit rien, et c'est pour cela qu'elle fait de nous de fidèles addicts.

      Vision personnelle, certes, mais avant tout un hymne à l'imagination, à la littérature et à l'amour inconditionnel des livres. Et c'est bien là l'essentiel !