" Nous mourrons de nous être tant haïs " de Aymeric Caron 17/20
2054 Nouvelle-Zélande. Alors qu'un parfum de fin du monde règne sur la terre, Auréline fouille sa mémoire et rédige l'histoire de sa famille. Une famille dont le centre de gravité aura été la résistance face au déclin écologique et politique de notre espèce.
Avec ce premier roman, Aymeric Caron, journaliste engagé, veut mettre à l'honneur les actions humanitaires mises en mouvement depuis les années 50, afin d'essayer de contrer ce bulldozer aveugle, détruisant inlassablement la planète et ses habitants. Telle une machine infernale broyant tout ce qui lui résiste, tout ce qui n'est pas croissance, tout ce qui n'est pas profit. Ainsi, nous revivons la création de Greenpeace, la crise des missiles de Cuba, l'ayatollah Khomeini à Neauphle-le-Château, son retour en Iran, le massacre des bébés phoques, l'accident de l'Amoco Cadiz, la guerre syrienne et ses réfugiés, etc. Ce ne sont pas les drames qui manquent. Ainsi, nous naviguons de tragédies en catastrophes, pour aboutir, par une suite de circonstances tronquées et impitoyables, à l'apocalypse absolu. Pas de déflorement de l'intrigue, tout est annoncé dès l'incipit.
Aymeric Caron cherche la prise de conscience, la réaction de chacun face aux épreuves inédites et effroyables qui se faufilent à l'horizon, avec une interrogation ultime : y-a-t-il encore un avenir digne de ce nom pour l'humanité ?
Mon bémol vient d'un final qui manque de crédibilité : genre la France seule qui déclare la guerre à la Chine !!! Sans parler d'un épilogue un peu trop imaginatif, le roman n'en avait pas besoin, il est assez puissant et très dérangeant par son propre propos.
En rassemblant des morceaux de vies perdus dans l'espace et le temps, Aymeric Caron dresse le tableau d'une nature humaine non seulement prédatrice, mais aussi autodestructrice. Difficile, avec le réchauffement climatique qui frappe à nos portes depuis plusieurs décennies, d'imaginer que tout ceci n'est qu'une dystopie.
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