" La conjuration primitive " de Maxime Chattam 15/20
Une épidémie de meurtres d'une rare sauvagerie ravage la France. Tous ont un point commun : leur signature : un astérisque accolé à la lettre e. Ainsi, là où ils se commettent, les scènes de crime semblent se répondre, entrer en écho, tel un langage sordide ou un jeu obscène. A combien de tueurs a-t-on affaire ? Se connaissent-ils ?
S'il est un romancier obsédé par le mal, il s'appelle Maxime Chattam. De roman en roman, le mal l'obnubile, l'accapare, l'envoûte, au point que l'on peut se poser des questions sur sa santé mentale. Heureusement, sa femme est là pour le faire revenir de ses idées noires, elle est son équilibre, indispensable.
Avec ce récit, l'auteur nous emmène au cœur des pires déviances de la nature humaine. Tous, ces parias, ces détraqués prennent conscience que pour perdurer face aux lois protectrices de la société, ils doivent se rassembler dans le dessein de se protéger mutuellement et ainsi devenir une vraie force. Une force basée sur la loi du plus sauvage, du plus impitoyable, du plus barbare. Nulle barrière mentale pour les stopper, nulle conscience pour leur faire comprendre leur ensauvagement, ils sont sans limite. Le vice est roi, les bas-instincts sont ses valets.
La construction du récit se fait étage par étage, la montée en puissance ne tarde pas à happer le lecteur, pour ne plus le lâcher jusqu'à un final un rien improbable, que l'on peut pardonner tant l'intensité de l'intrigue nous tient en haleine. Il faut noter la roublardise machiavélique de l'auteur qui n'hésite pas à supprimer, en plein roman, des personnages principaux pour redynamiser le propos. Aurait-il été inspiré par Le trône de fer ?
En grand malin de l'effet miroir, Maxime Chattam nous parle de nous. De nos sombres instincts hérités de la nuit des temps, à l'époque où le danger était partout : venu d'un animal sauvage ou d'une tribu rivale. Après de longs moments de tranquillité, quand les temps redeviennent incertains, quand l'époque évolue vers des dangers nouveaux, notre vieux cerveau reptilien ne demande qu'à reprendre ses réflexes, ses pouvoirs, des pouvoirs aussi sombres que redoutables. Oui, le mal est en chacun de nous, peu de choses sont nécessaires pour le réveiller.
Avec La conjuration primitive Maxime Chattam signe la fin de toute bienveillance avec l'apparition d'une sorte d'épidémie criminelle, qui, tel un virus, étale sa toile d'araignée sur le monde. Le mal à l'état brut. L'apocalypse arrive ! Sauvez-vous pauvres fous !
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