" Panorama " de Lilia Hassaine 8/20
J'étais fortement attiré par l'idée de départ : dans un futur proche, Paxton est une ville où la plupart des maisons ou appartements ont des murs transparents. Le dessein de ce modèle étant que chacun ne peut plus rien cacher de son intimité et surtout de tout acte de violence. Voilà enfin un environnement pacifié où tout le monde surveille tout le monde ; la vie idéale sans la moindre violence. Par opposition, plus loin, vit une population moins aisée dans la cité des Grillons, qui elle, a conservé ses murs bien opaques. Un jour, dans son logement de verre, un couple avec leur fils disparaîssent. Fait invraisemblable et pourtant réel. Helen, une ex-commissaire reprend du service mener l'enquête afin d'expliquer l'inexplicable.
Le concept de départ avait de quoi séduire, mais le traitement qui en a suivi m'a laissé sur ma faim. D'une part à cause d'une narration amorphe, sans grande expressivité, tout à l'air de se dérouler au ralenti, dans un climat stérile, ouatté et étouffant. L'ensemble semble s'engluer dans une poisse tenace. J'aurais aimé de l'envergure, que l'on sorte de ce cadre resserré pour prendre de l'ampleur, que l'on élargisse les horizons. En effet, qu'en est-il du gouverment et de l'ensemble du pays ? Il n'en ai jamais question. Et d'autre part la résolution finale manque de nuances, elle s'enfonce dans une conception binaire du bien et du mal. Vivons-nous vraiment dans un monde où tout est blanc ou noir ? La bourgeoisie d'un côté et la France des travailleurs de l'autre ? On en est encore là ? Le coeur de chacun est-il si mesquin, si étriqué ?
Là où Orwell avec 1984 faisait grandir un monde, Lilia Hassaine part d'une bonne idée pour la contraindre à la faire rentrer dans une impasse de pensée impensées. Serait-ce à croire que dans le futur les individus seront toujours aussi bêtes les uns que les autres et que toutes réflexions poussées seraient bannies de leur cerveau. Peut-être dû aux plastiques et aux perturbateurs endocriniens que l'on absorbe tous les jours ?
A voir tous les avis critiques qui encensent ce roman, j'ai l'impression d'être à contre-courant. Tant pis, je ne puis applaudir avec la foule sans me renier ; cependant cela m'ennuie car l'ébauche d'entrée en matière me faisait espérer d'autres perspectives. Bien sûr il aurait fallu plus de pages, donc plus travail. C'est certainement la différence entre un livre que l'on oublie peu de temps après sa lecture, et un livre qui nous poursuit toute une vie.
Tout ça pour ça !?!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire