27 août 2025

" La forêt des ombres "   de Franck Thilliez   13/20

      Pendant l'hiver 2006, quatre personnes vont s'isoler dans un chalet en plein cœur de la Forêt Noire allemande, tandis qu'à l'extérieur, la neige et le froid règnent. 

      Arthur Doffre, un homme riche et paraplégique y a invité David Miller, thanatopracteur de profession, sa femme et leur fille pendant un mois. Le temps pour David, auteur de thriller occasionnel, d'écrire un roman sur un tueur en série commandé par leur généreux hôte.

      Vite, le macabre va prendre le dessus, des peurs folles et une psychose indicible vont s'installer. Ne reste qu'une seule solution : combattre l'impensable.

      Dans ce huis clos, la paranoïa et la mythomanie vont s'immiscer peu à peu, allant jusqu'à propager un doux poison pernicieux dans l'esprit du lecteur.

      N'ayant jamais lu de Franck Thilliez, je me suis longtemps interrogé sur la mise en place des différents éléments et leurs utilités, tant tout me paraissait alambiqué, compliqué et invraisemblable. Puis, peu à peu, des jonctions se sont opérées, pour s'achever dans une résolution finale complète. Je dirai néanmoins que le récit, à mon goût, manque cruellement de crédibilité, mais bon, des lecteurs peu exigeants y trouveront certainement leur compte. Tant mieux pour eux. Quant à moi, je m'inclinerai devant l'imagination débordante de Franck Thilliez, mais attention à l'admissibilité de l'histoire narrée.


20 août 2025

 " Les yeux de Mona "   de Thomas Schlesser   18/20

      Quand brusquement, Mona, une petite fille de 10 ans perd momentanément la vue, ses parents et le monde médical s'inquiète : que lui ait-il réellement arrivé, d'autant que les examens ne révèlent absolument rien de suspect ?

      Son grand-père maternel décide de lui faire profiter du temps indéterminé qui lui reste, sait-on jamais. Ainsi, pendant une année, il va l'entraîner dans les musées pour lui permettre de découvrir les merveilles incroyables du partrimoine artistique de l'humanité ; tout cela en 52 rendez-vous hebdomadaires.

      Ensemble, ils vont sillonner le Louvres, Orsay et Beaubourg. Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Manet, Monet, Turner, et tant d'autres artistes vont les émerveiller, les émouvoir, les interroger. Ainsi, à travers ces oeuvres, Mona va apprendre la notion de doute, la mélancolie, la révolte ou l'introspection. De cette manière, si un jour la cécité la menace à nouveau, elle pourra se remémorer toute la beauté du monde.

      Heureusement, ce roman n'est pas que cela, même si il y a déjà de quoi nourir notre curiosité ; en effet, les liens familiaux tressés entre les différents membres de la famille sont là pour faire naître une véritable empathie. Même si le roman approche les 500 pages, on aimerait vivre plus longtemps la passion qui anime Mona pour son grand-père Dadé, un homme comme tout le monde rêverait d'en connaître un dans sa vie et pouvoir en profiter longtemps. Par effet miroir, moi aussi j'ai eu un grand-père remarquable, malheureusement je n'ai pas eu la chance d'en bénéficier longtemps. Les jours sombres ou les nuits blanches, je me dis que j'ai eu la chance de le connaître... et c'est déjà beaucoup. Mais revenons à nos moutons.

      Ces 52 oeuvres, dont certaines sont incompréhensibles au premier abord sont expliquées simplement, même si parfois la tension narrative se met en retrait sous la puissance absolue de l'Art, l'ensemble est harmonieux et équilibré. 

      L'érudition du grand-père est époustouflante, certainement un peu trop pour être crédible, on dirait une I.A. Néanmoins, je peux comprendre qu'il fallait un tel personnage pour que Mona se révèle à elle-même, qu'elle nous éblouisse à son tour par ses analyses pertinantes au fil des oeuvres, et puis les chats ne font pas des chiens.

      Comment ne pas se laisser séduire par le charme de ce roman gorgé de tolérance, de compréhension et d'érudition ? Comment ne pas tomber sous le magnétisme du grand-père et sous l'enchantement de Mona ? un terreau si fertile sur lequel les graines de la connaissance n'ont aucune difficulté à pousser. Comment refuser de ce laisser emporter par le courant de la culture, pleine de sagesse et d'intelligence ?

   En 1995, Le monde de Sophie, de Jostein Gaarder permettait de s'initier au monde de la philosophie, de la même façon Les yeux de Mona permet une initiation au monde de l'art.

      Bref, il s'agit avant tout d'une douce invitation à mettre un pied, ou même les deux, dans un univers artistique qui pour certains est abscons. Sans en avoir l'air, ce roman nous invite à la tolérance, à nous apprendre à regarder, à observer patiemment avant tout jugement, et à penser par nous-même sans se laisser influencer par quiconque. En peu de mots : une belle invitation à l'ouverture d'esprit. 


11 août 2025

Petit aperçu du jardin estival 2025
Partie 5


Tout en élégance et légèreté : les fleurs de cosmos...
...ou, la tête dans le cosmos, les cosmos.



L'une des reines de la Normandie : la fleur de lin.
Ephémère aux antipodes de toute chimère.



Pourtant si jeune ce prunier, mais dejà si prodigue de ses fruits.



Ces pois de senteurs ont une coloration qui réveille littéralement le jardin.



La récolte de tomates est à son point culminant...



...peu importe la couleur.



Ma récolte de poires Conférence est très largement en avance, comme un peu toutes cette année.




Au potager les céleris raves grossissent lentement, à condition de leur apporter généreusement eau et nourriture.



Déjà les premières récoltes de courges d'automne se font en plein été !?!



Ailleurs, les fleurs de fuschia s'identifient toujours à de petites danseuses en tutu rouge... fuschia.



On se quitte comme on a débuté : en pleine poésie autour du cosmos.

A plus !


2 août 2025

 

" Sidérations " de Richard Powers   5/20

      Moi qui m'intéresse à la cosmologie et aux autistes, je pensais prendre un grand plaisir à la lecture de ce livre chaudement recommandé un peu partout. Badaboum ! Pour reprendre ironiquement le titre, je suis tombé en sidération par un tel vide "spacial ". D'ailleurs, je n'ai pas envie de faire l'effort d'en faire le spitch, si ce n'est qu'un père universitaire et astrobiologiste vit avec son fils autiste de 8 ans et demi. 

      Sous prétexte de nous faire lire des postulats et des théories dont l'intérêt est très limite, Richard Powers nous bourre le crâne avec une lapalissade : l'Homme est mauvais, il détruit tout, la nature, les animaux et l'Homme lui-même. Bah ça alors, c'est une sacrée nouvelle ! Comment ai-je pu passer à côté d'une telle révélation ?

      Estourbi par des vagues de données scientifiques barbantes, lassé par la relation père/fils aride et amorphe, fatigué de commentaires planétaires qui n'aboutisse à rien et chagriné de n'avoir aucune empathie pour les deux protagonistes, j'ai plié bagage avant le point final. D'ailleurs, je me rapelle avoir eu aussi beaucoup de mal avec son fameux roman : L'arbre monde, un roman aux thèmes qui me sont très chers, mais noyés sous un babillage intempestif. Tout ceci est vraiment dommage, cet auteur à une vision écologiste comme je l'aime, cependant, dès qu'il passe à l'écriture l'ensemble est dissous dans un blablabla franchement chiant. Désolé.