19 déc. 2025





" Eugénie Grandet "  de Honoré de Balzac   15/20

      1819, dans la ville de Saumur vit modestement la famille Grandet : le père, ancien tonnelier, est devenu incroyablement riche grâce à de juteuses spéculations financières ou foncières ; ainsi,  son épouse et sa fille vivent sous le joug patriarcal considérant toutes dépenses comme une hérésie. 

      Un soir, dans cette atmosphère étouffante de mesquinerie et d'avarice maladives, le neveu du père Grandet toque à la porte... dès lors, rien ne sera plus comme avant.

      Bien sûr, Balzac ouvre le bal avec d'opulentes descriptions, il sait implanter un décor, une ambiance, des sensations et nous offre d'ailleurs un bel et généreux incipit, qui, à lui seul, est un résumé symbolique du récit. Surprenant, non ?

      Puis, les nombreux protagonistes sont à leur tour mis en lumière, à l'exception notoire de la mère, de la fille et de la bonne ; chacun agit par intérêt, tout est pesé, estimé, calculé, corrompu. Toute action est jugée stérile si elle n'est pas profitable d'une manière ou d'une autre, rien n'est gratuit. Un vrai monde d'hypocrites où la nature humaine n'a rien de reluisant. Par contre, en opposition de bonté, Madame Grandet, Eugénie et la bonne ont un cœur immense à l'instar de la fortune du père Grandet. 

      Balzac nous dessine une peinture aigre d'une petite bourgeoisie étroite d'esprit, sans cœur, ne se passionnant que pour les valeurs bassement matérielles. D'ailleurs, l'optimisme ne traverse nullement l'oeuvre de Balzac, il appuie avec véhémence là où cela fait mal ; décrivant un monde mercantile et ambitieux, replié sur lui-même, qui s'atrophie peu à peu sous ses propres égarements.

      Indubitablement, la naïve et pieuse Eugénie est une figure touchante, sa bonté, même envers son père, en fait une sainte. Elle trouve même un certain bonheur à vivre dans l'abnégation, avant d'être éperdue d'amour face à son beau cousin. Malheureusement, elle si douce et tendre, devra affronter un destin bien sombre, à coup de décès, de trahisons et de mariage arrangé.

      Mon seul bémol tiendra aux passages concernant les multiples considérations financières qui m'ont perdus par leur côté abscons ; peut-être dû aussi à mon grand désintérêt pour le monde de l'argent, celui qui profite toujours aux mêmes, alors que bien souvent ils ne sont pas dans le besoin.

     Voici un formidable roman pour répondre à l'éternelle question : L'argent fait-il le bonheur ?


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