L'ambre de septembre.
Ô joli mois des vendanges loin du sobre,
Sur lequel Bacchus n'eut jeté l'opprobre.
Riche d'une foison de récoltes légumières,
Qui nous réconfortera chaudement, venu l'hiver.
Immuable offrande de la nature faite à l'homme,
Faut-il que nous soyons tellement gentilshommes ?
Ce mois copieux où la vie est clémente,
Douce à respirer, nullement véhémente.
Où le bonheur semble marié au silence,
Parenthèse si féerique, sans équivalence.
Un mois aux couleurs de miel et de cuivre,
Caressant nos yeux de nuances qui enivrent.
Où un dernier feu d'artifice de parfums évanescents,
Se déploie et irradie, aux confins de l'indécent.
Où sous l'accord tacite et légitime de l'équinoxe,
Le jour s'aligne sur la nuit, proposition orthodoxe.
Septembre annonce le crépuscule de l'été,
L'aube de l'automne avec douceur et habilité.
Ici s'étendent, sans rémission possible, les ombres,
Lasses d'avoir été esquivées tout l'été sans pénombres.
Bientôt je baguenauderai le long de sentiers, ceints de forêts en feu,
Assuré que ces nuances resteront pour les peintres, pures voeux.
Sous peu, la nomade hirondelle fuira ce ciel refroidi,
Nous laissant seuls, mélancoliques et abasourdis.
Désormais, la nuit noircit sans pitié mes petits matins,
Et grisaille d'ores et déjà, mes longues soirées de chagrin.
A peine profitons-nous des derniers feux du soleil nous habillant d'ambre,
Que déjà, silencieusement et perfidement, se profile à l'horizon : Octobre.
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