30 août 2016


HAÏKU   Partie   XV

°°°°°°°°°

haut dans la nuit
cent mille étoiles
les yeux du cosmos

yeux fermés
le bruit du vent
la nature parle

vivre libre
conquérir l'impossible
mais seul ?

geste de courtoisie
voir autrui
tel un autre soi

quitter l'ombre
s'ouvrir
étre porteur de lumière

26 août 2016




" Invisible sous la lumière "  de Carrie Snyder  12/20

Dans une maison de retraite, vit Aganetha Smart, une centenaire de 104 ans. Elle fut une athlète de très haut niveau dans sa jeunesse, allant jusqu'à remporter le 800 mètres aux J.O. d'Amsterdam en 1928. Aujourd'hui oubliée et solitaire, elle reçoit la visite improbable d'un duo d'inconnus qui souhaite réaliser un documentaire sur sa carrière sportive, mais, n'y aurait-il pas un autre motif ?

Lors de l'entretien, la centenaire navigue entre passé et présent, revivant ses souvenirs les plus marquants : sa vie rurale à la ferme entre ses parents et ses nombreux frères et soeurs, la période impitoyable de la guerre 1914/1918, les maintes maladies qui frappent sa famille, mais essentiellement, la naissance d'une passion qui l'aidera à affronter les affres de la vie : la course à pied. Ce sport lui apportera l'amitié, l'amour et la gloire, mais surtout la maturité qui l’aidera à s'affranchir des entraves de son époque.

La trame du roman est construite avec d'incessants retours dans le passé, jonglant rapidement entre le présent et la jeunesse d'Aganetha. J'avoue avoir perdu plusieurs fois mes repères devant ce fastidieux voyage temporel, d'autant que la période actuelle paraît bien fade devant les situations dramatiques et riches en émotion du passé. Et puis, que de personnages ! Au point qu'un index en fin de livre n'aurait pas été de trop !

Carrie Snyder, avec un talent certain nous entraîne en petite foulée sur le chemin défriché par Aganetha Smart, une femme volontaire et indépendante, qui devra affronter le puritanisme rigoureux de ce début de XXème siècle. Elle luttera d'abord pour les notions de féminisme dans le sport, puis d'émancipation de la femme, de leur réputation absurde à préserver, de leur égalité recherchée, de leur volonté d'oublier le mariage et de pouvoir avorter sans honte ! 

La relation d'amitié qu'Aganetha noue avec une autre championne du 800, nommée Glad, est magnifique. On ressent fortement les liens qui les lie, surtout lors des courses, du respect qu'elles se donnent, même si fatalement l'une de deux sera battue. Par la suite aussi, avec l'arrivée de l'amour, et la naissance d'une pointe de jalousie, mais nullement de haine, et puis l'héroïne du roman est si intelligente qu'elle sait où elle va, même si la route est difficile, elle ne fait aucun compromis, et l'amitié en sort gagnante.

Le roman s'affiche avec une belle photo en noir et blanc, d'une athlète de l'époque en position de départ, c'est d'ailleurs ce qui m'a incité à m'en saisir, malheureusement, dans le texte, les parties relatant les moments purement sportif ne sont pas légions, à peine 10 % du livre, or il nous est vendu pour cela ! Tromperie ?

Néanmoins, il n'est pas inutile d'apprendre que le 800 mètres féminin disparaît totalement de la compétition des J.O. après 1928, soi-disant parce que les sportives étaient trop fatiguées à l'arrivée, pour ne réapparaître que 32 ans plus tard, en 1960 à Rome ! Entre 1928 et 1960, elles n'avaient que le 100 mètres et le 200 mètres pour se distinguer ! Et ne parlons pas du 5 000, du 10 000, ou encore plus fou, du marathon, qui n'apparu pour la gente féminine qu'en 1984 ! A savoir aussi qu'en marche, le 50 000 mètres féminin n'existe toujours pas !

Un constat s'impose, je me suis fais abuser sinon arnaquer ! Et je n'apprécie pas cela ! En effet je croyais naïvement lire la biographie romancée d'une athlète canadienne ayant brillée en 1928. Hélas, tout n'était qu'invention ! Sorti de l'imagination de Carrie Snyder, s'inspirant fortement des écrits relatifs à l'ambiance de l'époque. Mais franchement, comment ne pas se faire berner en lisant la quatrième de couverture, qui ouvertement, nous fait prendre nos vessies pour des lanternes ? La maison d'édition n'aurait-elle pas induit volontairement le lectorat en erreur, de peur de voir fuir un public potentiellement intéressé ?

Bref, " Invisible sous la lumière " raconte la vie d'une championne sportive, devenue centenaire, sous la forme d'un puzzle, intéressante pour le fond, mais difficile à suivre dans la forme !


23 août 2016


HAÏKU Partie XIV

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

chahutés par la mer
ils ne soufflent maux
les galets d'Etretat

sur la plage chaude
l'été s'étale
nu au soleil

galets chauds
marrons chauds
six mois d'écart

pendant l'après midi
des gens font la sieste
des enfants naissent

plaisantins multipliant
les croche-pieds aux vagues
les galets d'Etretat

19 août 2016


" Les putes voilées n'iront pas au Paradis ! "  de Chahdortt Djavann  18/20


Ce roman est un choc, un brûlot incandescent, un bâton d'explosif, qui interpelle fortement, parce qu'il s'inspire d'une réalité effroyable et pourtant si peu éventée. 

Désormais, après cette lecture vous y penserez chaque fois que l'actualité évoquera ce pays moyen-oriental qu'est l'Iran, pays de souffrance pour la femme, cachée sous un tchador, à l’instar de tant d'autres pays musulmans. 

Chahdortt Djavann, d'origine iranienne, nous passionne avec le destin en parallèle de deux fillettes aux physiques parfaits et aux visages d'anges (une malédiction en Iran), séparées à l'âge de douze ans. L'ensemble est coupé par les témoignages glauques et obscènes venus d'outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées, bref victimes de la permissivité d'un Etat abject, mais cherchant juste un moyen de subsistance, dans un pays où la valeur de la femme est la moitié de celle de l'homme.

Ces femmes authentiques nous bouleversent profondément par leur vérité noire, par la justesse de leurs propos, et par l'injustice qu'elles supportent, à jamais gravée dans nos mémoires volages de lecteurs.

Chahdortt Djavann a l'art de dessiller nos regards vis à vis de la condition de la femme iranienne en général et principalement celles qui pratiquent le plus vieux métier du monde. Tous ces malheurs ont débuté en Iran depuis le départ du Shah et l'arrivée de l'ayatollah Romeny en 1979. Avec une verve parfois crue, mais toujours fulgurante, elle soulève le voile de ce qui doit rester caché, non-dit. La folie islamiste prend un sens contradictoire avec d'un côté la haine viscérale de la chair, du corps des femmes, et du plaisir, avec les mises à mort que cela engendre, et de l'autre côté, l'obsession des hommes, mollah compris, et leur permissivité quasi sans limite ! 

En Iran, la femme doit se contenter de son mari, alors que lui peut posséder quatre femmes, plus des femmes momentanément sous contrat, dites de substitution ou considéré comme mariage de plaisir, sans compter les visites chez les prostituées qui elles, au vue de la loi islamique, sont vouées aux plus infâmes traitements : acide, fouet, lynchage... la mort ne peut être alors qu'une délivrance pour celles qui n'ont pas eu la chance de naître homme.

Officiellement en Iran la prostitution est un crime, cependant les hommes qui les traitent pire que des chiennes sont tout à fait dans leur droit aux yeux de la loi ; et s'ils en assassinent une, ils sont considérés, toujours aux yeux de cette même loi inique, comme de bons musulmans !

Chahdortt Djavann éprouve une haine farouche à l'égard de son pays natal, perclus de corruption, livré aux mains de radicalistes religieux, dont les contradictions sont abyssales, rejetant toutes leurs fautes sur le dos des femmes, soumises et corvéables à merci, et qui n'ont qu'un seul droit : celui de mourir, et encore... en silence !

Ce voyage au pays des 1001 nuits des mollahs proxénètes n'est autre qu'un cri légitime et dénonciateur, hurlé à la face d'une humanité qui porte si mal son nom car sourde et aveugle !

A la lecture de ce récit écrit avec les tripes, on ne peut s'empêcher de penser, une fois de plus, à la responsabilité des religions, de toutes les religions qui tout au long de l'histoire de l'humanité ont semé haine et massacre, et tout cela au nom d'un Dieu, forcément hypothétique, qui se garde bien de bouger le moindre petit doigt !


16 août 2016


HAÏKU   Partie XIII

°°°°°°°°°°

pression du gaz
le bouchon saute
du liège sur la lune !

pluie, vent, soleil
folle météo
hara-kiri d'une grenouille

une vieille pierre
éclaboussée de soleil
transat d'un lézard

profusion des choses
rareté des idées
stagnation des ambitions

sauge desséchée
perdue dans un roman
marque-page d'un été au jardin


12 août 2016




" Constellation " de Adrien Bosc  13/20


Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1949, le quadrimoteur Constellation F-BAZN d'Air France se crashe sur l'une des îles de l'archipel des Açores. Aucun survivant, 48 personnes y perdront la vie, dont le célèbre boxeur français Marcel Cerdan, et Ginette Neveu la violoniste prodige âgée de 30 ans. En dehors de ces deux personnalités mondialement connues, Adrien Bosc redonne vie aux 46 autres anonymes. Anonymes peut-être, mais dont la vie de certains fut loin d'être un long fleuve tranquille. C'est avec une douce précision et grande délicatesse, que l'auteur visite ainsi le passé de tous les passagers réunis ensemble par un facétieux et fatal destin. Ce livre est aussi le résultat d'une longue enquête fouillée sur les circonstances de la catastrophe (qui laissera malgré tout encore une grande part d'ombre). 

Grande émotion à la lecture de certains parcours de vie, vibrant au soleil des sentiments, notamment cette Jenny Brandière, française de Cuba, qui revient en France en juin 1949 au chevet de sa fille gravement accidentée. Son mari malade à la Havane précipite le retour de la mère et de sa fille qui embarquent sur le Constellation F-BAZN le 27 octobre 1949 !

Sans oublier les cinq bergers basques partant tenter leur chance aux Etats-Unis, dans l'espoir de faire fortune. Ils ont de 19 à 25 ans, parmi eux une femme : Thérèse Etchepare, 20 ans. Eux aussi s'envoleront sur le Constellation F-BAZN d'Air France, le 27 octobre 1949.

Et pour finir, il y a cet homme, Ernest Lowenstein, juif allemand, émigré en France à la fin des années 30, qui se maria avec une polonaise à Paris. Puis il s'engagea dans la légion étrangère en Algérie. Un enfant né, sa femme se réfugia au Maroc, il la rejoignit en 1945, avant d'immigrer aux Etats-Unis. Il divorça à Reno en septembre 1949. Pour ses affaires il partit en Europe, mais pris de remords, considérant avoir agi trop vite, il décida de s'envoler reconquérir son ex-femme par le vol Constellation F-BAZN d'Air France.

Ah j'oubliais, il y a cette 49 ème personne, une victime par ricochet, dont le désespoir abyssal éclabousse encore la mémoire de ma lecture !

Tous ces récits sont poignants et bouleversants. Comme si la mort se vengeait d'on ne sait quoi ! Créant le malheur, le néant et la consternation ! D'autant qu'Adrien Bosc met en perspective certaines coïncidences, certains hasards, qui ne sont peut-être après tout que cela. A moins qu'un diable quelconque se soit diverti à agencer ces atypiques itinéraires de vies pour les faire se télescoper en plein ciel, comme un macabre baroud d'honneur ? Cependant, devant toutes ces histoires individuelles on peut s'aventurer à parler de l'effet papillon, qui, comme un jeu de domino enchaîne des causes lointaines pour provoquer des enchaînements, des hasards qui aboutiront à la constitution hétéroclite des passagers du vol Constellation F-BAZN d'Air France.

Devant cette vaste cohorte de morts (toute sauf anonyme maintenant) et la mise en abîme du texte d'Adrien Bosc, le lecteur prend conscience du côté capricieux et vacillant de l’existence sans pouvoir, en fin de compte, l'appréhender rationnellement. Et c'est peut-être mieux ainsi.

Malheureusement, une partie du livre part sur des routes qui n'ont qu'un lointain rapport avec le sujet, à l'instar de ce dernier chapitre centré sur Blaise Cendrars, où on évoque la perte de son bras, la mythologie et l'astronomie, mais qui n'apporte strictement rien au roman. Dommage !

Un premier roman plein d'émotion, plus journalistique que romanesque. Adrien Bosc, en détective, nous fait mieux saisir les sillons subtils du passé, ce voyage sans retour, cette tragédie aux innombrables ramifications. Comme une magnifique tentative de rassembler ces multiples brillants perdus au sol, pour les réunir au ciel en une étonnante et nouvelle constellation.




9 août 2016


HAÏKU   Partie XII

°°°°°°°°°°

herbes sur la dune
le vent s'y faufile
musique d'une flûte

la paix revenue
l'homme songe déjà
au prochain conflit

calme sur l'étang
une feuille tombe
les sourires de l'eau

partout des exactions
néanmoins
la terre tourne sereinement

même pour un centenaire
il arrive toujours trop tôt
l'hiver

7 août 2016

" Le mariage de plaisir " de Tahar Ben Jelloun 15/20


Le saviez-vous ? Dans l'islam, il est autorisé à un homme qui part en voyage de contracter un mariage de courte durée, afin de ne pas être soumis à la tentation de visiter des prostituées. Cette brève union porte la dénomination de " mariage de plaisir " !

Amir, un commerçant prospère de Fès, voyageant jusqu'à Dakar pour s'approvisionner en matières premières, épouse donc temporairement Nabou, une sublime femme à la peau noire ébène issue du peuple Peule du Sénégal.

Naturellement, Amir tombe fou amoureux de Nabou, et lui propose de rentrer avec lui à Fés, et de devenir sa seconde femme, comme le permet toujours le Coran. Nabou folle de joie, accepte et donne naissance peu de temps après à deux jumeaux : un blanc et un noir ! Dés lors elle devra subir l'ineffable jalousie de la première épouse blanche d'Amir, plus un racisme intarissable au quotidien.

Géographiquement, Tahar Ben Jelloun nous balade sur les côtes du nord-ouest africain, entre Dakar et Tanger, du Maroc, à la Mauritanie, et du Sénégal, sans oublier l'île nichée au creux de la péninsule de Dakar : l'île de Gorée.

Démarrant dans les années 1950, pour s'achever sur les hauts grillages de Ceuta en 2010, ce roman s'articule autour d'un Maroc en pleine mutation, qui se cherche, mais ne s'est pas encore trouvé. Trop de milieux interlopes, de corruptions, de mafias, paralysent un peuple qui ne demande qu'à être enfin heureux ensemble.

Narrer comme un conte, Tahar Ben Jelloun échafaude dans ce roman tout un ensemble d'oppositions franches : l'homme à la femme, le métis au noir, la blanche à la noire, la liberté à l'esclavage, la corruption à l'honnêteté. Telle une rébellion face aux inégalités patentes de ce monde : en premier lieu la couleur de peau, puis les avantages d'être d'un sexe plutôt que de l'autre, la permissivité des religions pour les hommes, et le handicap, celui qui en fin de compte sera le socle sur lequel tant de personnages pourront s'appuyer pour ne pas sombrer. Vaste programme ! Pour une espèce qui se targue d'être soit disant intelligente, ses plus bas instincts la ramènent si souvent dans le monde animal. Erreur ! Puisque les animaux n'ont aucun problème de religion et de couleur de peau. Où caser l'homme alors ? Inclassable peut-être !

Pour preuve, la première épouse blanche d'Amir déclare au-delà de toute jalousie : Jamais, jamais de la vie je ne supporterai d'avoir été supplantée par une négresse, une étrangère sale et qui ne sait même pas parler... Ce sont des gens sauvages qui nous détestent parce que Dieu nous a faits blancs et propres et eux sont des déchets de l'humanité. Devant tant d’ignominie gratuite et haineuse, on prend conscience des lourdes étapes à franchir, avant d'espérer pouvoir construire un jour un monde un rien meilleur ! 

Officiellement au Maroc, oh grand dieu merci, on ne pratique pas l'esclavage ! Cependant au quotidien, afin d'obtenir un ersatz de subsistance, hommes et femmes sont prêts à travailler pour presque rien. Mais que voulez-vous mon bon monsieur, c'est dans l'ordre des choses ! Alors pourquoi être choqué ? La vie est ainsi.

D'après Tahar Ben Jelloun, tout ce racisme, cette discrimination, bref toute cette bêtise immonde trouve sa justification dans une supériorité supposée du peuple Arabe sur les Africains, sûrement un vieux réflexe hérité des comportements coloniaux, notamment de la France avec sa main mise sur le Maroc dès 1902. 

Hafid, le neveu d'Amir, devant ce bloc de racisme patent finira par s'exiler en Suède, il dira : Ici un blanc est l'égal d'un noir ou d'un métis... les nordiques sont droits, ils ne sont pas méditerranéens ; pas de gestes démesurés ; pas de familiarité ; tu as les mêmes droits que les autres citoyens. Tout est dit !

Le petit-fils d'Amir, Salim, né noir, résume à lui tout seul bien des propos. Il déclare : Je n'eus aucune envie d'aller prier, ni de réclamer justice à Dieu de mes malheurs. Il y a bien longtemps que j'avais compris que quand les pauvres, les laissés-pour-compte, les braves paumés demandaient compassion et miséricorde à Dieu, ils n'obtenaient rien. Pire, seuls les salauds, les voleurs, les exploiteurs, les criminels, les imposteurs s'épanouissent, s'enrichissent et vont ensuite laver leurs péchés à la Mecque. C'est la victoire de l'hypocrisie sur la justice. J'en étais incapable. On ressent derrière ces mots tant de vérités et de désespoir, que l'on ne peut qu'être profondément touché et bouleversé par ce cri. 

Tahar Ben Jelloun sait y faire avec ce conte admirablement écrit en phrases courtes et incisives. Ses mots rentrent en résonance avec les maux qui salissent notre société actuelle. Récit également historique avec les dégâts du colonialisme se répercutant implicitement.

Le quasi seul rayon de soleil du roman vient d'un des fils d'Amir, Karim, un personnage trisomique qui tient lieu de lien indéfectible entre tous les membres de la famille, semant avec largesse : compréhension, tolérance, sagesse et humanité. La raison assagi ne peut-elle sortir que de l'anormalité ?

Peut-être l'ensemble est un zeste trop manichéen, le bien d'un côté le mal de l'autre ? Des raccourcis faciles tronquent le cours du récit, brûlant des étapes, éclipsant un peu trop une progression légitime du temps. Puis un chouilla de surnaturel surgit soudain sans apporter grand chose, peut-être le passage obligatoire pour la narration d'un conte. 

Bref, un roman sur toutes sortes de discriminations affligeantes qui perdurent encore et toujours, collées à nos basques comme une ombre malsaine et putride. Que d'efforts de sagesse l'homme a devant lui pour parvenir à une vie acceptable, où le mot égalité existerait vraiment !