Théo, la quarantaine est admis aux urgences dans un état incroyablement pitoyable. Qu'a-t-il bien pu subir pendant ces 15 derniers mois ?
Vous n'en saurez pas plus ! En effet, dans ce genre de polar, moins on en dit, plus le lecteur y prendra plaisir. Enfin, le mot plaisir, c'est une façon de parler, car le premier roman de Sandrine Collette se vit et se lit comme une plongée dans un océan d'angoisse aux frontières de l’inhumanité. C'est troublant, effroyable et addictif.
Des nœuds d'acier prend aux tripes, c'est un huis clos implacable où règne une tension incessante. Même si le personnage de Théo a l'air peu sympathique au début, vite l'empathie l'emporte devant la charge inhumaine des épreuves qu'il aura à surmonter s'il veut survivre à cette séquestration machiavélique.
Au cours de sa captivité, les états psychiques de Théo ne cesseront d'évoluer, passant de la révolte pure à une rébellion plus apaisée, puis à une soumission partielle, avant de devenir totale, car elle seule permet de trouver une sorte d’équilibre toute relative à l'enfer ambiant.
La nature et ses saisons, parfois sublimées, parfois détestées, rythment les journées de Théo comme une horloge, elle existe par sa beauté ineffable mais aussi par sa terrible neutralité.
Naturellement, ce roman se double d'une réflexion sur la facilité sinon l'aisance avec laquelle l'homme peut se passer de morale. Après tant d'années de civilisation judéo-chrétienne derrière nous, pourquoi faut-il si peu de temps pour transformer l'homme dit " civilisé " en brute épaisse où tout précepte éthique s'est volatilisé. Entre l'homme et la bête n'y a-t-il que l'épaisseur des textes de loi ? Et encore, la bête ne tue que par nécessité.
Oppressant à souhait, plus noir que noir, mais gravant en nous même cette certitude : le combat n'est jamais gagné face à la masse indestructible de haine qui niche de manière indélébile dans le coeur des hommes.
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