" Sonietchka " de Ludmila Oulitskaïa 18/20
Sonietchka est une jeune fille russe qui ne vit que pour la lecture. De 7 à 25 ans, elle tombe dans l'univers des livres comme on tombe en amour. A la veille de la seconde guerre mondiale, elle accepte la demande en mariage de Robert, un peintre bien plus âgé qu'elle avec qui elle partage le goût des romans français. De cette union naît Tania. Désormais Sonia n'est plus seule. Avec une joie profonde elle assouvit en même temps les désirs de l'enfant et de son père. Sonia ne cesse de s'étonner de son bonheur familial qu'elle considère comme indu. Un jour, devenue adolescente, Tania introduit à la maison une amie polonaise Jasia...
Par son épure, par sa légèreté, par sa candeur et par son aspiration à la pureté, ce roman m'a fait songé à Un Cœur simple de Flaubert, il en est une sorte son pendant russe.
Longtemps après sa lecture, le personnage de Sonia demeure en mémoire. Cette femme se pare dans une sorte de joie de vivre quoiqu'il arrive. Elle sait prendre possession des petits bonheurs de tous les jours sans trop se soucier des malheurs qui planent sur sa vie. Elle positive tout, peut-être de peur de ne pas supporter psychologiquement l'environnement immédiat, n'oublions pas, très présente en arrière plan, une Union Soviétique à la peine où la misère est le quotidien. Même quand les épreuves devraient l'accabler, par candeur aussi peut-être un peu, Sonia irradie d'un bonheur résolument paisible et singulier. Et puis le monde des livres est toujours là pour l'envelopper dans un cocon protecteur et si douillé.
Parfois la plume devient lyrique, parfois elle est plus prosaïque avant de repartir vers de belles ellipses.
Sonietchka, réussit en 100 pages à résumer une vie, une vie minuscule, mais qui manquerait au monde, si elle n'était jamais apparue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire