2 nov. 2025

 Petit aperçu du jardin automnal 2025

Partie 1



Typique des récoltes d'automnales : la châtaigne, dont la bogue me fait songer à un bébé hérisson.



Avant les premiers gels, ce pied de cosmos envoie ses dernières fleurs vers le cosmos ; d'où leurs noms !



De même pour ce pied de dahlias aux fleurs follement lumineuses.



Quelques timides œillets viennent réveiller ma plate-bande d'un puissant rose...



... à deux pas d'un pied d'œillet d'Inde fleurissant inlassablement depuis six mois.



Plus loin, une splendide fleur d'ipomée jette son bleu nuancé à travers une frondaison de vert.



Les pluies de l'automne ont réveillé cette sauge assommée par les chaleurs estivales.



Au potager, mes dernières laitues Appia ne demandent qu'à honorer nos assiettes de novembre.



Comme l'année dernière, mes pieds de chayottes attendent sagement l'automne pour faire grossir ses fruits. Je rappelle qu'il s'agit d'une cucurbitacée.



Autre symbole des légumes d'hiver : le fameux radis noir, ici en version toute ronde.



On se quitte avec cette belle fleur de topinambour, défiant le ciel d'azur.

A bientôt.

22 oct. 2025


 " Un roman russe "   de Emmanuel Carrère   6/20

      Avec ce roman, Emmanuel Carrère nous livre, sans le moindre préavis, toute son intimité ; cela m'a un peu dérangé, non pas que je sois un grand prude, mais parce que je m'attendais franchement à autre chose. Quelque chose de plus russe et de moins "déchirement amoureux ". Ce foutu titre m'a vraiment induit en erreur. Précisons les choses : Emmanuel Carrère enquête sur son grand-père maternel, notamment sur son comportement de celui-ci pendant l'occupation allemande, au grand dam de sa mère Hélène Carrère d'Encausse. Là, on est raccord avec le titre, mais cette recherche occupe à peine 10% du roman, et je suis large ; le reste tourne autour d'un reportage fait en Russie, sans lien avec son père, disons 40% du roman, et les 50% restant nous narre une passion amoureuse interminable. Certes, elle démarre sur les chapeaux de roues, avec une acmé inouïe, sensée se dérouler dans un train. Bravo pour ce passage aussi sexy qu'original, mais le reste n'est qu'une séparation à répétition lassante au plus haut point. J'en baille encore !

      Je félicite Emmanuel Carrère pour sa volonté de ne rien cacher de sa personnalité, de son caractère, de ses défauts (nombreux) et de ses qualités (beaucoup moins nombreuses), peu d'écrivains oseraient dire autant sur eux-mêmes, surtout sur leurs manquements et leurs petitesses. Néanmoins, encore une fois, cela n'a aucun lien avec le titre du roman. Il fallait l'intituler : Tel que je suis ! Ainsi, aucun lecteur n'aurait été sournoisement floué. Enfin... surtout moi !

      Nonobstant cela, il y a un autre point qui me dérange énormément, c'est ce mépris patent des classes sociales inférieures. On ne choisit pas ses parents, on ne peut pas tous naître dans un milieu aisé où on peut prendre le temps de vivre, où la vie professionnelle n'est pas une priorité quand l'argent tombe quoi que l'on fasse. Alors cette arrogance et ce désintérêt pour ceux qui viennent du bas de l'échelle sociale me contrarie notablement. Je lui reconnais le courage de l'écrire, d'autres auraient été plus hypocrites.

      Bref, j'ai nettement eu l'impression, à la lecture de ce carnet de bord, que l'on est prié de s'apitoyer sur les problèmes d'un privilégié. Pauvre Emmanuel Carrère, que cela doit être difficile d'être sans problème d'argent mais déprimé quand même ; sans parler de ses tracas existentielles tournant notamment autour d'un grand-père sensiblement collabo. Franchement, du point de vue empathie, j'étais à un niveau gélif. Comment tout ceci pourrait-il donner une oeuvre remarquable ? Il y a tant de malheur en ce monde, que désolé, cette pleurnicherie me semble d'une futilité abyssalement honteuse.


13 oct. 2025

 



" Le voyant "   de Jérôme Garcin   15/20

      Jacques Lusseyran est né en 1924, un malheureux accident le rend aveugle à 8 ans, il devient résistant à 17 ans, puis la Gestapo l'arrête et le déporte à Buchenwald. Libéré par la troisième armée du Général Patton, il écrit son premier livre " Et la lumière fut ". A l'âge de 34 ans, peinant à trouver sa place dans la société française, avide d'autre chose, il file aux Etats-Unis en août 1958 enseigner la littérature. Sa faconde, son attitude, sa lumière intérieure, lui vaudront un succès immédiat. De retour en France, il perd la vie dans un stupide accident de la route en août 1971.

      Jérôme Garcin rend hommage à un homme fascinant mais relativement peu connu : Jacques de Lusseyran, dans un récit biographique sobre, précis et factuel. Aucune extrapolation ne vient ternir ce récit qui ne manque pas d'envergure, tant le personnage remplit l'espace par son charisme. J'ai même eu l'impression que la cécité avait servi de révélateur à cet homme qui dû partir à l'étranger pour que sa valeur soit enfin reconnue.

      Comme derrière chaque homme, même remarquable, se cache une part d'ombre, Jérôme Garcin, loin de toute hagiographie, lève le voile notamment sur la dépression de Lusseyran et sa rencontre, puis son attirance intellectuelle, envers George Saint-Bonnet, une sorte de gourou épris d'anthroposophie, une doctrine spirituelle inventée et développée par Rudolf Steiner en 1920. D'ailleurs la première femme de Lusseyran, Jacqueline Pardon, finira par divorcer pour épouser le mentor ésotérique. L'auteur n'enjambe pas non plus la vie personnelle, pas toujours reluisante à l'égard de ses enfants qui se sentirent littéralement abandonnés.

      Sous les mots savamment jaugés de l'auteur, on devine un être ébloui par les femmes (d'ailleurs il se mariera trois fois), un être lumineux, passionné de culture littéraire, dont le seul vrai plaisir est la transmission, comme s'il voulait éclairer la vie des autres de son feu intérieur, dans un joie inextinguible et follement communicative.

      Sans Jérôme Garcin, le nom de Lusseyran serait resté dans la pénombre poussiéreuse de l'Histoire de France. Sa vie, ses convictions, ses activités, furent un tel flambeau pour l'humanité, qu'elles ne feraient presque douter de sa cécité.

      Cette courte biographie est une réhabilitation d'un homme lucide et clairvoyant, dont la ligne de conduite et la force intrinsèque force le respect.


30 sept. 2025


 " Vingt mille lieues sous les mers "  de Jules Verne

      En cette année 1866, un évènement inexplicable eut lieu dans les océans : l'apparition d'un objet, long, effilé, parfois phosphorescent et plus rapide que n'importe quel cétacé. Plusieurs navires l'aperçurent sans pouvoir le rattraper. Les savants du monde entier s'interrogent. Une expédition maritime est mise sur pied pour comprendre l'incompréhensible. Une frégate, l'Abraham Lincoln, est rapidement affrétée avec à son bord un savant français, professeur au muséum de Paris, Pierre Aronnax. Un voyage extraordinaire commence. 

      Ce classique des classiques, ce roman des profondeurs, lu à plusieurs reprises dans ma lointaine jeunesse, considéré à tort comme un livre d'aventures pour l'adolescence, m'a titillé l'esprit à un tel point, que j'ai eu un besoin viscéral de le lire une ixième fois. Pourquoi mon inconscience a-t-elle souhaitée ardemment me faire replonger dans cet emblématique roman vernien ? Une myriade de raisons se bousculent dans mon esprit. Je vous les livre pêle-mêle :

      Primo : L'époustouflante imagination de Jules Verne m'a toujours sidéré. Cette capacité à nous faire pénétrer dans des univers si méconnus à l'époque me fascine. Comment une inspiration aussi bouillonnante peut-elle émerger d'une seule tête ?

      Deuxio : Pour les connaissances scientifiques qui y sont, non pas distillées à petite dose, mais déversées tel un torrent de savoir où chacun y pioche ce qui l'intéresse. En effet, tous les chercheurs ayant renseignés le monde sur sa géographie océanique, sur sa faune aquatique, sur sa flore pélagique, y trouve une place légitime. Bien sûr, on peut estimer l'inflation de listes ichtyologiques, puissamment érudites, comme un étalement vaniteux de connaissances, cependant, à l'époque de son écriture, c'était un intelligent moyen de s'informer pour ceux qui avaient peu accès à la culture. Ainsi, l'élan de la découverte dynamise le déroulé du voyage. Le tout étant question d'équilibre entre périodes descriptives et déploiements narratifs.

      Tertio : Pour la personnalité ténébreuse du capitaine Némo, cet homme au caractère complexe et nuancé, brisé par un destin dont on aura peu d'explications. En effet, les sources de sa haine envers une partie de l'humanité demeurent recroquevillées sur elles-mêmes. Néanmoins, en filigrane, quelques indices affleurent, dispersées ça et là au fil du texte, comme son effondrement en larmes devant le tableau d'une jeune femme et de ses deux enfants. Voilà pourquoi, si persécuté qu'il ait été par le passé, il se donne le droit de justice, d'être le bras vengeur de l'opprimé face à l'oppresseur. Cela ne vous rappelle rien ? N'y a-t-il pas des similitudes troublantes entre le capitaine Némo et Edmond Dantès, devenu le Comte de Monte-Cristo sous la plume d'Alexandre Dumas ?

      Quarto : Pour le personnage de Ned Land, il incarne un harponneur solide, vigoureux et pragmatique ; un homme déterminé à risquer sa vie pour recouvrer une liberté chérie, vitale et inconditionnelle. A l'image de chacun de nous, il est habité de paradoxes, allant jusqu'à sauver la vie de son geôlier.

      Quinto : Pour le couple Aronnax/Conseil, soit le savant et son domestique flamand, il forme une paire, pour ne pas dire un couple, puisque le second est indissociablement lié au premier. En effet, le personnage de Conseil est l'être le plus flegmatique qui existe, ne s'étonnant jamais des situations les plus déconcertantes. Les dialogues avec son maître deviennent humoristiques tant ils sont confondants de dévouement absolu et de lucidité sereine. sans oublier son savoir abyssal concernant l'ichtyologie. Quant à Pierre Aronnax, c'est le type même du savant aux connaissances amples, néanmoins susceptible de se laisser surprendre, émerveiller et déborder par la beauté d'une observation inattendue. Deux positions savantes moins antinomiques que complémentaires. Un duo bien distractif.

      Sexto : Pour le Nautilus, ce sous-marin avant-gardiste, à la construction novatrice et sophistiquée en matières de bateaux submersibles, capable de sillonner les océans du monde, de braver toutes les tempêtes, constamment en quête de beauté inconnue, de joyaux dont personne de profite. Il est l'âme de Nemo, sa liberté, son indépendance, son arme vengeresse face à la barbarie humaine et face à des pays avides de profit et de pouvoir. D'ailleurs le N de leur initiale respective ne rappelle-t-elle pas celle de Napoléon. Nemo, l'Empereur des mers, des océans, ou tout simplement : L'homme des eaux. 

      Septimo : Pour cette euphorie langagière qui dessine une ligne poétique. A la lecture des listes des animaux aquatiques, il y a moyen de s'enivrer de la beauté de noms de poissons ou autres crustacées. Et quand la lumière du soleil ou de la lune vient nuancer, sous l'eau, la couleur des roches et des poissons, un kaléidoscope se concrétise dans la tête de chaque lecteur, élevant la lecture à un niveau supérieur.

      Octavo : Pour l'idée qui transcende tout, celle d'humanisme universelle, comprenant le respect de l'autre, de la terre, de la mer et de tous les animaux qui la peuplent. Aucune sorte de profit n'est admis, on prend juste le nécessaire pour vivre sans chercher le moindre enrichissement, la moindre colonisation. Le paradis sur terre, une idée bien utopiste, n'est-ce pas ?

      Certes, ce roman peut être rangé dans la catégorie des romans scientifiques, néanmoins, je retiens avant tout les messages humaniste et écologiste qu'il contient pour en faire une oeuvre universelle et donc indémodable.

18 sept. 2025


 " Le Comte de Monte-Cristo " d'Alexandre Dumas

      Est-il utile de faire un résumé de ce célébrissime roman ? Je dirai simplement qu'en 1815, Edmond Dantès est un jeune homme honnête à qui tout sourit : l'amour (il va épouser la ravissante Mercédès), comme le travail (il va être promu au grade de Capitaine). Malheureusement, le jour même de ses noces, il se voit victime d'une machination et est aussitôt emprisonné, sans jugement, dans les geôles du chateau d'If.

      Ce roman dantesque est une bible, d'abord par son nombre de pages (1200) et par la multiplicité des sentiments humains qui s'y développent, allant des plus vils aux plus dignes. De surcroît, ce qui octroie au roman sa dimension mythique et inoubliable est le parcours psychologique du personnage principal : débutant par une existence idyllique, suivit d'une chute allant jusqu'aux apparences de la mort, pour enfin connaître une résurrection inespérée, en passant d'Edmond Dantès au Comte de Monte-Cristo, symbolisant le châtiment donné par le fils et ordonné par Dieu. La racine commune entre Cristo et Christ ne doit rien au hasard.

      Ce récit est aussi l'art de dénoncer la corruption des puissants, qu'ils soient banquiers, juges ou ministres. Se servir du pouvoir pour protéger ses propres intérêts sillonne le monde depuis la nuit des temps, et à la vitesse où il cavale ce n'est pas demain qu'on le stoppera ; serait-il intrinsèque à l'humanité ?

      Cette histoire est aussi une réflexion sur le temps perdu, notamment celui de sa jeunesse, souvent sacrifiée sur l'autel du travail et de l'obéissance à un système. On se dit que la jeunesse est éternelle ; les années défilent ; enfin on peut souffler un peu grâce à une situation financière plus stable, avec toutefois beaucoup moins d'années à vivre en bonne santé ; trop tard pour changer d'aiguillage, la jeunesse s'est enfuie ailleurs, définitivement trop loin pour lui remettre la main dessus. Alors Carpe Diem.

      Cet opus de Dumas comprend également toute une dimension orientaliste ; en effet, dans ce roman de moeurs contemporaines (écrit en 1843/1844), l'auteur y insuffle le charme et le danger d'aventures exotiques. Eléments très importants pour l'intrigue centrale mais que bizarrement on ne retrouve quasiment jamais dans les différentes adaptations cinématographiques. D'ailleurs, le roman jouit d'un tel foisonnement de richesses à tous les niveaux, que le cinéma est bien impuissant à pouvoir mettre des images sur tous les mots de Dumas. Une série serait bien plus adaptée pour rendre toute la dimension généreuse voire gargantuesque de cette oeuvre, à l'image de son auteur.

      Par contre, j'ai noter quelques invraisemblances, par exemple : Des marins rescapés du trois mâts Le Pharaon racontent son naufrage, cependant quelques pages plus loin, il entre à nouveau dans le port de Marseille, à la plus grande joie de son armateur ?!? La jeune et belle Valentine de Villefort est empoisonnée, son cœur ne bat plus, pourtant elle surgira toute pleine de vie dans les dernières pages ?!?

   A noter qu'Alexandre Dumas s'est partiellement inspiré d'une histoire vraie pour élaborer son roman et que l'abbé Faria a réellement existé.

      Contrairement à beaucoup de films s'achevant dans la noirceur d'une vengeance enfin assouvie, mais qui laisse Dantès dans une ténébreuse insatisfaction, le roman se termine à Marseille avec une remémoration de tout son passé, Dantès s'auto-analyse, ce qui lui autorise le droit se regarder à nouveau en face et d'affronter l'avenir. Et puis, après toutes ces années gâchées par la cupidité des hommes, n'a-t-il pas le droit de profiter enfin de toutes les joies de l'amour dans les bras de Haydée, la jeune femme qu'il a sauvé de l'esclavage ?

      Et que dire de la plume aérienne de Dumas, de cette faconde enfiévrée qui coule page après page tel un torrent fougueux ou un cheval indompté ? Un seul mot : Bravo !


13 sept. 2025

 Petit aperçu du jardin estival 2025

Partie 6



Tournesols en plein ciel, avec sa cohorte d'abeilles venues faire le plein de pollen.



Encore les mêmes avec une meilleure idée de leur hauteur : 3 mètres.



Toujours les mêmes, ballottés par un fort vent, faisant faire d'incessants zigzags aux abeilles laborieuses.



Et enfin, définitivement les mêmes au soleil couchant, dont le ciel, orné de nuages roses, octroie l'ensemble d'une note poétique.

 


Ces carottes ont l'air affreusement banales, pourtant...



... l'une d'entre elles pèsent 494 grammes !



Dans le registre des records, que je ne cherche nullement à atteindre, mais que mon potager m'offre en cadeaux, voici une énorme betterave rouge de 1750 grammes ; et qui possède une nuée de sœurs flirtant autour des 1500 grammes ! Ah... quand on soigne sa terre avec amour, elle sait être généreuse.



Réunion de famille chez les pyrrhocores, plus connues sous le nom de gendarmes ou encore de punaises.



Cette année, dans la serre, j'ai réussi à obtenir deux melons, certes, ils ne sont pas bien gros, mais bon, c'est un début.



Pris dans la charpente de ma serre un ultime concombre vient prendre ses aises.



Sur ma terrasse et en pot, un dipladénia nous propose diverses nuances de roses.



 Un figuier vient de prendre place au jardin, aura-t-il le bonheur de s'y plaire et de nous offrir des cohortes de figues ? réponse l'année prochaine.



Pour se quitter, voici une Hédychie écarlate, plus connue sous le nom de gingembre sauvage ; une explosion de teinte orangée.

A bientôt.

27 août 2025

" La forêt des ombres "   de Franck Thilliez   13/20

      Pendant l'hiver 2006, quatre personnes vont s'isoler dans un chalet en plein cœur de la Forêt Noire allemande, tandis qu'à l'extérieur, la neige et le froid règnent. 

      Arthur Doffre, un homme riche et paraplégique y a invité David Miller, thanatopracteur de profession, sa femme et leur fille pendant un mois. Le temps pour David, auteur de thriller occasionnel, d'écrire un roman sur un tueur en série commandé par leur généreux hôte.

      Vite, le macabre va prendre le dessus, des peurs folles et une psychose indicible vont s'installer. Ne reste qu'une seule solution : combattre l'impensable.

      Dans ce huis clos, la paranoïa et la mythomanie vont s'immiscer peu à peu, allant jusqu'à propager un doux poison pernicieux dans l'esprit du lecteur.

      N'ayant jamais lu de Franck Thilliez, je me suis longtemps interrogé sur la mise en place des différents éléments et leurs utilités, tant tout me paraissait alambiqué, compliqué et invraisemblable. Puis, peu à peu, des jonctions se sont opérées, pour s'achever dans une résolution finale complète. Je dirai néanmoins que le récit, à mon goût, manque cruellement de crédibilité, mais bon, des lecteurs peu exigeants y trouveront certainement leur compte. Tant mieux pour eux. Quant à moi, je m'inclinerai devant l'imagination débordante de Franck Thilliez, mais attention à l'admissibilité de l'histoire narrée.


20 août 2025

 " Les yeux de Mona "   de Thomas Schlesser   18/20

      Quand brusquement, Mona, une petite fille de 10 ans perd momentanément la vue, ses parents et le monde médical s'inquiète : que lui ait-il réellement arrivé, d'autant que les examens ne révèlent absolument rien de suspect ?

      Son grand-père maternel décide de lui faire profiter du temps indéterminé qui lui reste, sait-on jamais. Ainsi, pendant une année, il va l'entraîner dans les musées pour lui permettre de découvrir les merveilles incroyables du partrimoine artistique de l'humanité ; tout cela en 52 rendez-vous hebdomadaires.

      Ensemble, ils vont sillonner le Louvres, Orsay et Beaubourg. Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Manet, Monet, Turner, et tant d'autres artistes vont les émerveiller, les émouvoir, les interroger. Ainsi, à travers ces oeuvres, Mona va apprendre la notion de doute, la mélancolie, la révolte ou l'introspection. De cette manière, si un jour la cécité la menace à nouveau, elle pourra se remémorer toute la beauté du monde.

      Heureusement, ce roman n'est pas que cela, même si il y a déjà de quoi nourir notre curiosité ; en effet, les liens familiaux tressés entre les différents membres de la famille sont là pour faire naître une véritable empathie. Même si le roman approche les 500 pages, on aimerait vivre plus longtemps la passion qui anime Mona pour son grand-père Dadé, un homme comme tout le monde rêverait d'en connaître un dans sa vie et pouvoir en profiter longtemps. Par effet miroir, moi aussi j'ai eu un grand-père remarquable, malheureusement je n'ai pas eu la chance d'en bénéficier longtemps. Les jours sombres ou les nuits blanches, je me dis que j'ai eu la chance de le connaître... et c'est déjà beaucoup. Mais revenons à nos moutons.

      Ces 52 oeuvres, dont certaines sont incompréhensibles au premier abord sont expliquées simplement, même si parfois la tension narrative se met en retrait sous la puissance absolue de l'Art, l'ensemble est harmonieux et équilibré. 

      L'érudition du grand-père est époustouflante, certainement un peu trop pour être crédible, on dirait une I.A. Néanmoins, je peux comprendre qu'il fallait un tel personnage pour que Mona se révèle à elle-même, qu'elle nous éblouisse à son tour par ses analyses pertinantes au fil des oeuvres, et puis les chats ne font pas des chiens.

      Comment ne pas se laisser séduire par le charme de ce roman gorgé de tolérance, de compréhension et d'érudition ? Comment ne pas tomber sous le magnétisme du grand-père et sous l'enchantement de Mona ? un terreau si fertile sur lequel les graines de la connaissance n'ont aucune difficulté à pousser. Comment refuser de ce laisser emporter par le courant de la culture, pleine de sagesse et d'intelligence ?

   En 1995, Le monde de Sophie, de Jostein Gaarder permettait de s'initier au monde de la philosophie, de la même façon Les yeux de Mona permet une initiation au monde de l'art.

      Bref, il s'agit avant tout d'une douce invitation à mettre un pied, ou même les deux, dans un univers artistique qui pour certains est abscons. Sans en avoir l'air, ce roman nous invite à la tolérance, à nous apprendre à regarder, à observer patiemment avant tout jugement, et à penser par nous-même sans se laisser influencer par quiconque. En peu de mots : une belle invitation à l'ouverture d'esprit. 


11 août 2025

Petit aperçu du jardin estival 2025
Partie 5


Tout en élégance et légèreté : les fleurs de cosmos...
...ou, la tête dans le cosmos, les cosmos.



L'une des reines de la Normandie : la fleur de lin.
Ephémère aux antipodes de toute chimère.



Pourtant si jeune ce prunier, mais dejà si prodigue de ses fruits.



Ces pois de senteurs ont une coloration qui réveille littéralement le jardin.



La récolte de tomates est à son point culminant...



...peu importe la couleur.



Ma récolte de poires Conférence est très largement en avance, comme un peu toutes cette année.




Au potager les céleris raves grossissent lentement, à condition de leur apporter généreusement eau et nourriture.



Déjà les premières récoltes de courges d'automne se font en plein été !?!



Ailleurs, les fleurs de fuschia s'identifient toujours à de petites danseuses en tutu rouge... fuschia.



On se quitte comme on a débuté : en pleine poésie autour du cosmos.

A plus !


2 août 2025

 

" Sidérations " de Richard Powers   5/20

      Moi qui m'intéresse à la cosmologie et aux autistes, je pensais prendre un grand plaisir à la lecture de ce livre chaudement recommandé un peu partout. Badaboum ! Pour reprendre ironiquement le titre, je suis tombé en sidération par un tel vide "spacial ". D'ailleurs, je n'ai pas envie de faire l'effort d'en faire le spitch, si ce n'est qu'un père universitaire et astrobiologiste vit avec son fils autiste de 8 ans et demi. 

      Sous prétexte de nous faire lire des postulats et des théories dont l'intérêt est très limite, Richard Powers nous bourre le crâne avec une lapalissade : l'Homme est mauvais, il détruit tout, la nature, les animaux et l'Homme lui-même. Bah ça alors, c'est une sacrée nouvelle ! Comment ai-je pu passer à côté d'une telle révélation ?

      Estourbi par des vagues de données scientifiques barbantes, lassé par la relation père/fils aride et amorphe, fatigué de commentaires planétaires qui n'aboutisse à rien et chagriné de n'avoir aucune empathie pour les deux protagonistes, j'ai plié bagage avant le point final. D'ailleurs, je me rapelle avoir eu aussi beaucoup de mal avec son fameux roman : L'arbre monde, un roman aux thèmes qui me sont très chers, mais noyés sous un babillage intempestif. Tout ceci est vraiment dommage, cet auteur à une vision écologiste comme je l'aime, cependant, dès qu'il passe à l'écriture l'ensemble est dissous dans un blablabla franchement chiant. Désolé.


26 juil. 2025

 Petit aperçu du jardin estival 2025

Partie 4


La reine de l'été : l'Agapanthe, seule...



...ou en famille.



Les premières tomates Ananas, un vrai régal pour le palais. A noter que la plus grosse pèse 511 grammes. Je dois pouvoir faire mieux. A suivre.



Mon poirier me promet de belles récoltes de Conférences le mois prochain.



Quand les fleurs de Montbrésia se mêlent au ciel.



Un indispensable de l'été : les Cosmos.



Sous l'ombre de l'Albizia, on peut s'imaginer sous un palmier des tropiques. 



Avec ce fouillis floral de la plate-bande, je vous dis à bientôt.