27 nov. 2023

 Nouvelles réalisations pâtissières :
























Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

15 nov. 2023


 " Crépuscule "   de Philippe Claudel   18/20

      Au début du XXème siècle, la petite ville de Crépuscule est située au Nord Est de l'Europe, le climat y est très rude, surtout en hiver. Un beau jour, le curé y est retrouvé mort, le crane fracassé à coup de pierres. Les habitants sont sous le choc, pensez donc : oser s'attaquer à l'une des autorités du petit bourg. Une enquête est menée par deux policiers, un binôme très mal assorti : Nourio, le chef, un homme au corps rachitique et aux pulsions sexuelles incontrôlables, et son adjoint, un colosse un peu simple mais d'une extrême gentillesse. Plus l'enquête a du mal à progresser, plus les autorités régionales font comprendre à Nourio qu'il serait souhaitable que l'assassin fasse partie de la communauté musulmane de la ville, peu importe la vérité, accusé un musulman permettrait de chasser sa communauté de la ville.

      Philippe Claudel est le genre d'écrivain qui est persuadé que la fiction est sans nul doute le meilleur moyen pour faire comprendre la réalité à ses lecteurs, celle qui nous crève les yeux tous les jours, mais que l'on peut esquiver facilement. Ici, pas moyen d'y échapper, on y est plongé corps et âme. Ainsi, le processus de fabrication d'un bouc-émissaire coule de source : chacun accusant celui qui est d'ailleurs, celui qui ne vit pas comme nous, c'est bien connu, il ne peut être que le responsable de tous nos malheurs du monde. Pascal ne disait-il pas au XVIIème : Mieux vaut une erreur commune qu'une vérité mal partagée ". Ce roman ne raconte pas une basique enquête  policière conventionnelle, il narre la mise en place d'une contre-vérité. Mécanique qui existe depuis la nuit des temps et qui est malheureusement éternelle. Dans l'actualité, la proclamation de fausses vérités alimentent jour après jour notre quotidien. Que de temps perdu à rétablir la vérité quand un simple mensonge fait instantanément le buzz sur les réseaux sociaux. Le dessein premier étant de trouver un ennemi commun pour souder le collectif. Une belle manipulation dont les manipulés ne se rendent compte de rien ou si peu. Sans jeu de mot, Crépuscule remet l'église au cœur du village et nous permet de voir derrière le rideau des illusions la vérité pure, celle qui brûle du désir d'être enfin vue.

      Il s'agit avant tout, non pas d'une banale parabole politique, mais d'une exploration fouillée de la nature humaine avec son âme toute noire, toute souillée par ses petitesses, ses mesquineries et ses médiocrités les moins avouables. En effet, dès que le temps se gâte la morale n'existe plus : un pour tous et chacun pour soi, l'individualisme est roi, la bêtise aussi.

      La plume de Philippe Claudel met en relief ce récit à l'allure de conte, il déploie un beau talent descriptif, tel Le mufle de la tempête qui déboulait de l'intérieur des terres.

      Un grand roman qui casse le miroir des conventions, histoire de ne pas lire idiot.

      

2 nov. 2023

 Petit aperçu du jardin automnal

Partie 2


Hauts dans le ciel d'automne, les fleurs de tournesol.



Discussion ou flirte entre deux radis d'hiver, dit "radis chinois".



Les pluies récentes ont fait sortir le Lys des Incas de sa douce léthargie.



Au-delà du châtaignier, les nuances de l'azur se devinent.




Surprise d'automne : malgré les intempéries, le rosier fait son boulot.



Chaque automne nous offre sa ribambelle de champignons.



Ces fleurs de fuchsia ressemblent à de jeunes filles en robe, dansant, sur de minces gambettes, bercées par l'air d'un vent léger.



Toujours présents, nos petits soleils de novembre.



Toute la poésie de l'automne.

A bientôt.

24 oct. 2023


 " Numéro deux "   de David Foenkinos   16/20

      Quand eu lieu le casting pour dénicher le jeune garçon qui allait endosser le rôle d'Harry Potter sur grand écran, pléthore d'acteurs en herbe furent auditionnés. A un moment il n'en resta plus que deux en lice ; on sait qui fut choisi, un certain Daniel Radcliffe, mais qu'advient-il de celui qui échoua sur la dernière ligne droite ? Comment a-t-il pu supporter puis accepter une telle déception ? Une vie entière peut-elle être hantée par un seul échec ?

      Il est non négligeable de se poser la question de ceux qui finissent éternellement deuxième, de ceux qui sont toujours dans l'ombre du vainqueur, de surcroît quand l'élu devient, par la force d'un marketing outrancier, une star internationale. David Foenkinos creuse cette idée, il sonde les méandres des tourments du perdant, il en ressort un roman à la fois terrible et consolateur.

      Tout d'abord on est ému à lire les aventures psychologiques et humaines du pauvre Martin Hill, on en est même bouleversé tant la situation semble inextricable : les sorties de romans puis de films alimentent une dépression latente. 

      Néanmoins, la réussite totale et la notoriété sont-elles réellement un saint Graal source de bonheur ? Est-ce un échec de vivre autrement, dans une certaine simplicité, une singulière sobriété ? En ces temps où chacun rêve de son moment de gloire sur les réseaux sociaux ou sur un média quelconque, le questionnement n'est pas anodin. La dictature du bonheur des autres est-elle enfin en voie de disparition ?

      En allant plus loin : est-il si négligeable de vivre un destin loin des feux de la rampe ? Les chemins que nous n'empruntons pas sont-ils assurément les meilleurs ? Rate-t-on inéluctablement sa vie si un destin facétieux nous fait suivre une voie moins reluisante qu'une autre ? Comme on le voit ce roman développe d'innombrables interrogations sur nous-même. Rien que pour cela, ce livre touche à universel. A l'universel de l'intime.


13 oct. 2023


 

HAIKU   Partie CLXXV

°°°°°°°°°


Table de jardin

Le doux bruit de l'automne

Quand tombe une feuille



Sous les feuilles cuivrées

Un bataillon se lève

Mille champignons



La tombée des feuilles

Petit courrier végétal

Lettres d'automne



Vent coquin

Tout nu au jardin

le poirier sans feuille



Contemplation -

Sur un oreiller de feuilles

la course des nuages



 " Et nous c'est ainsi que nous vivrons " de Douglas Kennedy 11/20

      2045, depuis quelques années les Etats-Unis ont vécu une seconde guerre de sécession ; désormais le pays est coupé en deux. D'un côté la Confédération unie, pays théocratique regroupant les républicains ou les conservateurs actuels, s'établissant principalement au centre de l'ancien pays ; de l'autre la République unie, établie elle sur les côtes Est et Ouest, est une démocratie dirigée par une sommité des nouvelles technologies, où les libertés sexuelles, religieuses et culturelles sont privilégiées, par contre, la surveillance générale est une règle absolue,  Parmi ces habitants, une femme : Samantha Stengel travaille pour la sécurité de son pays, un jour, son chef lui révèle un secret : elle a une demi-sœur nommée Caitlin. Comme elle, elle est espionne, mais de l'autre côté de la frontière pour l'inquiétante et funeste théocratie.

      Pour la première fois, Douglas Kennedy touche au roman dystopique. Si on sait dessiller ses yeux, il est clair qu'actuellement nous vivons une guerre culturelle entre deux Amériques, deux visions du monde, deux sensibilités aux antipodes. Entre les partisans de Biden et ceux de Tramp, il y a plus de différences que de similitudes, d'où l'idée de pousser le bouchon plus loin et de jouer la carte de la fracture effective. En bon anticipateur, l'auteur nous dresse un tableau glaçant où en démocratie, l'état n'ignore plus rien de ses sujets, même leur vie privée ; et où en théocratie, l'on envoie les blasphémateurs au bucher et où l'avortement et l'adultère sont interdits et donc sévèrement punis. Actuellement, ce discours existe déjà dans le discours des fondamentalistes républicains. Au travers des lignes de ce roman, Douglas Kennedy tire la sonnette d'alarme et nous livre toute son angoisse devant cette société si divisée.

      Certes, avec une belle aisance et une redoutable efficacité l'auteur pose le problème par le truchement de ses protagonistes, néanmoins, l'histoire vire vite au classique roman d'espionnage, certes, avec des moyens ultra-modernes, mais c'est tout. Une fois, les bases du roman posées j'aurais aimé aller plus loin dans la prospective entre les deux pays ennemis. Peut-être suis-je trop exigeant. En effet, à par le twist de la dernière partie auquel je m'attendais un peu, je reste sur ma faim en lissant le mot fin.

      En vérité, le sujet de la division des Etats-Unis ne sert que de décor pour l'intrigue. Je ressens véritablement un manque criant de substances futurologiques. Que l'imagination fertile de Douglas Kennedy aille plus loin, mais non, on en reste cruellement là. Grand dommage !


4 oct. 2023

 Petit aperçu du jardin automnal.

Partie 1


Même les topinambours font des fleurs : la preuve !



Aïe aïe, une tomate cerise coincée en plein grillage !



Quand une courge butternut va se nicher, par deux mètres de hauteur, dans un cotonéaster.



Quand les framboisiers remontants sont généreux en octobre.



Discussion amoureuse entre monsieur et mademoiselle papillon.



Sous les tropiques ? Que nenni ! Je suis toujours en Normandie sous un albizia qui déploie toute son élégance.



Autre élégance : celle du phlox au crépuscule proposant mille nuances de blancs.



Miam, miam, les futurs céleris-raves râpés.



Qui dit automne dit champignon, je n'ai pas réussi à l'identifier péremptoirement.


Belle courge musquée par beau soleil déclinant.


Belle assiette de crudités et fruits pour se dire à bientôt.


3 oct. 2023


 " L'appel du néant "   de Maxime Chattam  15/20


      Pour ce troisième tome des enquêtes glaçantes de Ludivine Vanker, lieutenant de gendarmerie à la section de recherche de Paris, l'auteur change radicalement de braquet, au lieu de se concentrer uniquement sur l'arrestation d'un sérial killer (rassurez-vous le sordide est toujours bien présent), il bifurque vers les méandres du terrorisme. Ainsi, le psychopathe sert de mise en bouche, il appâte le chaland, mais derrière lui se dresse l'insaisissabilité d'un cerveau djihadiste. En effet, en coupant mortellement les ponts de tous ceux qui pourraient le relier à lui, cet extrémiste ne donne que très peu de prise à de la DST. 

      En dehors du thriller classique, mais toujours aussi terrifiant, Maxime Chattam cherche à comprendre le cheminement qui pousse certains musulmans à devenir des extrémistes, il nous donne matière à réflexion, notamment en faisant référence à l'attitude de l'occident face au mode de vie oriental. En effet, beaucoup de musulmans s'estiment agressés par les pays riches qui règnent en maître absolu sur la planète. Ainsi, des passages tiennent plus de la psychologie que du thriller : traiter la forme autant que le fond, voilà ce que Maxime Chattam apporte de plus à la littérature de l'effroi.

      L'appel du néant est un roman différent, un roman qui colle à l'actualité, un roman qui nous propose une réflexion sur nous-même. Certes, les habitués d'un Chattam qui terrifie pourront être désarçonnés, mais ce que nous propose Maxime est loin d'être dénué d'intérêt, très loin même.


17 sept. 2023

 


" Sonietchka "   de Ludmila Oulitskaïa   18/20

   

      Sonietchka est une jeune fille russe qui ne vit que pour la lecture. De 7 à 25 ans, elle tombe dans l'univers des livres comme on tombe en amour. A la veille de la seconde guerre mondiale, elle accepte la demande en mariage de Robert, un peintre bien plus âgé qu'elle avec qui elle partage le goût des romans français. De cette union naît Tania. Désormais Sonia n'est plus seule. Avec une joie profonde elle assouvit en même temps les désirs de l'enfant et de son père. Sonia ne cesse de s'étonner de son bonheur familial qu'elle considère comme indu. Un jour, devenue adolescente, Tania introduit à la maison une amie polonaise Jasia...

      Par son épure, par sa légèreté, par sa candeur et par son aspiration à la pureté, ce roman m'a fait songé à Un Cœur simple de Flaubert, il en est une sorte son pendant russe. 

      Longtemps après sa lecture, le personnage de Sonia demeure en mémoire. Cette femme se pare dans une sorte de joie de vivre quoiqu'il arrive. Elle sait prendre possession des petits bonheurs de tous les jours sans trop se soucier des malheurs qui planent sur sa vie. Elle positive tout, peut-être de peur de ne pas supporter psychologiquement l'environnement immédiat, n'oublions pas, très présente en arrière plan, une Union Soviétique à la peine où la misère est le quotidien. Même quand les épreuves devraient l'accabler, par candeur aussi peut-être un peu, Sonia irradie d'un bonheur résolument paisible et singulier. Et puis le monde des livres est toujours là pour l'envelopper dans un cocon protecteur et si douillé.

      Parfois la plume devient lyrique, parfois elle est plus prosaïque avant de repartir vers de belles ellipses.

      Sonietchka, réussit en 100 pages à résumer une vie, une vie minuscule, mais qui manquerait au monde, si elle n'était jamais apparue.


9 sept. 2023

 


" Au vent mauvais "   de Kaouther Adami  12/20

      Leïla, Tarek et Saïd grandissent à l'Est de l'Algérie dans les années 1920. Leïla, mariée à 13 ans contre son gré, décide de partir avec son fils et de retourner vivre chez ses parents, dans une réprobation générale. Né pauvre, Tarek devient un simple berger, toujours discret et timide, il est frère de lait de Saïd, né d'une famille aisée, parti en Tunisie poursuivre des études. Tous deux sont secrètement amoureux de Leïla.

      Avec ce roman en partie biographique - en effet on apprendra en dernière page que Kaouther Adami nous raconte la vie de ses grands-parents maternels - nous suivons trajectoire de trois protagonistes bousculés par l'histoire de leur pays : l'Algérie. En 80 ans, entre espoir et tragédie, ils affrontent la colonisation, la lutte pour l'indépendance et la guerre civile débutée en 1992 et qui durera 10 ans. Ces destins abîmés, brisés, disloqués, auront peu de choses auxquelles s'agripper pour ne pas défaillir : leurs enfants et le magnifique ciel algérien.

      Ce roman interroge le pouvoir de l'écrivain d'utiliser le réel, en s'imprégnant du lieu de vie et des noms d'hommes et de femmes ayant existés, juste pour faire oeuvre. Sans se préoccuper de l'effet néfaste que cela peut avoir sur leur destin. Ainsi, la littérature vue principalement comme libératrice, peut-elle elle aussi souffler tel un vent mauvais ? Ce récit questionne également les traditions ancestrales, les anathèmes lancées à la vindicte populaire, la stupidité de leur soi-disant bien fondé, et tous ces troupeaux d'écervelés qui ne savent penser par eux-mêmes, qui ont besoin d'une caution morale pour agir. Par opposition, Tarek est un homme effacé au début, restant silencieux face aux soubresauts du destin, mais vite il suivra une belle évolution psychologique, sa rencontre avec le réalisateur italien Gillo Pontecorvo va orienter sa destinée au point de débarquer un jour à Rome pour devenir le gardien d'une villa paradisiaque. Il sera profondément ému et bouleversé par le beau, par l'art, jusqu'à ne plus avoir envie de rentrer au pays. Cette parenthèse enchantée en dit long sur toutes ces personnes qui pensent que l'art n'est pas pour eux, qu'il s'adresse uniquement aux érudits. Tant de préjugés à démonter, la tâche est énorme, mais œuvrer en ce sens en plus qu'honorable.

      Kaouther Adami manie le sens du détail autant que l'art de l'ellipse, cela peut se comprendre dans certaine histoire, mais quand en quatrième de couverture on nous parle de grande fresque de l'Algérie, je suis désagréablement surpris, il me manque des pans entiers, tout est survolé, enjambé, parcouru à vitesse hypersonique ! Pensez-donc : parlez de saga en seulement 250 pages, et je compte les blanches !?! De surcroît, le personnage de Saïd est quasi inexistant, il apparaît au début avant de faire une courte réapparition entre deux pages, pourtant son influence est l'un des moteurs du roman. Le faire exister un peu plus aurait bénéficié à l'ensemble, dommage.

      Fresque familiale, Au vent mauvais mêle les petites histoires à la grande, dans un souci de concision époustouflant mais malheureusement frustrant.


5 sept. 2023


" Les Méditerranéennes " de Emmanuel Ruben   11/20

      Décembre 2017, lors de la fête des lumières de Lyon, Samuel retrouve sa famille maternelle, juive et exilée, tous fêtent Hanoukkah. A cette occasion, le chandelier familial s'allume bougie après bougie, chacune étant le prétexte pour les membres de la famille d'éclairer un morceau du passé en se remémorant leur propre histoire. Samuel, le petit-fils de Mamie Baya, s'imbibe de tous ces récits. Ainsi, 57 ans après l'exil des siens, il décide de découvrir de ses propres yeux les lieux, ou ce qu'il en reste, où vécut, entre bonheur et tragédie, toute sa famille maternelle.

      Emmanuel Ruben prend le prétexte du destin improbable d'un objet pour raconter les soubresauts du monde depuis des siècles ; à savoir, une ménorah, plusieurs fois perdue dans la poussière du temps et autant de fois retrouvée par la grâce d'un hasard bienveillant. De cette manière, le lecteur se voit ballotté de la Constantine du XIXème à Guelma en passant par Paris, Philippeville ou Jérusalem. Emmanuel Ruben a un certain talent pour construire des personnages hauts en couleur, à la gouaille indépassable, aidé en cela par une plume agile et malicieuse qui glisse admirablement sur les contours et les débordements de la narration. Ses précisions historiques ne manquent pas de pertinence et de revendications. Agréable plaisir de circuler dans la ville atypique de Constantine en sa compagnie, il sait mettre les accents où il le faut et le doigt où il ne faut pas, sous peine de réécrire l'Histoire.

      Néanmoins, malgré l'intelligence de la première partie, ça fini par partir dans tous les sens, à coups de flash-back systématiques, de liens familiaux sans fin et de passages obscurs. Epuisé et essoufflé par toutes ces allées et venues, je finis par décrocher avec une nette impression de gâchis. En effet, en voulant entremêler dans un tourbillon incessant le passé avec le présent, l'histoire se prend les pieds dans le tapis du temps et se casse irrémédiablement la gueule. Pourquoi vouloir à tout prix ce capharnaüm narratif ? Pour faire moderne ? Stop aux arabesques temporelles, un récit plus maitrisé m'aurait enthousiasmé, au lieu de cela j'ai perdu le nord plus d'une fois sans jamais le retrouvé, dommage.


28 août 2023

 


HAÏKU   Partie CLXXIV

°°°°°°°°°


Sous le dôme du ciel

Mer infinie à l'horizon

Plénitude et bonheur



Doux mots d'été

Un vent fripon les vole

Mes pensées dans l'azur



Un funambule

La traversée de la Seine

Plouf !



Epuisante journée

Une bonne nuit de sommeil

Bzzz font les moustiques



Belle méditerranée

Et pourtant, et pourtant

Cimetières de migrants



26 août 2023

 


" L'homme de Césarée "   de Françoise Chandernagor   17/20

      Troisième tome de la biographie sur Cléopâtre-Séléné, l'unique descendante de Cléopâtre et de Marc-Antoine, une reine oubliée, perdu dans la poussière du temps et de notre mémoire. Âgée de 20 ans, Séléné quitte Rome pour le port de Césarée où l'attend son futur mari : le roi Juba II. Nommé roi de Maurétanie (le Maroc et l'Algérie d'aujourd'hui) par la volonté de l'empereur Octave, Juba est non seulement un homme beau et intelligent, mais il se passionne pour les connaissances les plus diverses, allant même jusqu'à partir découvrir des terres inconnues et en écrire des livres au retour. Séléné et Juba sont les deux enfants de deux lignées détruites par Rome, au fond de leur cœur, à l'abri des regards malveillants, se niche l'idée d'une revanche sur leurs destinées.

      Avec un élan plus fort et plus romanesque que celui des deux premiers tomes, Françoise Chandernagor nous emporte de manière jubilatoire dans un sillon de l'antiquité. Avec un singulier talent, elle dépoussière et rebâtit un monde méconnu en tirant des bords, régulièrement, entre le passé et le présent. Elle nous parle d'une Rome autoritaire qui ne connait que la soumission : adhérer à l'empire ou disparaître. Les rois des différentes régions autour de la Méditerranée ne sont que des pions sur l'échiquier romain. L'autrice évoque aussi, il y a 2000 ans, les premières exterminations animales Nord-africaine comme celle du lion ou de l'éléphant ; elle passe gaillardement les colonnes d'Hercule et nous fait naviguer en Atlantique sur des trirèmes, descendre le long de la côte Marocaine, histoire de créer ici et là des petits ports commerciaux qui deviendront plus tard Essaouira ou Agadir, sans oublier les îles Canaries.

      De surcroît, la plume de Françoise Chandernagor, toujours érudite et rigoureuse, nous prend à témoin des béances de l'Histoire, de ces blancs qui ne devraient pas l'être, on le sait, ce sont toujours les vainqueurs qui l'écrivent.

      Vie quotidienne, distractions, créations artistiques, voyages, manigances, jalousies et indignités, l'autrice raconte tout avec une verve des plus fringante. Elle excelle à rendre bien vivant un monde aussi antique que cruel.

      Seul bémol, cette infinité de personnages qui me laisse parfois sur le rivage, d'autant que pour se construire une descendance digne de son nom, l'empereur Octave n'hésite pas un seul instant pour faire et défaire les mariages de sa dynastie, même plusieurs fois si cela s'avère nécessaire à ses yeux de dictateur, d'où des liens familiaux multiples et variées à l'infini.

      Belle et émouvante immersion historique, L'homme de Césarée restera pour longtemps dans ma mémoire, car il contribue à contempler des possibles perdus de vue, comme seule la littérature le permet.


16 août 2023

 Petit aperçu du jardin estival

Partie 3


                        Août, grand mois où la tomate est reine.



Multiformes, multicouleurs, malheureusement...



...quand le mildiou frappe, les pertes sont pléthores, et le jardinier pleure !



Entre feuillage sombre et luminosité des fleurs : le phlox.



Un potimarron se dore au soleil.



Un melon au chaud dans la serre.



Une aubergine entre ciel et terre.



Quand le vent couche les dahlias, le jardinier pleure encore  !



Quand les glaïeuls font le V de la victoire.



Quand les prunes deviennent alléchantes.



Quand le dipladénia explose de partout.



Vision d'un potager un rien emmêlé.



Sans légende.



Agapanthe et lavatère.



Agapanthes et roses.



Les mêmes plus sauge coccinelle.



Bien à l'ombre ces lavatères immaculées.



Feu d'artifice de montbrétias.



Et enfin, des dahlias couleur soleil.

A bientôt.